Il est vrai que ce film est passé à la postérité depuis bien longtemps, mais il n'est pas sans défaut. Car oui, il a un style particulier, presque un docu fiction, rien n'est fait pour créer de l'esbrouffe, on suit les policiers dans leur travail, un travail laborieux, fait de planque, d'attente, de surveillance, de déception, et c'est parfois un peu répétitif, même si le personnage de Gene Hackman est là, pour créer la tension nécessaire, jusqu'à la toute fin où, il commet l'irréparable, mais où, cela lui passe dessus sans sourciller, sa quête, son but est ailleurs et peu importe les conséquences.
On est plongé dans les rues de New York, très peu de scènes de commissariat, pas de scène familial, pas de scène de franche camaraderie, juste des bousculades entre flics, des tourments, et un métier chevillé au corps.
Ce film à ouvert aussi la voie à Serpico, lui aussi basé sur un fait réel, et lui aussi, réalisé avec un souci de réalisme exacerbé.
Bien sur, viendra cette scène incroyable, qui mettra tout le monde d'accord, où, Hackman poursuivra de manière, une nouvelle fois très réaliste, un métro avec une voiture "emprunté" à un conducteur qui ose demander, quand il pourra la récupérer, avant de la voir filée, pneus crissant sur le bitume, chevauchant le trottoir et percutant tout ce qui se trouve sur son passage. Une course poursuite, dans l'air du temps, rappelons nous de Bullitt de 1968, celle-ci se paye quand même le luxe d'avoir traversé le temps, et d'être encore aujourd'hui un sacré moment de cinéma.
L'interprétation de Hackman, mais aussi de Scheider, sont impeccable, il faut mentionner une autre scène à retenir, le désossage de la voiture des trafiquants, juste excellent. Pour toutes ces bonnes raisons, il faut reconnaitre que ce film fait parti des tous meilleurs polars.