Avis sur Le Maître du monde

Tout jeune enfant, le film m'avait impressionné par le thème abordé et les destructions.
Aujourd'hui, de ce film à petit budget et aux effets spéciaux et au scénario simplistes, il ne reste plus que la nostalgie.

Si Vincent Price n’était pas “Le maître du monde” , il était bien le maître de l’épouvante. On devrait peut-être même préciser, “le maître de l’épouvante” ironique”. En 1961, il vient d’entamer son fameux cycle Edgar Allan Poe sous la direction de Roger Corman après s’être engagé sous contrat avec American International Pictures dirigée par Samuel Z. Arkoff et James H. Nicholson. L’euphorie est à son comble “La chute de la maison Usher” a été un énorme succès. Juste avant que Roger Corman et Richard Matheson ne se préparent pour “Le puits et le pendule”, il est demandé à Richard Matheson de concevoir un scénario d’aventures sur le mode du “Tour du monde en 80 jours” de Michael Anderson qui avec une brochette de stars dont certaines sur le retour a fait un véritable carton au box-office. Le film sera bien sûr à la dimension des moyens de AIP. Richard Matheson a l’idée judicieuse de marier deux romans de Jules Verne “Robur le conquérant” et sa suite “Le maître du monde”. Vincent Price sera bien sûr au centre du projet campant avec tout le majesté et la grandiloquence qui sied Robur qui à l’aide de son ballon plus lourd que l’air propulsé par des hélices a entrepris de sauver le monde des guerres qui l’agitent depuis l’aube des temps en effectuant un horrible chantage sur les gouvernements en les menaçant d’exterminer leurs capitales à l’aide de ses bombes super puissantes si ils ne détruisent par sur son ordre et très rapidement leur artillerie de marine. Robur et son équipage ont fait prisonniers à leur bord un envoyé du gouvernement américain (Charles Bronson), un marchand d’armes (Henry Hull), sa fille (Mary Webster) et son fiancée (David Frankham). On devine sans trop de peine les enjeux et la suite de l’intrigue où un Charles Bronson un peu raide a bien du mal à camper un fonctionnaire du gouvernement. L’essentiel n’est pas là qui réside dans le plaisir de voir Vincent Price qui n’a besoin de personne pour exister, faire son numéro du savant fou embarqué dans un projet complétement improbable mais y croyant dur comme fer tout comme son équipage entièrement dévoué à sa cause. Il faut voir les grimaces du grand enfant qu’est définitivement rester Price mimant la douleur extrême quand il est obliger de baisser le manette commandant la chute des bombes. Conscient qu’il va tuer des hommes en dessous de lui mais persuadé qu’il est un sauveur certes un peu violent mais dont la mission le met à la place en position de Messie. Idem quand conscient que tout est fini, il pilote seul son ballon vers les abîmes. Du grand art qu’apprécieront les admirateurs du de Vincent Price dont il est dit que ce rôle était l’un de ses favoris.

Inspirè de Jules Verne, "Master of the World" (ne pas confondre avec "Tobor the Great" de Lee Sholem, histoire de l'un des très nombreux robots gèants du cinoche fantastique et de science-fiction), c'est en quelque sorte de l'aventure tout azimut et tout à fait plaisante à suivre dans son ensemble avec de belles couleurs, des effets spèciaux pas trop vieillots et un Albatros fidèlement reconstituè! Bien entendu, le grand Vincent Price domine très nettement le casting par sa formidable interprètation, rèprouvant les mèthodes employèes par celui qui se veut maître d'un monde pacifique! A ses côtès, on retrouve un Charles Bronson qui semble s'ennuyer quelque peu dans le rôle de John Strock! Mais qu'importe, on n'a surtout un film qui enchantera l'amateur d'aventures fantastiques et de zeppelin gèant...

Si les effets spéciaux sont complètement désuets, ce film basé sur un roman de Jules Vernes n'en constitue pas moins une bonne histoire d'aventures qu'il faut regarder avec l'œil de l'enfant sous le charme. Charles Bronson et Vincent Price sont les principaux animateurs de cette escapade dont les faibles moyens financiers n'ont pas permis de transformer cette petite série B en succès convaincant. Film à caractère familial qui se laisse regarder.

Le maître du monde ne parle pas d’un savant fou qui veut dominer le monde mais d’un homme qui veut faire cesser les guerres dans le monde. Un homme dément, certes, mais surtout un pacifiste forcené interprété par le grand Vincent Price (mais ce n’est pas son meilleur film). En effet à la fin du film il décide de se suicider en s’écrasant avec sa machine volante et il récite un passage pacifiste de la Bible

Une série B sympathique produite par Roger Corman adaptation de "Robur le conquérant" de Jules Verne avec le grand Vincent Price dans le rôle principal et un débutant nommé Charles Bronson ;malgré le peu de moyens (quelques stocks shots) le film est bien agréable et "l'Albatros" magnifique....