Il y a deux ans, je consacrais un été à Robert Bresson avec 6 films et à la Nouvelle Vague. Me voilà à délirer en voulant approcher le péplum franco-italien ou européanno-italien voire italien tout court !
Voilà ce que j’écrivais il y a un bon mois.
J’en suis revenu et j’ai décidé de mettre fin à mon chemin de croix avec « Le colosse de Rhodes » après « Hercule se déchaîne », « La vengeance d’Hercule », « Les derniers jours d’Herculanum », « Cléopâtre, une reine pour César » et « Ponce Pilate ».
Désolé, avec les américains, je ne m’ennuie pas ; c’est à l’image de leur pays, immense, et à l’image d’Hollywood, démesuré. Des figurants en veux-tu en voilà, je crois qu’ils étaient plus de 5000, et surtout pas d’animaux en peluche ou figés contre lesquels un Hercule de pacotille aux muscles puissants s’évertue à tuer, tel un gamin dans son jardin.
Et puis, il y a cette musique de Miklós Rózsa avec en anglais les mots « Overture » et « Exit » comme à l’Opéra. Durant ces deux moments, il ne se passe rien, le spectateur est comme face à un rideau. Il attend et écoute. Il écoute des choeurs puissants qui laissent présager un récit ample et nourri.
Quand le rideau se lève, place au générique et le film peut commencer.
Une histoire d’amour entre un homme et une femme ; une passion amoureuse relativement simplette comme toutes les histoires d’amour. Il suffit de donner corps à cette passion. Il faut de la contrariété, un parcours rempli d’obstacles comme la différence de classe sociale, d’opinion religieuse et d’intrigues de pouvoir.
Classique, quoi.
Parfois, le classique a du bon.
Un général romain Marcus Vinicius (Robert Taylor), arrogant, imbu de sa personne est épris d’une jeune émigrée Lygie (Deborah Kerr), discrète et chrétienne clandestine.
La passion amoureuse se conjugue avec la passion pour la nouvelle religion, celle qui fait référence au Christ.
Au milieu de toutes ces passions, il y a Néron sous les traits hallucinés et puérils de Peter Ustinov qui se croit un irrésistible artiste et obsédé de rebâtir une nouvelle Rome.
Je me moque de l’exactitude des faits historiques, « Quo Vadis » de Melvin LeRoy s’inscrit dans cet Hollywood qui exagère et s’arrange avec la Grande Histoire ; il lui faut du romanesque, de l’aventure, du spectaculaire, du beau et du triste.
Au spectateur d’aimer ou ne pas aimer. De faire la part des choses, de trier le bon grain de l’ivraie, de prendre « Quo Vadis » pour un simple divertissement.
Ce qu’il est.
La poursuite des chars donne un coup de vieux mais globalement, le film tient la distance de l’âge… Il est loin d’être ridicule comparé aux films italiens, qui certes n’ont pas d’ambition à commencer de se prendre au sérieux.
Ça n’engage que moi…