Les années 50 et 60 furent sans conteste l'âge d'or du péplum et, durant cette pèriode, un des plus emblématiques est "Quo Vadis".
En digne représentant du genre, le film comporte de nombreux clichés et souffre des mêmes travers hollywoodiens que nombre de péplums sortis durant ces années. On peut citer, par exemple, la niaiserie des rôles féminins, l'importance d'une romance elle aussi naïve,.... Mais le plus énervant est cette propension qu'ont les producteurs et les scénaristes à placer le christianisme au centre de chaque histoire sur l'Empire romain. L'importance de la croyance religieuse aux Etats-Unis en est bien sûr la conséquence principale et il faut brosser les spectateurs américains dans le sens du poil. Ainsi, nombre de péplums reprenait soit des mythes bibliques ("Les Dix Commandements", "Samson et Dalila", "Salomon et la reine de Saba",...) soit des histoires sur l'origine et le développement du christianisme dans l'Empire romain ("La tunique", "Le signe de la croix", "Constantin le Grand",...) d'une manière souvent peu historique et plutôt propagandiste.
C'est le cas pour "Quo Vadis" dont le message ouvertement prosélytique et racoleur m'a gêné car il aidé en cela par un manichéisme poussé à l'extrême. D'un côté, on a les gentils chrétiens, fiers et courageux et de l'autre les cruels païens romains représentés par un Néron ridicule dépeint comme une sorte de clown narcissique. Son personnage, absolument pas crédible, tient plus de la comédie que du film historique. Bien entendu, le film défend une vision du grand incendie de Rome qui tourne en dérision l'empereur et donne le beau rôle aux chrétiens. Cette vision est peu crédible et est d'ailleurs contestés par les historiens actuels bien que l'explication des évênement tient plus sur des hypothèses que sur des faits. Bien sûr, certains spectateurs passeront outre ce message mais ce dernier est si peu subtil et prend tellement de place dans le film qu'il constitue une part importante du film.
Bref, le scénario quoique ridicule sur certains aspects (exemple:
la rapide transformation de la personnalité du général Marcus, toutes les scènes dans lesquels figure Néron
,...) nous présente quelques passages mémorables comme
l'incendie de Rome ou l'envoi aux arènes des chrétiens
. D'ailleurs, d'un point de vue formel, "Quo Vadis" vieillit plutôt bien. Sa photographie conserve son atrait et les costumes et décors sont tout simplement magnifiques.
Malgré les défauts sus-cités, ce péplum assure un divertissement relativement correct bien que, sur les trois heures, quelques longueurs se font sentir. Dans un genre similaire, j'ai préféré de loin Ben-Hur.