Ken Loach, dans Sweet Siwteen, présente Liam, adolescent de bientôt 16 ans, rêvant d'une famille, et confronté à un contexte loin d’être idyllique, entre une mère toxicomane séjournant en prison, un beau père dealer et un grand père qui le déteste. Ayant de l’ambition, Liam, sans revenu fixe, compte bien offrir un logement à sa mère pour l’accueillir dignement à la fin de sa détention, mais, également pour éviter que cette dernière ne se refasse entrainer par son amant dans la spirale négative des drogues dures. D’ailleurs, Liam trouve ses revenus dans ce milieu et commence à vendre de la drogue à gauche à droite jusqu'à monter en grade chez un plus gros fournisseur. Seulement, ce n’est pas si simple de gagner de l’argent.
Sweet Sixteen est accessoirement un film social et, plus fondamentalement, le récit terrible de l’existence d’un garçon qui ne comprend pas que sa vie d’homme doit s’écrire sans sa mère. En effet, le personnage de Liam est vraiment complexe, tantôt étant une machine de guerre, tantôt une machine à aimer, le spectateur ne sait plus trop quoi penser. Liam est un monstre mais on a envie de le serrer dans nos bras. C’est ici tout le talent de Ken Loach qui joue sur une inversion intelligente des codes du genre, proposant alors une vision controversée de ce pays qu’est l’Ecosse.
En revanche, Sweet Sixteen (2002) peut se caractériser par son manque de surprise et l’entrée progressive du scénario dans un topos de la violence. Sans vouloir être blasé en écrivant cette critique, certaines séquences du film sont déjà vu et revu partout dans un but « tire larmes ». Pour donner un exemple, la caravane, dont Liam est très attaché, fait évidemment l’objet d’une attaque ,ou encore, la relation fusionnelle entre les deux adolescents est, sans suspens, amené à être rompu pour de l’argent. De plus, alors que la violence est omniprésente, aucun conflit n’apparait réellement à l’écran, rien ne dure et tout s’enchaine. Ce que j’essaye de dire par là, c’est que dès qu’un conflit émerge, dès la fin de la séquence ce dernier est résolu. Le réalisateur, selon mon point de vue, se contente alors avec ce film de montrer différents problèmes sans réellement les analyser, lui permettant alors d’en faire apparaître plus pour d’autant mieux émouvoir le spectateur.
C’est donc assez complexe de noter ce film. Malgré les topos de la violence (qu’on retrouve aussi dans Sorry We Missed You (2019) de Ken Loach également), le film est bien tissé et très bien réalisé me faisant mettre sévèrement la moyenne. (5/10)