Dans les années 80 Belmondo était une franchise qui sortait son film chaque année , produit par René Chateau. Les mêmes ingrédients à chaque fois : des cascades , une course poursuite , ici en Mustang trafiquée sous les ponts du Metro parisien et sur les quais de St Denis ( très bien) . Des bagarres au poing , ici scène culte avec deux malfrats dans un petit bar de Pigalle , où il casse tout, la vengeance finale où il tue le Mafieux directement , illégalement. Le Marginal est dans un style policier à l'américaine. Le scénario classique est banal, du policier seul contre tous pour démasquer le grand méchant. Ce qui est intéressant dans cet Opus , c'est la descente dans les bas fonds parisiens et une vision apocalyptique du Paris débauché. Tout d'abord un passage dans une boîte ultra gay, avec des homos en cuir , casquettes , à faire peur, qui s'embrassent tous goulûment ( plutot politiquement faux, et qui passerait mal aujourd'hui). De même pour la scéne clute dans un squat de la gare de Lyon , rempli de Zombies , de tueurs et de drogués,où il doit récupérer une JF de 16 ans qui se fait violer par tout le monde. c'est excéssif et caricatural, et de même avec le milieu de la prostituion dans les rues de Pigalle, un peu trop exotique, on se croirait à Manille ou a Bangkok. Le tripot de jeu Chinois , tel que l'on imagine à Hong Kong avec des mines patibulaires. Tout cela est très glauque, mais c'est pour donner du piment au film et une impression de dépaysement.A la limite d'un jugement nauséabond ; les vilains : drogués, chinois, pédés, putes brésiliennes , c'est border line... La mise en scène est très plate et médiocre, on se croirait souvent dans un téléfilm. Bébel en fait des tonnes , dans les années 80, il a perdu de sa subtilité, on est plus dans Godard,et " à bout de soufle" , c'est du lourd , du cogneur, du cascadeur avec sa démarche de camionneur , mais cela plait. La direction d'acteurs est médiocre , car certains acteurs sont bons et d'autres terribles. A noter la présence de beaucoup de jeunes acteurs qui éclateront ensuite : Tchecy Karyo , Jean Claude Dreyfus qui fournit une fois encore une magnifique prestation de travesti exhubérant, Pierre Vernier , vraiment très bon le seul au jeu subtil, que l'on regrette de ne pas avoir vu plus souvent, et enfin la jolie prestation de Sotto Mayor qui crève l'écran et donne un peu de fraicheur dans ce monde bien glauque. Un film qui a un peu vieillit, mais qui reste un marqueur important dans l'oeuvre de Bébel, une de ses meilleure franchise René Chateau.