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Caine78
6 738 abonnés
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2,0
Publiée le 9 mai 2012
Bon, c'est vrai : techniquement « Le Livre noir » est d'un niveau très correct et dispose de certains atouts, à l'image d'un rythme acceptable et d'une photo de qualité. Reste que voir l'Histoire française traitée de telle manière, c'est quand même une drôle d'expérience. Car hormis un ou deux faits avérés (le récit de la mort de Robespierre en tête), on est pas loin du n'importe quoi. Passe encore que nous soyons parfois plus dans un thriller qu'autre chose : c'est surtout la décontraction hallucinante que prend quasi-systématiquement Anthony Mann avec la réalité qui interpelle. Et que je transforme de gros salopards en gars presque recommandables, et que je te modifie les faits allègrement, le tout saupoudré de courses-poursuites et de traîtrise difficilement compatibles avec ce genre d'oeuvres. Le résultat est déconcertant et nous laisse dubitatif, sans pour autant nous déplaire, la présence d'une Arlene Dahl belle à tomber et d'un très grand professionnel derrière la caméra permettant toutefois de rendre ce « Livre noir » regardable. Une curiosité.
Hollywood n'a jamais été réputé avoir comme principal souci l'exactitude historique mais là on touche le fond. Comment transformer la période trouble et complexe de la Révolution française en véritable vision simpliste, hyper-manichéenne ??? Cela il faut le demander aux scénaristes. C'est à peine si Robespierre et Saint-Just ne bavent pas le sang de leurs nombreuses victimes. Barras et Tallien sont présentés comme honnêtes et sympatoches. Fouché lui est montré comme un opportuniste sans scrupules, ce qui est historiquement exact mais au lieu de l'habile dissimulateur qu'il était vraiment on voit un opportuniste sans scrupules tellement fier de l'être qu'il est près à le crier joyeusemnt sur les toits. Même le plus abyssalement nul en histoire ne sera pas convaincu par cet aspect de cette oeuvre. Pourtant le film, qui est plus un thriller qu'autre chose, a quelques qualités à son actif à savoir un bel photo, un très bon jeu d'acteurs ainsi trois séquences au très fort suspense hitchcockien qui valent vraiment le détour. A conseiller donc à ceux qui aiment les scènes de suspense hitchcockien et qui dormaient en classe pendant les cours d'histoire.
Vision simpliste et quasi improbable de la Révolution française par Hollywood (apparemment Tallien et Barras étaient d'honnêtes hommes...hum) mais pourtant film tout à fait plaisant à voir Le Livre noir respecte quelques points de cette période (Danton à la guillotine, Robespierre recevant une balle dans la mâchoire et hop à son tour à la guillotine) ; en 1h30 Anthony Mann mène tambour battant son film et maîtrise parfaitement le N&B. Le clin d'oeil final est amusant.
Ce qui interpelle d'abord c'est la violence des échanges; la haine qu'ils se portent est palpable. Puis les intrigues sont palpitantes et presque sensuelles quand ça s'apparente à un rendez-vous amoureux. Enfin il y a les poursuites et les trahisons. Un film noir original avec la révolution et son lot d'actions de terreur.
Ramener l’épisode « final » de Robespierre, de l’exécution de Danton à la sienne, en une heure trente, oblige fatalement à des raccourcis historiques, ce dont Philip Yordan ne s’est pas privé. Si l’essentiel, bien que très simplifié, reste fidèle à l’histoire, présenter Barras et Tallien comme des gentils est difficile à avaler. Bénéficiant des décors laissés du « Jeanne d’Arc » de Victor Fleming réalisé l’année précédente, « Reign Of Terror / The Black Book » se présente comme un western de la terreur, avec ses courses poursuites et des gunfights d’époque. Avec sa sécheresse habituelle qui va à l’essentiel et un montage du même style, Anthony Mann réalise un film riche et rythmé, avec suspens et classe, qui reste constamment concentré sur l’histoire. De plus, le trio central, Robert Cummings (Charles D'Aubigny), Richard Basehart (Maximilien Robespierre qui déteste qu’on l’appelle Max) et Arlene Dahl (la jolie Madelon) sont excellents. Par contre Jess Barker offre un St Just transparent et Arnold Moss sur-joue l’opportuniste Fouché dans un rôle qui le rend bruyant et encombrant, alors qu’historiquement c’était un homme discret qui agissait dans l’ombre. Enfin, la sombre photographie du grand John Alton, avec des contrastes magnifiques et des mouvements de caméra parfois sidérants (surtout pour l’époque) ne peut qu’impressionner. Malgré quelques réserves quant au traitement de l’histoire, le cinéaste livre une copie dont la qualité cinématographique est largement au dessus de la moyenne. Le clin d’œil final est amusant et répond à l’hommage rendu à Lafayette tout au début.
Curieusement ce film ressemble plus un ''Sturges j'' qu' à un ''Mann''. Il est incroyablement riche d'actions, de trahisons, d'hésitations de toutes sortes. Il y a du policier, de l'espionnage, du suspense, peu d'amour, aucune amitié et 8 personnages ne notre histoire de France dépeints à la mode américaine: Robespierre, Paul Barrat, Fouché, Tallien, St Just, Danton, La Fayette et Bonaparte…Rien que ça. Le résultat est pour le moins surprenant, d'autant que mis en scène sur un mode de film ''noir'' des années 30/40, filmé à la lueur des bougies avec en prime une scène de poursuite nocturne. Il y a donc excès en tout, les acteurs pour leur part en rajoutant encore, sauf Robert Cummings qui reste sobre de bout en bout ce qui permet au ''livre noir'' de garder son sérieux. Et il en faut, pour affronter le final quasiment hystérique, filmé comme un Dracula en noir et blanc, qui voit Robespierre la mâchoire, fracassée comme elle se doit, subir la guillotine dans une vision cauchemardesque. Le livre noir est vraiment à part dans toute la filmographie d'Anthony Mann et quoique l'appréciant j'hésite à la conseiller.
Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ! Avec ce "Livre noir", le grand Anthony Mann revisite l'histoire de la Révolution française et de l'épisode sanglant de la Terreur à sa façon... Du coup, la vérité historique est balayée d'un revers de la main pour laisser place à un extraordinaire film d'aventures d'une richesse inouïe, porté par un scénario solide, une mise en scène flamboyante, un sens du montage hallucinant et une intensité incroyable. Du coup, il ressort de cet invraisemblable "Livre noir" une puissance cinématographique assez rare, dénué de tout romantisme, de tout cliché du genre, centré uniquement sur l'histoire (la petite), et sur la manière de la faire avancer à la vitesse grand V. Un exploit pour Anthony Mann, tant le casting qui lui est proposé est mince, avec une tripotée d'acteurs de séries B ! Heureusement, sa direction d'acteur et sa volonté acharnée de faire "tourner" le film font oublier le piètre jeu des acteurs. Enlevé, souvent épique, ce "Livre noir" déjoue tous les pièges du genre et reste porté par une énergie peu commune. Du grand cinéma.
En 1950, Anthony Mann va bientôt commencer sa longue collaboration avec James Stewart pour une série de westerns qui resteront dans les mémoires. Jusqu'alors spécialiste du film noir, Mann transpose les recettes du genre dans le contexte de la Révolution française. Peu soucieux de la stricte réalité historique, les deux scénaristes Aeneas McKenzie et Philip Yordan font de la terreur une copie conforme de la période de la prohibition qui donna les plus beaux films de gangsters d'Hollywood. C'est ainsi que Maximilien Robespierre est dépeint comme un chef de gang entouré de ses séides prêts à tout pour faire avancer la cause de celui qui est devenu dictateur après avoir porter tous les espoirs de la Révolution de 1789. En soi le scénario est assez basique mais la maestria d'Anthony Mann fait son effet grâce à l'utilisation d'un montage au cordeau qui donne un rythme très enlevé rendant très bien l'illusion de la fièvre paranoïaque qui s'était emparée de la population parisienne. Ce recours à un montage syncopé avait déjà été utilisé avec succès pour "Marché de brutes" et "La brigade du suicide" en 1948. Richard Basehaert compose un Robespierre très convaincant, Robert Cummings quant à lui est un peu fade pour ce rôle d'espion chargé par l'Angleterre de faire capoter l'attribution des pleins pouvoirs à celui qui est montré comme un monstre sanguinaire. Enfin Arlene Dahl dans un rôle assez court éclate de toute sa beauté. Un film original et méconnu de la fertile carrière de Mann qui mérite le détour. Il faut signaler l'hommage rendu en début de métrage au marquis de La Fayette héros de la révolution américaine devenu un héros pour avoir aidé les révoltés à chasser les anglais du territoire américain.
C'est une sorte de thriller qui se déroule à Paris sous la Révolution française. On a dérobé un livre où Robespierre marquait tous ceux qu'il devait guillotiner. La découverte de ce cahier mettrait fin à ses ambitions de dictateur. Un jeune espion est donc chargé de récupérer le fameux livre noir. Il réussira mais ce sera aux dépends de Roberspierre. Très intéressant film historique français vu par un américain qui s'empare ici de la Révolution française; c'est une fiction, mais les acteurs historiques sont là : Fouché, Barras, Saint-Juste, Robespierre... C'est un film d'action avec rebondissement et poursuite à cheval ou en carosse... La France de l'époque n'est pas trop mal reconstitué. Les acteurs sont bons, (surtout Arnold Moss qui joue Fouché), ainsi que les costumes et les décors. Il ya une intrigue, des femmes qui aident le héros et une happy end. Pour un film américain, ce n'est pas trop mal. Anthony Mann est un grand cinéaste. C'est une belle découverte.
Encore une improbable et grotesque adaptation historique,comme Hollywood en avait trop souvent l'habitude. Il est bien difficile de se concentrer sur la mise en scène tant,la vision de la période dite de la "Terreur" est présentée de manière hystérique et fallacieuse. Rien de surprenant pour autant dans cet acharnement anti-révolutionnaire puisque en 1949 la Guerre Froide battait son plein et deux ans auparavant une première Liste Noire de Communistes avait été publiée. Curieux paradoxe de ce film qui trop occupé à faire son affaire aux Rouges du XIII e Siècle se fait involontairement l’écho de la terreur Maccarthyste naissante.
Bon, niveau historique, c'est n'importe quoi, et ce film est loin d'être un chef-d'oeuvre. Mais rien que pour le rythme effréné et les rebondissement toutes les minutes, ça vaut largement le détour.