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    La Randonnée
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    3,8
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    23 critiques spectateurs

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    Kiwi98
    Kiwi98

    261 abonnés 238 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 juin 2015
    Hypnotique. Simplement écouter, regarder, admirer. Se fracasser contre les dunes pour laisser aller la poésie. L’esthétique, le désert, celui de la vie, l’affrontement contre la mort, la sagesse de la nature et l’honnêteté.

    Médiation de notre rapport ambigu avec la nature, dévoilement cruel de la société occidentale, « Walkabout » arrache littéralement à la civilisation en racontant une histoire des plus banales. Celle de deux enfants perdus dans le désert après que leur père ait tenté de les assassiner au sein de ce dernier. Deux enfants qui vont rencontrer un aborigène de leur âge, en plein walkabout, un ordre de la tradition qui consiste à envoyer survivre dans le désert celui qui vient d’atteindre ses seize ans, qui devra revenir, quitte à tuer des humains…

    Cloisonné dans la grâce, « Walkabout » emmène dans une balade sauvage qui pourrait définir le mot romanesque à elle seule. Pure et incroyablement gracieuse, dessinant les courbes de la beauté discrète de Jenny Agutter, allant en toute poésie sur les berges de l’amour, créant entre ciel et terre un dégradé des plus puissants. À la fois contemporain et libérateur, le film emmène dans un voyage sans frontière dont on aimerait qu’il ne s’arrête jamais. La nudité des acteurs étant synonyme de libération physique et mentale sous l’omniprésence d’un implacable soleil, qui dorlote ces animaux, entre un piton, un scorpion, et autres étrangetés angoissantes qui semblent sortir d’un temps reculé. Le réalisateur Nicolas Roeg, démontre qu’un choque des cultures est possible, la communication peut s’établir sans l’aide de la langue. Pour preuve la relation qui se tisse entre les personnages est littéralement magnifique, comme si il s’agissait d’un autre fantasme…

    Récit remarquablement humaniste, honnête, en plus d’un prodige esthétique. Que demander de plus… Un film qui donne son amour à travers ses nombreuses insinuations sexuelles qui jamais ne tombent dans une quelconque vulgarité, bien au contraire. Une merveille.
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    52 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 septembre 2017
    Le titre désigne le rite de passage des aborigènes d’Australie où l’adolescent de 16 ans erre en pleine nature et doit survivre par ses propres moyens. L’histoire débute à Sydney où un père emmène en voiture sa fille (adolescente, jouée par Jenny Agutter, 19 ans) et son jeune fils en pique-nique dans un paysage désertique. spoiler: Le réservoir d’essence est quasiment vide et le père tire sur les jouets de son fils avant d’incendier son véhicule et de se suicider
    . Les 2 enfants sont donc livrés à eux-mêmes et errent (autre signification du verbe to walkabout) dans le désert où ils passent une première nuit dans une montagne rocheuse puis une 2e, dans une oasis. C’est au bout de 40 mn qu’ils rencontrent un aborigène qui effectue son walkabout. Le trio poursuit son chemin, l’aborigène se chargeant de chasser différents animaux pour nourrir le groupe. spoiler: Les 2 occidentaux finiront par retrouver la « civilisation ».
    Un film long (1h40), étrange car pas toujours réaliste (survie assez facile des 2 jeunes, mises à part les mouches omniprésentes !) et peu explicite ( spoiler: cf. suicide du père et vers la fin, de l’aborigène, après une danse tribale, sans aucune explication
    ) ; le tout intercalé de nombreuses images d’animaux sauvages rencontrés (scorpions, lézards, perruches ondulées, dromadaires et même un wombat) et un peu décousu (cf. insertion d’images décalées dans le temps et l’espace par rapport à l’intrigue ou certaines à connotation sexuelle telles que les scènes de baignade). Peut-être pour donner un aspect onirique aux errements des 3 protagonistes ? Allusion au « Temps du rêve », période de la culture aborigène qui explique les origines du monde ? On est assez loin de « Sa majesté des mouches » (1963) de Peter Brook qui relate la survie d’adolescents sur une île après un crash aérien.
    rogerwaters
    rogerwaters

    142 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juin 2015
    Vu grâce à la reprise actuelle dans une copie d’excellente tenue, La Randonnée est effectivement un très beau film, sans doute l’un des plus beaux de Roeg avec Ne vous retournez pas. Ici, il se livre à une comparaison entre civilisation (les deux gamins blancs perdus dans le bush australien) et la nature (incarnée par l’aborigène David Gulpilil dans son premier rôle) au profit de cette dernière. Si le long-métrage est fortement marqué par une idéologie post soixante-huitarde, le réalisateur n’est pas totalement naïf et la nature n’est pas dépourvue d’aspérités et de cruauté. Simplement, elle reste en harmonie avec son écosystème, alors que la civilisation blanche est décrite comme prédatrice, à la fois pour elle-même et pour son environnement. Tout ceci ne donne pourtant pas lieu à un film à thèse ennuyeux et pontifiant puisque le cinéaste a recours davantage à l’image (superbes paysages) pour narrer cette aventure, tandis que les dialogues restent périphériques. Finalement, les trois jeunes, dans leur errance, vont recréer une sorte de paradis perdu, avant que les barrières sociologiques et mentales fassent s’effondrer cette belle utopie. Est-ce une préfiguration de la victoire capitaliste à venir ? En tout cas, le film, lui, s’impose encore comme une œuvre forte et indépendante d’esprit, à la force poétique intacte.
    gerald_w-a
    gerald_w-a

    11 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 6 janvier 2018
    C'était sans doute génial, ce genre de film, en 71, avec ses plans de paysage, d'animaux, ces bruitages, ce fond sonore, cette errance, cette dénonciation de notre société, cet exotisme... mais en 2017, c'est d'un rasoir. Pourtant, Dieu sait que j'aime les ovni et que suis sensible à la cause des peuples premiers. Mais là... ça a très mal vieilli.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 14 mars 2011
    "Walkabout" titre anglais, c'est mieux que "La randonnée". Sauvetage de deux adolescents de la ville, perdus dans le désert, par un jeune aborigène de ce désert (australien) qui fait son rite de passage à l'age adulte "the Walkabout". Regard admiratif sur ce jeune totalement en accord avec son monde. Pas condescendant. Poétique, pas mièvre, voire dur. Ce film de 1971 me parait très frais, sans ride. Philosophique pas moralisateur. Extra.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 6 juin 2015
    Il y a quelque chose de magique dans ce "Walkabout" de N.Roeg, quelque chose à part, que l'on retrouve dans très peu de films (hormis peut être dans certains films de P.Weir ou de T.Malick..), une douce poésie, un parfum enivrant qui vous bascule dans un rêve...Le film parle de l'errance de 2 petits anglais (un garçon et sa grande soeur) dans le bush australien ,qui recevront l'aide d'un aborigène . C'est le choc des cultures : l'éducation stricte anglo-saxonne contre le lien charnel à la nature représenté par l'aborigène .Et N.Roeg n'est pas tendre sur le bilan : l'homme civilisé n'a rien gagné (le père se suicide) , pour perdre toute innocence et toute capacité de survie .L'homme pseudo "civilisé" serait condamné , à mourir et à disparaitre s'il ne venait pas à + respecter l'Autre : l'autre culture (en aucun cas inférieure...) ,l'autre croyance , l'autre homme .
    La randonnée de N.Roeg est une belle ballade sensuelle dans le jardin d'Eden ,berçée par la superbe musique de J.Barry mais aussi donc, un formidable message sur la tolérance et le respect de toutes cultures .
    C'est une expérience à part entière que je recommande à tous ceux qui cherche d'autres cinémas....
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 juin 2015
    Pas banal, ce film-ovni. Un peu bric-et-broc en ce qui concerne le fil de l'histoire, j'ai parfois eu l'impression qu'il manquait des prises de vues pour huiler le montage, et que le réalisateur s'était débrouillé avec ce qu'il avait - tel un enfant perdu dans le bush ! C'est pourtant ce bric-et-broc qui donne son charme à ce film. On ne s'encombre pas de détails inutiles, on avance dans cette nature pas forcément hostile, mais pas conviviale pour autant. Le petit garçon est craquant, bille-en-tête et innocent. La jeune fille est belle et fraiche. Le jeune homme est tout sourire et acceptation de sa mission. Les chemises restent bien blanches, les chaussures bien vernies, bravo les lavandières en plein bush de terre rouge ! Nos jeunes s'endorment confortablement sur des pierres, les veinards. Ils n'ont jamais mal aux pieds. La vie oscille, changeante, dans le monde animal. Toutes sortes de bestioles sont posées là en observatrices, jamais agressives, et parfois comestibles... Puis la caméra mange le paysage, et le paysage est ample, simple, beau. Mais c'est aussi ce bric-et-broc qui m'a gênée. Si on avait un minuscule indice sur le geste du père, pour faire semblant de comprendre... Mais rien. Si on savait vaguement que les petits ont une mère, une maison, ou une maman morte récemment, et une vie en pension... Mais rien. Idem pour cet étrange accrochage aux branches du jeune aborigène à la fin, un rien christique, mais est-ce qu'on pratique vraiment ça chez les Aborigènes, surtout pendant son walkabout rituel qu'il a si bien réussi jusque là ? Et pourquoi quitter une vie somme toute agréable, alors que pas un instant les deux enfants ne parlent de leur vie à Sydney, leurs amis, leur famille, tout du long du film. Rien non plus sur ce qui se passe dans la tête de la jeune fille qui voit danser le garçon, sans parler de l'ellipse ultra-rapide, en toute fin du film. On voit bien ce qui est arrivé, mais j'aurais aimé qu'on s'attarde un chouia sur le regard neuf de la jeune fille sur "sa" civilisation, ce que ça peut avoir de bon, et ce qui est de l'ordre du paradis perdu... Rien sur le point de vue du petit garçon non plus. Le message passe quand même, c'est vrai. Et au fond, c'est la poésie qui reste. Ca ressemble à un rêve, très calme, et le rêve se finit, et on se réveille.
    Raph
    Raph

    2 abonnés 143 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 octobre 2023
    "La Balade Sauvage !"

    Avec "Walkabout", sa première oeuvre, le cinéaste britannique Nicolas Roeg investit le bush australien. Le futur réalisateur de "Ne vous Retournez pas", entraîne le spectateur au coeur d'un récit initiatique éblouissant comme le soleil des antipodes et incandescent comme la carcasse d'une voiture se consumant en plein désert, prologue funeste du survival quasi-expérimental qui va suivre ! Nous sommes en 1971 et ce pays-continent nous est présenté avec tout le paradoxe d'une nation ambivalente. Roeg pose un regard de citadin en parcourant avec sa caméra, les rues grouillantes et bruyantes de Sydney, focus sur un monde soi-disant civilisé, pour mieux l'abandonner quelques instants après, pour des contrées sauvages. Un simple pique-nique va alors se transformer en un drame familial lorsqu'une adolescente, (Jenny Agutter) et son petit frère, (Luc Roeg) se retrouvent perdus au milieu de nulle part. Le duo ne devra son salut qu'à la bienveillance d'un jeune aborigène (David Gulpilil) parti pour effectuer son Walkabout, un rite de passage ancestral vers l'âge adulte. Cette "randonnée" (titre français), aux relents oniriques, se veut à la fois minimaliste et foisonnante. "Walkabout", expérience sensorielle et visuelle s'il en est, parcouru par une splendide photographie et une B.O. de John Barry ("Danse avec les Loups"), n'aura de cesse de montrer combien la nature est généreuse pour ceux qui la respectent et surtout ô combien nos sociétés occidentales sont inaptes à la survie !
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