Patlabor reste pour beaucoup un modèle du genre. Je reconnais que je le vois pour la première fois, et que je suis un poil déçu. Cela ne manque pas de fond, mais de sens dans le fond ; c’est-à-dire, qui peut le plus peut le moins. Il veut tout faire, trop en faire, et comme il a du talent, reconnaissons que souvent c’est bien fait et ça passe, mais là, je trouve ça hétérogène, et clinquant comme un blockbuster dont il emprunte certains clichés. Malgré l’animation tip top, les dialogues riches, le mélange sérieux et fantaisie, il nous fait un truc à la limite un simple divertissement, et vu le sérieux du sujet choisit, je m’attendais à plus de précision dans la narration et la structure. Notons que le passage d’un dessin « classique », à un style caricatural à certains moments, ça frise le mauvais goût. C’est un thriller ou pas ? C’est adressé aux adultes ou aux plus jeunes ? On navigue vraiment entre deux eaux, par moments c’est politique-fiction à donf, par moments c’est le classique manga animé de base. Vouloir plaire à tout le monde et innover en même temps, ça s’appelle avoir le cul entre deux chaises, non ? Mais entendons-nous bien. Il sait dépeindre comme personne la majesté de la mégapole japonaise, l’idée est originale, la réalisation impeccable, le rythme ça traîne par moments pour les raisons citées ci-dessus, mais ça peut plaire aux amateurs du genre. Cela finit de façon assez prévisible en genre de film d’action, film de cow-boys avec des robots. Il fera pourtant beaucoup mieux par la suite, avec les mêmes thèmes, et encore plus de complexité. Comme quoi…