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Misoramengasuki
62 abonnés
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3,5
Publiée le 7 août 2010
On peut voir dans "Bad Lieutenant" un "Taxi driver" à l’envers – les deux films se déroulent dans le même univers de bas fonds new-yorkais. Robert De Niro incarnait un ange exterminateur qui finit par balayer la pourriture à coups de flingue ; Harvey Keitel campe un flic chargé de tous les péchés, en quête de rédemption en même temps qu’il descend aux enfers. Malheureusement, Abel Ferrara n’a pas le talent de Scorsese pour créer une atmosphère pesante et des climax libérateurs. Sa réalisation, assez terne, est le point faible du film. Keitel, comédien que personellement je n’adore pas, va au bout des intentions du metteur en scène (c’est déjà en soi un fait d’armes) et campe, sans génie mais avec fermeté, son personnage de flic shooté, alcoolo et dépravé. L’exposition de cette déchéance en début de film est longuette, mais le scénario rebondit efficacement grâce à deux bonnes idées qui entrent en tension l’une avec l’autre. D’une part la chute, avec cette succession de paris perdus sur la finale de base-ball : un nœud coulant se resserre autour du cou du héros et l’oblige à une surenchère de plus en plus suicidaire. D’autre part la possibilité de rédemption incarnée par le personnage de la nonne violée qui, en pardonnant à ses agresseurs, agit comme un révélateur. Et paradoxalement, c’est un final presque optimiste, une manière de "sortie honorable" qui est offerte à notre flic. Plus que pour ses séquences choc et le portrait brutal d’un homme en proie à tous les vices – portrait qui a beaucoup choqué à la sortie du film, et qu’aucun réalisateur n’oserait sans doute filmer tel quel aujourd’hui –, c’est pour la qualité de sa construction dramatique et pour l’angoisse qui se cache derrière ses préoccupations éthico-religieuses qu’il faut aujourd’hui revoir "Bad Lieutenant".
Abel Ferrara plagie Scorsese sans la manière. Tout paraît gratuit!
Les scènes qui auraient pu être dérangeantes, palpitantes et ainsi nous emmener dans un monde glauque des plus appréciable nous lassent tant elles sont fausses, maladroites et perdues dans ce film peu cohérent : la scène de la branlette ou celle du viol, par exemple.
Ce qui, pour moi, manque, c'est un peu (beaucoup) de fond aux propos du film, de liant et de cohérence.
Le personnage de Keitel n'évolue pas assez, sa "descente aux enfers" est peu justifiée, l'interaction entre le contexte et le personnage est quasi absente (ce qui, paradoxalement, montre bien sa perte et sa solitude dans cet univers), son combat pour la défense de la nonne me paraît sans raison, bref, tout m'empêche d'y croire et tend à être éreintant.
Et pourtant j'aurais bien aimé y croire à ce film : j'adore NY et l'ambiance du film à tout pour me plaire mais c'est du déjà vu cent fois. La touche personnelle de Ferrara aurait pu rattraper le tout mais elle ne se dissimule qu'au travers de scènes clichées... bref, où se cache-t-elle?
Une perle, on rentre dans un univers noir et froid. On s'attache à ce flic pourrie et perdu dans ses morale. Une leçon de tolérance et de pardon, nul doute que le côté choquant du film peut en rebuter plus d'un mais la profondeur avec laquelle le sujet est abordé, nous fascine tout au long du film. un chef-d'œuvre tout simplement
Ce film est un chef-d'œuvre. Abel Ferrara est à son plus haut niveau pour filmer cette vertigineuse descente aux enfers... Harvey Keitel est au summum de son art... sa qualité d'acteur est prodigieuse... Si vous ne l'avez pas encore vu... dépêchez-vous !!
Les quelques scènes choc du film et un Harvey Keitel habité ( ou drogué, c'est selon ) peinent à combler le vide intersidéral d'un scénario écrit sur un mouchoir... C'est à se demander comment c'est devenu culte...
Abel Ferrara utilise tout son génie pour mêler les mondes de la police et de la religion en leur donnant à chacun une vision détournée vers un fatalisme effrayant. Pour illustrer ceci il nous fait suivre la descente aux enfers d’un personnage de flic ripoux au cœur d’un univers urbain sombre et baroque (au point d'en devenir mystique...) superbement mis en image, tout en accumulant des scènes de défonce parmi les plus impressionnantes du 7ème art. Tout cela fait de ce film l’un des polars noirs les plus déjantés jamais réalisés et donc à ne pas rater sous aucun prétexte!
le "Bad Lieutenant" de Abel Ferrara a plus que marqué les esprits en 1992.Il faut dire qu'on a rarement vu polar aussi glauque,pessimiste et désespéré.Harvey Keitel,de tous les plans,joue le rôle d'un lieutenant pourri,se shootant en permanence,se vautrant dans une luxure d'égout(la scène de la branlette mimée fait froid dans le dos)et parieur à perte.Un mec perdu dans un New York crade.Un mec qui cumule tous les vices,et veut racheter ses pêchés,donc sa rédemption,en retrouvant les violeurs d'une jeune nonne.La proximité de son enquête avec l'Eglise Catholique le confronte à ses vieux démons,ceux qui le suivent au quotidien.Culpabilité et rédemption.Un cocktail asséné de force par un Abel Ferrara bien trop démonstratif.Multipliant les scènes choquantes,il n'éveille que dégout chez le spectateur,et aucunement la compassion.Cet anti-héros hérissant les poils est toutefois incarné de chair et de sang par un Harvey Keitel monstrueux de présence physique,poussant son râle à une issue forcément tragique.Lourd de signification métaphorique.Mais le style de Ferrara abrupt,amateur et maladroit me laisse sur la paille.De même que la violence stylisée me paraît gratuite.Cependant,l'image finale s'imprimera profondément dans les esprits.
Sûrement le film le plus connu d'Abel Ferrara, "Bad Lieutenant" est une plongée brute dans le quotidien d'un lieutenant de police qui enquête sur l'agression et le viol d'une nonne. A travers le prétexte de l'enquête (infiniment mince dans le film), Ferrara en profite pour offrir à son personnage criblé de dettes, corrompu, pervers et accro à la drogue, un chemin vers la rédemption. Sur un scénario dont l'histoire ne tient pas à grand chose, Harvey Keitel livre ici l'une des meilleures prestations de sa carrière, se montrant impliqué dans son rôle d'ordure dont les lamentations sont déchirantes. Osé et choquant (la scène dans laquelle le lieutenant arrête deux jeunes femmes en voiture), le film a pourtant quelque chose de très beau dans sa démarche, celle d'une rédemption à priori impossible. Doué quand il s'agit de révéler les faiblesses de véritables ordures, Ferrara ne manque pas de nous offrir l'un de ses meilleurs films même si on lui préfèrera "Nos Funérailles" ou "Go Go Tales", plus classiques.
Un pur chef d'oeuvre... Abel F toujours aussi bon dans son analyse du côtéobscure de l'homme... Une description auussi cynique que noir mais en tout point remarquable envers son personnage principal. Prime absolu envers Harvey Keitel, tout simplement énorme de réalisme et de justesse dans son interprétation méritant amplement toutes les éloges en son encontre. Un film très noir mais à voir absoluement.
La morale selon ferrara ! Le blanc et le noir n'existent pas, tout est gris, tout est relatif, tout est affaire de circonstances ! Harvey keitel est énorme comme d'habitude ! Est ce que le lieutenant qu'il interprête est mauvais, c'est affaire de jugement personnel, mais cet homme qui vit dans les marges de la société pour se retrouver parfois projeté en son centre ( les scènes de vie de famille du lieutenant en deviennent anachroniques et anormales !) se débat dans ses interrogations et ses contradictions ! show must go on ! mais on sent que ça lui pèse, le déroulement final lui apporte la délivrance !?
Harvey Keitel dans une forme éblouissante, voilà ce qu'il faut principalement retenir de Bad Lieutenant: le flic qu’il incarne avec talent, camé et corrompu, est effroyable. Submergé par ses multiples dépendances, il sombre tout au long du film vers une fin sans issue. Le suivi des matchs de baseball, idée de départ plutôt ingénieuse pour souligner l'un des nombreux travers du flic, finit par lasser. Bad Lieutenant: un film à voir, pas forcément à revoir.