Le premier Hellraiser reste surement le meilleur de la saga, en tout cas à mon sens c’est celui qui reste, malgré les nombreuses suites le mieux fichu dans son ensemble et malgré son âge.
Le casting est de bonne qualité. Le film peut bien sur compter sur le charisme de ses créatures, et notamment de son monstre fétiche joué par Doug Bradley, mais ici le casting « normal » est aussi tout à fait attrayant, notamment grâce au couple, joué par Andrew Robinson et Claire Higgins. En effet voilà deux acteurs aux physiques plutôt inquiétants, doté de personnages qui donnent une impression ambigüe (et parfois ce n’est pas qu’une impression !), et qui jouent visiblement avec délectation dans le registre malsain. Bon faut dire que Robinson est plutôt rodé à cet exercice, mais Claire Higgins surprend vraiment agréablement. Après cela il y a Ashley Laurence, qui ne démérite pas, mais il faut avouer quand même que le duo Robinson-Higgins, auquel se joint dans une moindre mesure Sean Chapman reste le point focal, du fait des personnages notamment.
Le scénario de ce premier Hellraiser a l’avantage de poser un univers complexe en des termes simples. En clair, même s’il y a beaucoup de zones d’ombre sur les monstres, leur univers, le cube, cela n’est pas problématique, et le film offre une histoire ludique et qui immerge facilement. De surcroit le côté poisseux, malsain du film accrochera les amateurs en quête de film d’horreur dépourvu d’humour et qui se montre volontiers trash. Alors c’est vrai que le rythme n’est pas toujours dément, qu’il y a un côté un peu linéaire, et que la fin est un peu brouillonne, mais ce premier Hellraiser a vraiment de la personnalité, et reste bien orchestré pour un premier film qui ouvre plein de pistes pour des suites plus approfondies.
Visuellement, vu le budget, vu l’âge du film, il n’y a pas grand-chose à redire et le film sait être intelligent. Notamment en développant une intrigue qui se prête au huis clos (justifiait par la nature du monstre), ce qui limite le budget décor, qui peut du coup passer ailleurs, et notamment dans les effets visuels. Doté d’effets sanglants qui ont fait la réputation de la saga, ce premier Hellraiser fait belle impression en la matière, et si tout ne fait plus illusion maintenant, ce film reste hautement convaincant encore aujourd’hui, et en tout cas bien répugnant par moment. Niveau ambiance, mise en scène, Clive Barker offre un travail affirmé, qui ne manque pas d’allure, et qui insiste sur l’aspect sombre et pervers avec efficacité. Mais l’un des points prédominants de ce Hellraiser, c’est la bande son mémorable qu’il a imposé, l’une des meilleures bandes son de film d’horreur.
Au final, le premier épisode Hellraiser reste un des films de genre incontournables des années 80. Doté d’un style unique dans son genre, c’est tout à fait efficace, et même si le film pourra paraitre trop simple parfois, trop linéaire, et peut-être pas aussi tonitruant qu’il aurait pu être entre les mains d’un réalisateur plus affirmé, voilà un film qui fait quand même bien plaisir. 4.