En 1987, à mon humble avis, pour Clive Barker (l'écrivain britannique, ouvertement "gay", qui en est à l'origine); "Hellraiser" n'était qu'une sorte de "défouloir" -si j'ôses dire- pour exprimer ses propres fantasmes sado-maso. Seulement voilà : cela ne va nulle part ! Et, de ce fait, le film finit par se planter.
L'ouverture commence avec un "sale type" (dans tous les sens du terme : sale autant sur le plan hygiénique que sale moralement), apparement au moyen-orient (en tout cas dans un pays arabo-musulman); pour se procurer dans un bazar, avec force billets, une boîte mystérieuse qui -apprendra t-on par la suite- ouvre les portes du plaisir et de la douleur simultanés (on se délectera du gros-plan sur les ongles noirs, crasseux de tonton Franck; témoignage de son hygiène plus que doûteuse).
C'est ainsi que de retour dans la maison Londonienne prêtée par son frère (alors aux U.S.A.), il se met en quête de ce que la boîte maléfique doit offrir. Là, premier effet spécial kitchissime et ridicule à souhaît, où des crochets sur chaînes sortent du fameux cube et vont se planter dans la peau de Franck Cotton, qui hurle ainsi un "Aa-aah !" de douleur...Effet "latex" rose garanti ! (plus proche du Chamallow, en fait). Plus tard, dans la pièce éclairée à la seule lueur des bougies, Franck -pendu tête en bas par les pieds et saigné comme un cochon- est torturé, lacéré par de mystérieuses créatures, les "Cénobites", apparaîssant dès que le cube est manipulé. Outre le fameux "Pinhead", se trouvent 3 ou 4 autres de ces créatures plus ridicules que réellement effrayantes : un type sans yeux qui se gèle sans doûte...parce qu'il claque des dents sans arrêt (the "chatterer Cenobite", en V.O.), un autre gras du bide à lunettes noires qui se lèche souvent les babines en se déléctant de voir souffrir ses victimes de torture; et UNE Cenobite, à la gorge traversée par une tige métallique de part en part...tout ce beau monde habillé de cuir noir bien sûr (pour un style S.-M. du meilleur effet...HEM !).
Une fois que Pinhead et ses copains on bien fait mumuse, ce dernier joue à refaire le puzzle avec les morceaux de la face de Franck Cotton; qui a été préalablement éparpillé en éclats dans le grenier ! (visage mal reproduit et expression grotesque, soit dit en passant)...Puis tout rentre dans l'ordre dans la pièce, comme si il ne s'y était jamais rien passé.
Bref, je passe sur le reste; sur le scénar' minable, sur les effets spéciaux limite; comme cette espèce de créature/monstre qui poursuit Kirsty Cotton dans le couloir qui s'est ouvert, dans le mur de sa chambre d'hôpital : en effet, les metteurs en scène ont ôsé garder cette séquence où l'on voit nettement le chariot sur rails qui déplace la créature (qui fait très "latex", la encore), et l'ont inclut de façon éhontée au montage final.
Même chose pour la scène de fermeture : les éclairs jaunes, sans doûte ajoutés par ordinateur, font...comment dire : "total '87".
Seule mention spéciale : toute la séquence hideuse, plus-que-glauque, dans laquelle Franck se reconstitue dans le grenier, après que le sang perdu par son frère (blessé à la main par un clou...) soit absorbé à travers le plancher; par des restes de résidus organiques (ceux de Franck) sous les lames de bois : technique "stop-motion" -faut il le préciser- et le résultat est plutôt O.K. (la scène ou la colonne vertébrale avec le reste se rattachent au cerveau qui vient d'achever sa re-formation est...no comment !)
Bon, à part ça, regarder ce film sombre, débile, glauque, pervers et malsain à souhaît n'apporte rien; absolument rien. Cet esprit tordu, grand malade -qu'est Clive Barker- a sans doûte collaboré au second volet également ("Hellraiser II" de 1988, sous-titré en français "Les écorchés"), en tant que co-réalisateur cette fois; mais il semblerait que sa carrière dans la production/réalisation se soit arrêtée là, et c'est fort heureux ! (reste à espérer que ses..."romans" ne soient pas aussi médiocres).
Pour terminer : je n'arrive toujours pas à croire que ce truc ait eu un quelconque succès; si ce n'est auprès des métalleux de l'époque, habituellement connus pour être des fanas d'histoires morbides de torture et de gore (si,si !)...en témoigne un titre de heavy metal qui y rend hommage, intitulé..."Hellraiser". (D'ailleurs, bon nombre de fondateurs de sites dégueus dits "shock websites" sont fans -voire musiciens amateurs- de métal extrême). Bref, tout cela me conforte dans l'idée que cet affreux nanard est un défouloir aux délires et fantasmes sado-maso de Barker, et en ce sens, puisqu'il ne constitue rien d'intéressant -si ce n'est le pretexte à une violence totalement gratuite- sa note est bien méritée : 0,5 !