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In Ciné Veritas
94 abonnés
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3,5
Publiée le 30 janvier 2022
Bette Gordon est l’auteure d’une poignée de films tout autant féministes qu’appartenant à une veine qui recèle de nombreux films majeurs, celle du cinéma américain indépendant des années 1970 et 1980. Des quelques longs-métrages réalisés par cette cinéaste, Variety (1983) reste très certainement le plus emblématique. Aujourd’hui, trente-huit ans après sa réalisation, Variety bénéficie d’une nouvelle distribution en version restaurée. L’occasion est donc belle de revoir dans d’excellentes conditions ce film. Il sera plus probablement question de découverte de cet opus dont la distribution en salles resta confidentielle malgré une sélection au festival de Cannes de 1984 pour concourir à la caméra d’or. Celle-ci fut finalement remportée par Jim Jarmusch pour Stranger than paradise, autre figure incontournable du cinéma américain indépendant. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/2022/01/30/variety/
Ce film joue avec les codes du cinéma porno et du film policier pour inverser les rôles du voyeurisme et de l’enquête. Employée d’un cinéma X parce qu’il faut bien travailler Camille se prend au jeu d’un client qui l’intrigue plus que les autres. En le suivant, sans jamais en révéler l’exacte vérité, la cinéaste dans la lumière de la nuit new-yorkaise concocte un assemblage hétéroclite de vérités et de fausses révélations, inversant le processus classique du voyeurisme. Ici la femme reprend les codes à son compte et file son homme d’affaire , très mystérieux, sur lequel on n’en saura pas plus. La filature est prétexte à une intrigue sans fin, au bonheur de filmer, un peu vain à force d’ouvrir quelques portes et de ne jamais les refermer. Je sais le spectateur à tout loisir pour s’y engouffrer. Ou pas. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Variety est à une frontière, non pas plongée dans le monde du porno comme Hardcore ou Boogie Night, mais plutôt réappropriation d'une sexualité par le biais de ce genre de films. La cabine où elle vend les tickets illustre bien cette position entre le monde interlope et le reste de la société, à la lisière entre la fascination et la méfiance. Variety est la variante contemplative de A la recherche de Monsieur Goodbar où Diane Keaton mettait en pratique les acquis de la révolution sexuelle. Bette Gordon a été rangé comme féministe car sa protagoniste reprend à son compte le regard et le discours des hommes sur le sexe, mais c'est bien réducteur. Tout d'abord car elle nous livre une des plus belles visions de New York, univers nocturne et urbain baigné dans un jazz lancinant. Ensuite car son intrigue reprend habilement les codes du films noirs (filature, envers du décor) pour les utiliser dans une trame à la construction élaborée. Pour montrer les désirs naissants de l'héroïne, Bette Gordon se sert d'un onirisme subtil, d'éclairages purement artificiels aux écrans fantasmatiques. Il y a quelque chose de l'ordre de l'effleurement, du glissement, Variety envoute par tout ce qui est laissé ouvert, aux mystères et à la suggestion.
Film le plus connu de la réalisatrice Bette Gordon, "Variety" fut tourné en équipe légère dans les rues de New York. S'il fait écho au long-métrage de Marie-Claude Treilhou, "Simone Barbés ou la vertu", il s'attache à une héroïne bien différente de celle dépeinte par la cinéaste française. En effet, l'ouvreuse du cinéma porno new-yorkais est ici un personnage dominant, qui se prend petit à petit au jeu du voyeurisme, aussi bien dans la salle obscure que dans les rues de la ville. Intriguée par un client inhabituel, homme apparemment aisé aux costumes trois pièces parfaitement taillés, Christine commence à épier ce mystérieux individu au point de ne plus pouvoir le lâcher. La dernière scène constitue une sorte de tour de force, relançant avec beaucoup d'à propos une intrigue dont on pouvait penser qu'elle tournait en rond. Malgré une économie de dialogues assumée, "Variety" saisit avec une grande acuité la vie nocturne de la grande pomme, à-travers certains personnages de femmes (ouvreuse, barmaid, entraîneuses) que peu d'oeuvres représenteront aussi justement ("The Deuce" figurant parmi elles) et la musique de John Lurie, lien avec le cinéma de Jarmusch.
Plongée dans le NY interlope des 80´s à travers l’errance voyeuriste d’une femme tentant d’explorer ses propres peurs. Un film d’ambiance plombé par un scénario mince.
Que dire de ce navet ? Bon le pitch est assez court : une jeune et belle femme qui travaille à la caisse d'un cinéma porno se voit être invitée par un client qui pourrait être son père à un match de baseball, elle accepte (tout à fait logique). Bon déjà que l'histoire est ridicule, on a droit aussi à des scènes très très longues ou elle explique d'une façon crue à un ami les scènes des films qui sont joués dans le cinéma porno, à cela s'ajoute des plans d'une longueur interminable. 1h 40min. de perdue !