Bette Davis avait refusé le rôle de Scarlett O’Hara dans « Autant en emporte le vent », ne voulant pas jouer avec Errol Flynn, pressenti pour jouer Rhett Butler. Ayant perdu un procès contre le studio, son patron, Jack Warner tenta une réconciliation en lui proposant ce rôle, issu de la pièce éponyme (1933) d’Owen DAVIS (1874-1956), interprété par Miriam Hopkins (1902-1972) et qui, elle aussi, avait postulé, en vain, au rôle de Scarlett. Le film est positionné comme concurrent de « Autant en emporte le vent » (1939) de Victor Flemming et le studio fit en sorte qu’il sorte avant lui. Le film, qui se déroule à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), en 1852 (9 ans avant le début de la guerre de Sécession), met un peu de temps à démarrer, Julie Marsden (Bette Davis, 30 ans) étant insupportable à faire tourner en bourrique son futur fiancé, Preston Dillard (Henry FONDA, 33 ans), banquier. Le titre original, plus juste que le titre français, fait référence au personnage de l’Ancient testament, Jézabel, épouse du roi d’Israël, Achab et qui tente de détourner son mari de Dieu. Contrairement à Jézabel, Bette Davis prend le chemin de la rédemption pendant une épidémie de fièvre jaune. Malgré des similitudes avec « Autant en emporte le vent », mais aussi des différences (Henry Fonda croit au progrès, au chemin de fer et au machinisme, plus efficace que l’esclavage), le film, moins flamboyant, avec moins d’enjeu dramatique, n’est pas en couleurs et dure moins longtemps (1h44 au lieu de 3h41). Le 1er a obtenu 2 Oscars (meilleure actrice pour Bette Davis et meilleure actrice de second rôle pour Fay BAINTER qui joue la tante de Julie) tandis que le 2nd en rapporta 8 !