Film à part entière dans la grande carrière du cinéaste, Persona a quelque chose qui nous frappe et ne peut pas nous laisser insensible. Véritable réflexion sur le cinéma et l’être humain, Bergman, dès son introduction trouble, choque, nous laisse pensif. Mais pas le temps de réfléchir à cette 1ère séquence, car une fois l’histoire commencée tout va se mettre en place : ces deux femmes, Bibi Anderson l’infirmière et Liv Ullmann l’actrice de théâtre devenue muette, vont se retrouver dans un cadre paradisiaque, l’île de Faro, avec le réalisateur suédois aux manettes.
A partir des travaux, basés sur le psychanalyste Jung, Bergman va travailler son film en mettant en avant l’inconscient, la dualité représenté par une mise en scène où son montage, sa musique, ses décors coïncident parfaitement avec son sujet. Mais même si l’histoire semble simple, cerner ce film demandera sans doute plus d’un visionnage, comme moi.
La place du cinéma a, évidemment, son importance particulière car c’est une pellicule qui, en quelque sorte, ouvre le film puis le ferme. Il joue beaucoup des interdits: déchirure de l’écran, regard caméra, entre autre, et des effets : fondus, effets de flou, répétition. Souvent analysé, commenté, il est un des piliers du cinéma suédois et celui de Bergman, une œuvre à part qui mérite toute notre attention, d’une part, par sa somptueuse photographie et d’autre part, par le talent indéniable de ces deux grandes actrices qui frappe par leur justesse et la richesse de ce qu’elle peuvent renvoyer par la parole pour l’une et le regard pour l’autre.
A redécouvrir dans sa magnifique édition restaurée.