PERSONA est un film d'une grande richesse visuelle et psychologique. Après une introduction rappelant les thèmes chers au cinéaste (notamment la religion) et son oeuvre passée, Bergman définit son film comme un poème de cinéma, avec le projecteur qui s'allume et s'éteind au début et à la fin du métrage. C'est surtrout le portrait poignant de ces deux femmes incarnées par Bibi Andersson et Liv Ullmann, deux actrices qui se complètent parfaitement. Bergman les met en scène dans des séquences intriguantes. La meilleure de ces scènes est sans conteste celle où Alma parle à Elizabeth de l'enfant de cette dernière. La scène est répétée deux fois, l'une en filmant Elizabeth et l'autre en filmant Alma. Bien qu'on ait le même texte sur les deux plans, celui-ci s'accorde différemment sur chacune. Cette superbe scène de point de vue se termine par une juxtaposition du visage des deux femmes, montrant le trouble des deux "persona-lités". Parmi d'autres moments d'une force psychologique inouïe, cette scène est sûrement l'une des plus grande du cinéma.
C'est le premier Ingmar Bergman que je vois. Le film parle d'une relation entre une infirmière bavarde qui a besoin d'être écouté et de sa patiente, une célèbre actrice devenu mystérieusement mutique. On est tous un peu mal à l'aise dans les six premières minutes de film, une sorte d'introduction métaphysique et spéciale. En regardant le film, on pense à Jung, le célèbre médecin psychiatre du XXeme siècle, mais aussi au film le plus célèbre de David Lynch, Mulholland Drive. La Persona signifie le masque que porte les comédiens au théâtre, pour donner une apparence à son utilisateur et définit l'acteur le portant. Dans Persona, on peut alors penser que le masque qu'utilises la mutique est son aide soignante. Le caractère des deux personnages est très différent, mais ils ont un point commun : leur manque d'affection..
La photographie du film est très belle, avec un sublime travail de lumière et d'ombres, grâce au noir et blanc, et la mise en scène est très inventive. Quant aux actrices, leur jeu est d'une telle finesse qu'elles exercent leurs rôles à la perfection. Je n'attribue pas la note maximale car je trouve néanmoins qu'il y a quelques longueurs, et les 6 premières minutes trop insignifiantes pour moi. 16/20.
Un classique parmi les classiques... Bergman mélange ici histoire de vampires, schizophrénie, exutoire psychanalytique et histoire d'amour pour nous livre un film intense, maîtrisé, et frôlant parfois le cinéma expérimental. Un bon cru, captivant !
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Persona est un Bergman dans ce qu’il peut avoir de plus extrême, à la fois dans la forme et dans le fond. Extrême aussi dans son ambition, démonter les rouages psychologiques de deux personnes, ce huis clos entre deux femmes, dont une volontairement muette, nous fait passer par tous les états d’émotionnels possibles. Très juste dans son analyse de la psychologique, doc, ce film très exigeant reste tout de même destiné à un public averti. Que demande le peuple ? ‘’Ca n’a pas trop vieilli ?’’ Si l’introduction et la fin du film peuvent paraître marquées années 60, le cœur du film n’a pas pris une ride et n’en prendra pas.
Le chef d'oeuvre du suédois qui a sauvé le réalisateur lui même. Hautement psychologique, "Persona"est le film le plus abstrait du grand cinéaste mais surtout le plus personnel , mettant paradoxalement en avant la thérapie d'une actrice de théâtre ayant refusé toute énonciation de paroles et son infirmière , qui pour l'aider, va peu à peu dévoiler sa propre vie. C'est sur cette toile de fond, qu'est développée le thème de la souffrance humaine, établissement de l'opposition entre le "Persona" , masque social ou l'apparence que chacun se choisit au sein d'une catégorie de société et l' "Alma" , l'état psychique que l'on ne se suppose pas avoir, autrement dit, le subconscient. Bergman exprime une fois de plus, un sujet immense , mais ici c'est au travers de la psychanalyse qui relie deux actrices au summum, dont Bibi Andersson. C'est par rapport à cette réalisation de 1966, que Bergman se délivre et se sauve (à travers son Art, le Cinéma) en établissant son Persona. Malgré une fin personnellement déroutante, "Persona" montre à quel point l'Art peut se révéler à être un exposé salvateur à tout cinéaste. Immense film encore une fois destiné à un public largement ouvert à son cinéma.
Une confrontation psychanalytique qui se met au dessus d'une simple illustration de la vulgate freudienne, jungienne... On a la mise en scène de tout un jeux d'identifications, distanciations, transferts entre deux femmes avec un art du trucage cinématographique utilisé avec le maximum de discrétion et d'économie et un sens achevé de la dramaturgie théatrale. On cotoit le genre fantastique et parfois il affleure, remarquablement dans des séquences oniriques et en la figure du vampire. Un sommet du cinéma.
Bergman réalise là la preuve que le cinéma est un art tant cette oeuvre tétanise de beauté. Les plans subjectifs de Bergman sont des perles d'émotion notamment la scène on l'on entend deux fois la terrible narration d'Alma avec deux points de vue différents. Les plans objectifs ou contemplatifs transmettent ue impression de peinture visuelle où les deux femmes sont en fusion. Les jeux de lumière et d'obscurité façonnent un univers visuel où cohabitent fracture et harmonie, fission et fusion, colère et complicité. Les mouvements génaiux et le placement esthétique des actrices donnent à chaque plans une beauté illuminante et liquéfiante. La musique enrichies les scènes pour les rendre plus profondes en perçant le jeu des acteurs de vérité et de sensibilité. Des images parfois décousues qui se mélangent les unes aux autres avec des mises en abime qui soutiennent une narration esthétique et purement cinématographique. De plus il y a une magistrale césure au milieu du film qui fait basculer la relation psychologique des personnages et qui appuie la profondeur poétique de l'oeuvre en la dramatisant. C'est le moment où Alma ne se considère plus comme sujet mais juste comme un objet. Pour savoir qui se cache derrière le masque de la personne sociale Elisabet choisit d'abanonner l'usage des mots et dans un principe bergsonnien elle accède à la profondeur de son âme en ressentant la fusion de ses sentiments comme le flux unifié de sa conscience.Au contraire Alma "change perpétuellement" et cherche une unification de son moi empirique à travers un sujet transcendantal.Dans ce conflit sur la façon d'accéder à la conscience de son être Elisabet est l'ombre et Alma est la lumière, Elisabet est l'être sous le masque et Alma est le sujet au dessus du masque, de là Bergman va moduler sur l'usage de la parole.Ainsi la parole chez Elisabet est une superficialité qui n'a qu'un usage social alors que chez Alma le language a une fonction unificatrice car il lui rappel ses différents moi.
Bergman a ce secret de faire se succéder les images les plus incongrues tout en leur assignant la portée la plus métaphysique qui soit. Un art dont seul lui, et quelques autres illustres réalisateurs, possède la clé. Quoiqu'il en soit, Persona, fruit de la psychologie analytique jungienne et du jeu sur les contrastes est d'une subtilité et d'une concision exceptionnelle. Peu de films ont autant expérimentés le champs des possibilités cinématographiques.
Personna est un film sensible, qui se regarde plusieurs fois et à chaque visionnage la complexité de la relation entre les deux femmes nous apparait nouvelle, remplis de mystère. BERGMAN fait parti de ces réalisateurs qui savent travailler un scénario pour s'éloigner du consensuel, et arrive à faire un film qui ne subi le temps. Le début est forcement marquant avec l'enchaînement d'images choc et l'arrivé de cet enfant qui regarde l'écran, alors même que l'histoire se destine à un public averti. C'est un film psychologique, qui peut souffrir de longueur, notamment avec la scène en échos sur la disparition du bébé, mais le cadrage très personnalisé permet au spectateur un minimum amateur de se laisser porter par la complexité des plans. Les décors épurés, notamment à l'hôpital, augmentent le travail et son impact fait sur la photo'. ULLMANN porte à merveille son rôle, pas simple, puisqu'il se résume presque à un tête à tête avec la caméra (elle est très jolie avec ses lunettes). Les dialogues sont de bonnes qualités, et on ne peut qu'être marqué par l'érotisme de l'accouplement à la plage.
Je n'aurais pas la prétention de dire que j'ai tout compris de ce film , mais ... justement ! Sa densité, sa richesse, et la virtuosité de la mise en scène et du montage sont tels, qu'au final, il suffit de se laisser porter au gré d'une intrigue étrange et passionante. Les personnages d'Alma et d'Elisabeth sont grandioses, tout en gardant toujours une part d'ombre nécessaire ... D'ailleurs, en parlant d'ombre , on pourrait se laisser glisser au fil de la magnifique photographie de Persona, juste apprécier la beauté des plans où sont présentes les deux actrices. Après tout, Persona , c'est peut-être ça : un film de beauté. Sur la beauté de deux êtres qui s'aiment et se détestent à cause de leurs beautés respectives, sur la beauté du silence et des paroles , sur la beauté de l'art et ... sur la beauté du film lui-même, inégalable par sa singuliarité novatrice et géniale.
Après un bon début le film devient lassant et mon esprit s'est absenté durant tout le reste de l'oeuvre. On aura l'occasion de voir de belles images (qui ne sauvent malheureusement pas le film de Bergman). Bergman fait semblant de maitriser son film et nous livre quelque chose de trop flou, pas raté, mais flou.
Un film incroyable, j'avais bien aimé "Le septième sceau" mais là c'est au-dessus de toute espérance. Déjà ce générique, cette introduction, c'est tellement beau, c'est étrange, intrigant, rien qu'avec ça tu sais déjà que t'as affaire à un chef-d'oeuvre. J'aurais aimé que le film garde cette étrangeté tout le long mais non, enfin c'est pas particulièrement gênant parce que la suite est splendide entre les actrices, la photo et la mise en scène ça vole très haut mais ce n'est que vers la fin qu'on retrouve ce génie avec ces effets de montage complètement hallucinés et puis lorsqu'on a deux fois le même dialogue avec le champ contre-champ c'est juste parfait, je sais pas c'est transcendant, ce film est transcendant, je suis juste un peu déçu qu'il ait des passages trop bon par rapport à d'autres. Après je dirais qu'il n'est vraiment pas facile d'accès parce qu'il demande un certain degrés de connaissances en psychologie, ne serait-ce que la notion de persona justement ce qui peut atteindre à la compréhension du film mais d'un point de vue sensitif et expérimental c'est vraiment magnifique.
Bon, je vais probablement me faire huer ou autre à cause de ma critique et de ma note, mais je donne simplement mon avis. Bergman est un incroyable réalisateur, il n'y a aucun doute. Il a réalisé de nombreux films au sommet de l'art, dont celui-ci. Les actrices sont supers, les plans de scène de même, et on est complètement plongé dans l'histoire dés le début du film. Ce film, avec une narration somptueuse, est parvenu à me faire utiliser mon imaginaire, tel un roman.
Cependant, ce qui me dérange n'est pas la simplicité du film, car il est absolument superbe, mais plutôt l'enjeu et le scénario. En effet, je me suis retrouvé alors à maintes reprises dans l'incompréhension de ce qu'advenait, et la fin m'a définitivement perdue, ne sachant pas réellement ce qui était en train d'arriver, ni ce qui était apporté pour continuer l'histoire. Une succession de scènes de fins coupées et inexpliquées ne m'ont pas permis de comprendre la fin du film. Peut-être ne voyais-je simplement pas l'art de Bergman dans cette fin ? Peut-être est-ce évident, mais je n'arrive malheureusement pas à la comprendre et je m'en excuse.
Persona c’est une théorie de Young qui consiste à sonder l’inconscient. Éminemment esthétique mais trop lent et trop compliqué pour moi. Mériterait peut-être une seconde vision. J’ai du mal avec les films nécessitant une notice d'emploi...
Je reste perplexe après la re-vision de ce film considéré comme un chef-d’œuvre du cinéma, tourné sur l’île de Fårö, lieu de prédilection du cinéaste. Un film très créatif au niveau des effets visuels et sonores, apparents dès le générique. Le scénario aborde de multiples thèmes, dont celui de l’incommunicabilité, du sexe, des pulsions maternelles, et d’une relation fusionnelle voire amoureuse à interprétations multiples… Eclairé par des scènes lumineuses (le verre brisé), il ne laisse pas indifférent.