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    Persona
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    124 critiques spectateurs

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    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 063 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 février 2011
    Je ne saurai dire pourquoi je m'attendais à un film très étrange avec ce Persona, et c'est le cas, toujours très maîtrisé avec une photographie splendide (il y a quelque chose de très nordique dans cette atmosphère que je ne saurai décrire, le film m'a transporté dans le lieu de son action, sur ces plages avec ce vent froid), les deux actrices sont juste magistrales, mais le meilleur reste dans la mise en scène à la fois grandiose mais aussi expérimentale, refusant l'académisme. Certains passages me faisaient penser à un film presque de la Nouvelle Vague. C'est un très bon film qui sait garder une part de mystère.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 177 abonnés 4 170 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 septembre 2024
    Œuvre charnière dans la carrière d'Ingmar Bergman dont le cinéaste lui-même dira qu’elle lui a sauvé la vie, atténuant quelque peu son propos par la suite, "Persona" est assurément une œuvre importante qui demeure difficile d'accès notamment par son ouverture autant déroutante qu'incommodante. Il faut tout d'abord resituer le film dans le contexte personnel de son auteur. Au sommet de sa gloire depuis la très forte reconnaissance critique du "Septième sceau" (1957), Bergman s'apprête à tourner un film à gros budget pour la Svensk Filmindustri intitulé "Les Cannibales" quand il tombe brusquement malade, terrassé par une double pneumonie. Son séjour à l'hôpital dans un état de faiblesse extrême déclenche une grave crise existentielle qui débouche sur une remise en cause fondamentale de sa manière d'aborder son art.
    Sans doute inspiré par les différents courants, notamment français, bousculant le mode narratif aussi bien dans le domaine du roman que dans celui du cinéma, il se décide pour un projet minimaliste avec seulement deux actrices présentes à l'écran. Il rappelle Liv Ullman et Bibi Andersson parties se reposer en Tchécoslovaquie. Elles rejoignent la petite équipe qui embarque pour l'île de Farö où le réalisateur possède une résidence. "Persona" dans le théâtre antique désigne le masque que revêtaient les acteurs. Jung nomme ainsi la "personnalité sociale" de l'individu lui permettant d'organiser son rapport aux autres en opposition à l'alma (subconscient en suédois) où se trouve enfouie sa réelle personnalité. Une persona plus ou moins envahissante notamment chez les acteurs qui ont la possibilité par leur art de se réfugier derrière leurs rôles.
    La confrontation à son subconscient pour trouver son moi réel et profond peut-être une expérience douloureuse. Selon Jung, le "je" est même quatre : l'ego, la persona, le soi et l'ombre. Les théories du psychiatre controversé sont revenues à la mode au début des années 1960. Elles fascinent Bergman qui en fera le thème central de son film (Alma sera même le prénom de l'infirmière interprétée par Bibi Andersson). Débarrassant son récit de toute scorie narrative, le réalisateur confronte deux femmes dans un lieu clos où patiente (Liv Ullman) et infirmière (Bibi Andersson), elles vont explorer toutes les facettes de leurs personnalités respectives par un jeu de miroir, curieux mélange de sincérité et de perversité, qui les amènera aux limites de la folie.
    Pour cette expérience autant psychologique que sensorielle, Bergman a choisi la force de contraste du noir et blanc qui lui permet, épaulé par son fidèle chef opérateur Sven Nykvist, d'utiliser un subtil jeu d'ombres et lumières pour tout à la fois magnifier la beauté de ses deux actrices et traduire les tourments intérieurs qui les submergent. Les films de Bergman se ressentent plus qu'ils ne s'expliquent et "Persona" encore plus que les autres qui fit l'effet d'une bombe à sa sortie dans le milieu de la critique intellectuelle. Sans pouvoir être relié à aucun genre cinématographique, "Persona" par la sourde inquiétude qu'il diffuse revêt quelquefois les habits du film fantastique via la vampirisation l'une de l'autre à laquelle se livrent les deux jeunes femmes.
    Chaque nouvelle vision du film fascinera tout autant qu'elle fournira des éclairages nouveaux sans jamais donner de clef. On dit par exemple que Bergman est tout sauf un cinéaste délivrant un message social. "Persona" analysé jusqu'à présent sous l'angle jungien peut aussi révéler une facette de la domination entre les classes sociales. À coup sûr on ne peut être indifférent à ce chef d'œuvre épuré aux multiples facettes réalisé par le maître suédois au mitan de sa longue et prolifique carrière.
    Benjamin A
    Benjamin A

    710 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 juillet 2014
    Un écran blanc, un son de sonneries, un compte à rebours allant de 10 à 7, une femme, un squelette, la mort, le diable, une araignée, un mouton, un arbre ou encore un gamin posant sa main sur un écran où l’on voit le visage d’une femme… Et commence « Persona ». Sorti au milieu des années 1960, ce film de Bergman nous fait suivre une actrice de théâtre qui se retrouve brusquement muette et qui va être envoyé par sa clinique au bord de la mer en compagnie d’une jeune infirmière pour s’y reposer.

    Le réalisateur suédois nous livre un face à face entre ces deux femmes dur et éprouvant, marqué par deux personnages forts, ambigus et mystérieux, notamment cette infirmière qui va d’abord se confier énormément, s’attacher à ce personnage muet et se sentir libéré avant d’entrer dans une crise existentielle avec cette star qui ne parle pas mais qui l’écoute et écrit. Bergman sonde l’âme humaine et instaure une atmosphère de plus en plus trouble, intense voire malsaine par moment, il laisse le spectateur interpréter les images et les dialogues. L’écriture est excellente et surtout les dialogues. Chaque phrase sonne juste sans que ce ne soit jamais lourd (notamment lors de la scène où le dialogue est lu deux fois mais le suédois capte les différentes émotions des deux personnages).

    Bergman est toujours dans le vrai et capte au mieux les sentiments/émotions/expressions des personnages. Techniquement c’est superbe que ce soit au niveau de ses cadres, de ses plans, des jeux d’ombres et de lumières ou bien évidemment de la magnifique photo en noir et blanc.

    Ce face à face est magistralement interprété par deux actrices, Liv Ullmann dans le rôle de la star et la superbe Bibi Andersson dans celui de l’infirmière, qui donnent vies à leurs personnages et permettent de nous immerger dans l’histoire.

    Décidément, en sept films vus d’Ingmar Bergman, je n’ai jamais été déçu et celui-là se place parmi les meilleurs. Un drame intense, dur, captivant, marquant, superbement mis en scène et interprété.
    matt240490
    matt240490

    83 abonnés 1 062 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 5 mai 2013
    Mais quelle horreur ! Par où commencer, tant ce film exacerbe au plus haut point ! Après une séquence d'introduction complètement barjo et dénuée de sens, c'est une véritable torture psychologique pour le spectateur qui se met en place, qui subit de plein fouet le monologue d'un véritable moulin à parole et d'une muette qui n'a de cesse de l'écouter sans ouvrir sa bouche. On en vient rapidement à se demander quel personnage est le plus gonflant, tant leurs interactions finissent par énerver. Rajoutons une séquence de fin absolument in-com-pré-hen-sible et un montage sonore qui oscille entre deux notes pour faire de Persona du grand n'importe quoi.
    Abarai
    Abarai

    132 abonnés 1 507 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 19 novembre 2009
    Persona est un film étrange. Après un générique évocateur du sujet du film, Ingmar Bergman nous laisse découvrir deux personnages féminins, sujets de l'oeuvre. Intéressant sur de nombreux points, Persona marque surtout par son ambiance bizarroïde, ayant sans nul doute inspiré David Lynch. La mise en scène est précise (certains plans sont parfaits), les acteurs ultra convaincants, les musiques parfois stressantes (et surprenantes), mais le sujet manque d'interêt. Entendre un seul et même personnage parler pendant plus d'une heure est pour le moins déroutant et surtout fatiguant. On se lasse rapidement, cet effet étant amplifié par les trop nombreux cris et larmes, qui submergent le film et finissent par le noyer. Malgré cela, il est intéressant d'observer la fusion progressive des deux héroïnes. Elles se superposent et finissent par ne devenir qu'une. Folie? Schizophrénie? Aucune réponse, seulement un film déplaisant, brillant uniquement pour la composition de ses plans.
    selenie
    selenie

    6 228 abonnés 6 180 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 8 août 2007
    Les décors nus et aseptisé nous laisse de glace. On se croirait dans un monde parallèle dans ce huis clos long et bavard... C'est ennuyeux, j'ai déjà vu des films contemplatifs bien meilleur qui ne laisse pas le spectateur sur le bord de la route. Bergman a été bien plus inspiré... A croire que ça fait bien de crier au chef d'oeuvre dès qu'on parle de cinéaste aussi marquant lorsqu'on lit autant de bonne critique. J'ai préféré "Le 7ème sceau" et de loin.
    Reste une certaine poésie dans une belle mise en image.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 janvier 2009
    difficile de decrire un film aussi bon,tres bien filmé,
    percutant a souhait,et emouvant et douloureux ,et par
    moment magique,je crois que c'est ca en partie le cinéma.et que dire des actrices!la grande classe
    carbone144
    carbone144

    88 abonnés 772 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 novembre 2014
    Mon avis final ? Moyen, neutre, je ne sais pas. Beaucoup à dire mais pas grand chose à en tirer. Pas nécessairement mauvais. Persona, ce genre de film d'auteur que l'on regarde alors qu'il y a peu à voir, que l'on ne comprend pas, et dont il n'y a en réalité rien à comprendre, aucune explication. C'est extrêmement frustrant. Non, ce film n'est pas mauvais. Il est court, on ne perd donc pas son temps, ouf ! Bergman use d'un style complètement épuré. L'image est vide, les décors d'un gris-blanc uni glaçant et sans émotion. Sur l'image, il n'y a donc strictement rien à voir, à moins d'y trouver une analyse abstraite digne de l'art contemporain que personne n'aime. Peut-on se contenter d'un bon scénario ? Absolument pas. C'est un film au sujet métaphysique, psychologique, paraissant hautain de par sa subjectivité et l'incompréhension qui en résulte. Ce film, on le regarde, on essaye de suivre ce qui se passe, on est intrigué, on veut comprendre. Mais malheureusement, il se termine, comme ça, sans qu'on n'ait vraiment avancé. Quelques explications à la fin sur la personnalité de Elisabet, qui arrivent d'ailleurs comme un cheveu sur la soupe, mais absolument rien sur ce qui a été vu et qui a pu nous paraître curieux, étonnant. Mais alors, sur quoi se reposer pour apprécier ce film ? Pour trouver une raison de voir ce film, il faut jouer les cinéaste analystes en observant scrupuleusement le montage et la réalisation, le rapport entre les plans et les dialogues, entre l'image et le son, la musique, discrète voire presque inexistante mais pourtant ajustée avec minutie. J'aurais envie de dire que cette manière de faire pourrait trouver meilleur refuge dans un scénario adapté à un public un peu plus large. On cite souvent Lynch pour comparer, et ce n'est pas sans raison. J'ai eu l'impression, par moment, de retomber dans l'incroyable et fascinant bordel de Mulholland Drive.
    Uncertainregard
    Uncertainregard

    112 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 juillet 2014
    Une intro aux images dures (mouton égorgé, main transpercée par un clou), un générique aux images subliminales, un enfant s'éveille et on entre dans le vif du sujet par ce 1er décor extrêmement froid de cette chambre de clinique où la superbe Liv Ullmann nous interprète ce personnage pour le moins originale d'une actrice qui va soudainement sombrer dans le mutisme en pleine représentation. Ne souffrant d'aucune pathologie physique ou mentale on découvre rapidement le 2ème et dernier décor de ce film, une maison en bord de mer où la patiente va se ressourcer en compagnie de sa jeune infirmière. S'ouvre un très long monologue de la professionnelle si heureuse de pouvoir parler à quelqu'un qui ne fait qu'écouter qu'elle va finir par confier ses péchés passés. C'est vraiment une drôle d'histoire et une drôle de relation que nous propose là Bergman mais quelle mise en scène! Quelle brillante interprétation de ces immenses actrices! Et comme toujours quelle magnifique lumière dans ce noir et blanc parfaitement photographié par le génial Sven Nykvist! Un scénario et des dialogues bigrement intelligents. Le fin est un peu déroutante notamment avec cette incroyable scène répétée par deux fois pour voir de chaque point de vu superposant les visages pour montrer l'osmose entre ces deux femmes. Du Bergman comme j’aime où on sent qu’il laisse libre court à son imagination pour nous montrer un cinéma différent et diablement enivrant…
    ChroniqueMécanique
    ChroniqueMécanique

    313 abonnés 214 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 octobre 2013
    Il est étrange de voir que David Lynch n'ait jamais, à ma connaissance, cité Persona (et à moindre échelle le film suivant de Bergman, L'heure du Loup) dans ses influences sur son travail au cours de ses différents entretiens. En effet, ce film comporte énormément d'éléments que l'on retrouvera de près ou de loin dans Mulholland Drive ou Lost Highway, deux des incontestables chefs-d’œuvre du réalisateur d'Elephant Man. En même temps, celui-ci n'a, par exemple, jamais cité Kiss Me Deadly de Robert Aldrich, et pourtant là encore l'ascendant est assez flagrant. L'ami Lynch aime certainement, à l'image de ses films, être nébuleux et tordu dans ses déclarations et ses intentions.

    Bref, assez disserté sur le cinéaste américain pour se concentrer sur cette œuvre culte et formellement impeccabe d'Ingmar Bergman. L'immense maître suédois, figure de proue du cinéma d'auteur complexe et métaphysique, signe là un huis-clos étrange et fascinant où une charismatique actrice soudain frappée de mutisme et sa jeune infirmière aussi naïve que bavarde se retrouvent seules dans une maison au bord de la mer pour la convalescence de la première nommée. Progressivement, la complicité entre les deux femmes va se transformer en une attirance physique, puis faire un violent tête-à-queue pour se transformer en une sorte de face-à-face psychologique où les valeurs seront inversées. Tout ira alors progressivement vers la confusion la plus totale, et le violent trouble de l'identité et de la personnalité ressenti par les deux personnages n'en sera qu'accentué. Le spectateur aussi est déboussolé, tout autant qu'intrigué. Cela justifie mes propos donnés en préambule : on voit bien là les similitudes avec le futur travail de Lynch.

    Extrêmement minimaliste dans ses décors et sa photographie, ultra-soignée dans ses choix de cadrage et de mise en scène, Persona a également tout du film expérimental, en témoigne sa brillante introduction complètement hallucinante et hallucinée, où, mêlant en même temps de brèves images horrifiques et enfantines, crues et légères, Bergman se laisse aller à des dérives visuelles nées un peu plus tôt dans son esprit tortueux au cours d'un glauque séjour à l’hôpital. En même temps, et comme il le fait très souvent, celui-ci met son travail en abyme, et ne cesse de nous rappeler que nous regardons un film. Les actrices, tout comme lui, abattent sans cesse le quatrième mur, brouillent les pistes entre réalité et fiction. Liv Ullmann, comédienne fétiche du cinéaste suédois, et son quasi-double à l'écran, l'excellente Bibi Andersson, donnent pleinement corps à ce rude combat psychologique entre ces deux femmes à la fois si proches et si opposées.

    Persona marque de plus un tournant important dans la filmographie de Bergman dont la carrière commençait à s'essouffler dans les années 60 et dont les œuvres étaient de plus en plus critiquées. Avec ce film abstrait, viscéral et très sombre, à l'ambiance quasi-surnaturelle, il réalise un incroyable coup de maître empreint de folie artistique et de liberté créative qui marquera des générations entières de cinéphiles et de cinéastes.

    Retrouvez toutes mes critiques, avis et analyses, sur ma page Facebook et mon blog, Chronique Mécanique. Merci !
    pierrre s.
    pierrre s.

    426 abonnés 3 304 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 février 2018
    Persona n'est pas à proprement parlé un film. C'est plutôt une expérience, une invitation au voyage, dans laquelle le réalisateur joue avec son spectateur et où le spectateur se laisse prendre au jeu.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    120 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 21 janvier 2019
    En son temps, Persona a choqué. Maintenant, rien n'a changé. Ce sont des images très crues, ancrées dans les vieilles mémoires, que Bergman va sortir du drame vietnamien des années 60, une abnégation incompréhensible alors puisque qu'elle parle anglais à travers la télévision. C'est en suédois qu'Andersson nous parle en aparté, parlant pour deux en fait puisqu'Ullmann a perdu la parole. Le choc est explosif, car de la guerre à l'érotisme, c'est tout une fresque d'audace par laquelle le réalisateur exorcise une nouvelle fois ses démons (mais sans Von Sydow), unissant deux femmes comme en un yin et yang bellement métaphorisée par les contrastes poignants et leurs vêtements toujours de tons opposés en une photographie magistrale.

    C'est tout un poème schizophrénique qui est rédigé entre les deux personæ, de quoi transporter l'âme sans avoir besoin de percer le ciel de l'interprétation. Mais Persona m'a laissé un arrière-goût cendré ; a-t-il brûlé trop fort au feu de ses contrastes ou à la clarté de ses métaphores ? J'ai compris que le film est rarement saisi tout de suite, voire du tout, et j'ai pris mon temps et lu des critiques pour essayer de me former une idée du sous-texte qui fût à la hauteur de l'art graphique. J'y ai failli.

    Trop souvent durant le visionnage, j'ai eu à faire l'effort, à me poser consciemment la question "qu'a-t-il voulu dire ?" Si je n'y ai pas répondu, c'est de ma faute d'analyste, mais ce qui ne l'est pas, c'est le fait même que je pus me poser la question, que j'eus la place de la formuler au milieu de ce ballet cinématographique pourtant convaincant. Je suis d'accord pour dire que Persona est un bon film, photographiquement bluffant, textuellement osé, et dont la fausse clarté n'est que le trop joli corollaire de ses contours à l'image. Mais je suis de ceux que l'interprétation, fut-elle libre ou reconnue comme difficile, a laissé dans son sillage, pour le plus grand malheur de mon appréciation globale.

    septiemeartetdemi.com
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 13 juin 2010
    Un drame psychologique parfait ! Je tiens d'abord à en poser la contexte : Bergman s'interrogeait sur les fondements de la foi chrétienne à travers une trilogie comprenant A travers le miroir, Les communiants et Le silence. Persona arrive donc juste après et poursuit les ambitions du réalisateur en poussant aux limites les plus extrêmes sa volonté d'investigation du psychisme en biaisant par l'auto-analyse. La deuxième interrogation au centre de ce film est en rapport avec le titre et à la psychologie analytique Jungienne puisque Bergman soulève la question du dispositif même de l'enregistrement cinématographique en tant qu'il capture le visage et la voix de l'autre. Petit point historique : persona est à l'origine le masque que portaient les acteurs de théâtre antique. Jung s'empare du terme pour désigner la façon dont chacun se fond dans une personnalité prédéfinie en rapport à son rôle social. Ainsi notre moi interne n'a aucun mal à se couler dans la persona ce qui va nous amener à nous tenir pour ce que nous sommes aux yeux des autres sans savoir quelle est notre essence intime. Il s'agit donc d'un masque social. Bergman s'inspire énormément du travail de Jung pour réaliser son film. En effet, le film oppose Elizabeth, comédienne qui a réussi socialement et échoué dans sa vie sentimentale, avec la jeune infirmière à la personnalité moins tourmentée. Le long séjour va nous montrer une cure analytique au cours de laquelle ce sera, paradoxalement, l'infirmière qui s'épanchera pendant que sa patiente l'écoutera avec attention. Bergman examine les pouvoirs sensationnels du cinéma sonore comme un instrument d'écoute. Les paroles n'ont plus leur pouvoir puisqu'elles sont supplantées par des expressions, des regards, des mouvements convulsifs, des réflexes d'une actrice muette et tétanisante. Les silences prolongés de Liv Ullmann sont d'ailleurs mis en relief par la démence verbale de Bibi Anderson. Une telle virtuosité analytique n'a jamais été revue dans l'histoire du cinéma. Rajoutons à cela un pré-générique somptueux qui mêlent des visions cauchemardesques avec des mécanismes de projection cinématographique. Un film duquel on ne peut passer outre.
    Parkko
    Parkko

    159 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 août 2011
    C'est un film intéressant, aussi bien dans son scénario mystérieux que dans sa mise en scène très expérimentale et qui sied parfaitement au sujet du film je trouve. A noter également une très bonne interprétation de Liv Ullman et de Bibie Anderson (en même temps, je pense que c'était indispensable pour ce film, une interprétation en demi-teinte aurait vraiment été plus que regrettable). Après ce n'est pas ma sensibilité cinématographique première. Y a un côté un peu lourd, je trouve, chez Bergman, qui ne me parle pas complètement.
    Attigus R. Rosh
    Attigus R. Rosh

    194 abonnés 2 509 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 mai 2020
    Bon, ça a beau être signé Ingmar Bergman, le film n'a pas été très galvanisant à mes yeux.
    Malgré une courte durée (à peine 1h20), ce long-métrage m'a tout de même un peu ennuyé. La faute a un récit qui perd plus qu'il ne charme le spectateur. Alors que la thématique est extrêmement fascinante (et loin d'être éculée à l'époque de la sortie du film comme c'est le cas aujourd'hui), le dédoublement de personnalité et la schizophrénie, l'histoire avance peu et elle n'est pas marquée par beaucoup de péripétie. Par ailleurs, le film démarre par un prologue qui n'aura rien à voir avec le reste de l'intrigue.
    Si les deux actrices (Bibi Andersson et Liv Ullmann) jouent plutôt bien, la personnalité et les comportement de leurs personnages ont tendance a laissé perplexe et je m'y suis peu attaché.
    On peut tout de même noter et apprécier toute la recherche de mise en scène pour renforcer la sensation de dédoublement de personnalité. Il y a un vrai travail expérimental, qui, dans les années 60, est franchement révolutionnaire pour le 7ème art (avec les prémices des illusions psychédéliques).
    Bref, il y a de quoi satisfaire les amateurs de films sur la folie et la schizophrénie et les férus du cinéaste suédois ; pour ma part, ça ne m'a que moyennement séduit.
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