"L'Arbalète" est le surnom donné à une prostituée (Marisa Berenson), qui doit aider deux policiers aux antipodes, Vincent (Daniel Auteuil), un ancien loubard, et Falco (Marcel Bozzuffi), un flic raciste, sur fond de guerre des gangs. Ce polar de Sergio Gobbi est un ratage complet. Dès la scène d'ouverture, on se dit que le film est mal engagé : deux bandes rivales se rejoignent sur un terrain vague, leurs chefs discutent quelques instants (avec des petites voix qui nuisent à leur crédibilité), puis leurs hommes s'affrontent dans une scène de combat ridicule, tant les bruitages des coups sont trop exagérés. On pourrait alors penser que l'on va assister à un beau nanard, sauf qu'en fait c'est un navet très ennuyeux. L'histoire est complètement inintéressante et desservie par des dialogues faiblards, la mise en scène est poussive, les personnages sont caricaturaux et très mal interprétés dans l'ensemble (les deux acteurs qui jouent le chef des "Viets" et le chef des "Justiciers" ne sont pas loin de faire entrer ce film à eux seuls dans la catégorie des nanards), la musique est agaçante et la fin expédiée (même si on évite le happy end). Daniel Auteuil est un acteur que j'adore, mais il n'est pas du tout crédible dans son rôle et est même presque ridicule, surtout quand il veut jouer au dur avec sa petite voix et sa coiffure à la David Hasselhoff (la scène dans la boîte gay est involontairement hilarante). Heureusement, il ne persévérera pas dans ce genre de films par la suite. A ses côtés, on retrouve la sublime Marisa Berenson, qui s'avère peu convaincante (malgré un français parfait) et Marcel Bozzuffi, qui est l'une des seules satisfactions du film, tant son interprétation fait froid dans le dos (et quelle voix impressionnante !). Notons également les présences de l'excellent Michel Beaune et d'Alex Descas (le futur Schneider de la série "Un flic"), ainsi que les fugaces apparitions d'Isaach de Bankolé et d'Isabelle Mergault.