La sphère juridique ne m'ayant jamais fasciné, c'est avec un soin presque naïf que j'évite au maximum les films traitant de ce sujet. Pourtant, il arrive malgré tout que je me retrouve plonger dans un tel film, comme ce fut le cas avec "Le Maître du Jeu". Et bien, à ma grande surprise, le film a attisé ma curiosité et m'a finalement convaincu. Il faut avouer que la bête est très bien bâtie, et que son casting regorge de talents. L'intrigue dose parcimonieusement le contenu juridique avec la dimension thriller drame; En ressort ainsi un film plutôt efficace, très prenant, très axé "dialogues" malgré 2-3 scènes plus musclées (courses poursuites, petites bagarres). C'est là l'essence même d'un film traitant du Droit et dont le scénario se fonde sur un procès en tribunal. La corruption règne, et le film nous plonge dans un procès mémorable contre les gros fabricants d'armes américains. Les 12 jurés sont alors influencés et manipulés contre leur gré, afin de délibérer en faveur des pro armes. Cependant, Nick Easter, un juré,"infiltré de l'intérieur", va saboter leur plan, aidé par sa petite amie, Marlee. Un véritable bras de fer va donc débuter entre ces différents acteurs aux convictions, engagements et desseins opposés, allant crescendo en matière de violence, harcèlement et tension. Sobre mais efficace, malgré une mise en scène ultra classique, le film de Gary Fleder se montre parfaitement calibré pour tenir le spectateur en haleine jusqu'au dénouement de ce sinistre jeu de manipulations. N'effleurant pourtant jamais l'excellence, le film reste bon de bout en bout, devant en partie son succès aux excellentes prestations de Gene Hackman et de Dustin Hoffman, deux géants du cinéma Hollywoodien qui n'ont plus à démontrer leur talent. La très charmante Rachel Weisz est une fois de plus fort bonne, et écrase littéralement son "boy-friend", John Cusack, qui est je l'estime un piètre acteur, sans charme et constamment "ailleurs" (Jamais attachant ni même crédible). Une faute de goût pour ce premier rôle. Heureusement, l'acteur gâche son personnage, mais pas le film.
Ce film vous réconciliera à coup sûr avec les tribunaux et leurs procédures intello abracadabrantes. Justice a été faite.