Quand un film obtient le prix de la mise en scène à Cannes, on s'attend à une mise en scène au moins originale. Ici, la seule particularité est l'ennui face à des plans séquences trop longs où il ne se passe rien et le scepticisme face à un scénario confus et des personnages vides de toute substance et crédibilité. Seules les prestations de Maurice Bénichou et Annie Girardot apportent un peu d'âme à ce film.
Miam! Troisième film de Michael Haneke que je vois après 71 fragments qui m'a un peu laissé de marbre et Funny Games qui lui m'a vraiment chamboulé, j'avais hâte de découvrir davantage sa filmographie. Ce film m'intriguait avec son pitch de départ et j'étais curieux de voir ce que Haneke a pu en faire. Dès le début j'ai été plongé dans le bain grâce à un cinéaste qui maîtrise parfaitement l'illusion et qui nous perturbe d'entrée de jeu avec un premier plan trompeur. Le traitement de Caché restera dans ce ton, il est juste absolument brillant. Nous suivons ainsi un duo Auteuil-Binoche qui va progressivement perdre toute sensation de sérénité pour s'enfoncer davantage dans un climat paranoïaque glacial et oppressant. Les prestations des deux comédiens sont réussies, on sent toute la nervosité, toute l'angoisse qui les anime. Pour autant le film n'est pas terrifiant. Je dirais juste qu'il installe une ambiance austère et inquiétante sans qu'il y ait de réelle peur qui nous hante. C'est plutôt les personnages qui sentent le danger, qui morflent. Quelque part cette caractéristique semble être une constante chez Haneke puisqu'on retrouvait de ça dans les deux films que j'avais vu de lui précédemment. Pour autant il ne s'agit pas là d'un plaisir sadique de faire souffrir ses protagonistes, leur psychologie est si bien développée que ça en devient franchement génial. D'autant plus qu'on peut être pris d'empathie pour ces personnages vraisemblablement victimes d'une machination assez machiavélique.
La mise en scène de Michael Haneke est également magistrale. D'un point de vue technique c'est très maîtrisé, beau. Haneke sait utiliser parfaitement le plan-séquence couplé au silence, il y a une atmosphère sévèrement étouffante qui persiste tout le long du film. Plus le temps avance, plus les cassettes espionnes arrivent et plus on sent une véritable menace se dessiner. Il y a pourtant quelque touches plus légères, l'histoire du chien racontée par Podalydès est très drôle et ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe. Ca rejoint bien ce côté illusoire de la situation que vit le couple Auteuil-Binoche. Mais bien entendu dans l'ensemble Caché reste quand même peu gai et garde une grande part de mystère, une très grande part de mystère. Michael Haneke a signé ici un film déroutant où l'angoisse règne et où le spectateur est témoin d'un spectacle insaisissable dont il se sait particulièrement impuissant. On observe, on observe mais en fin de compte nous sommes aussi impuissants que les personnages qui tentent de percer ce mystère. Captivé du début à la fin, impressionné par une telle maîtrise, j'ai véritablement adoré ce film. Un petit bijou un poil frustrant mais très intelligent dans son traitement et assez effrayant dans son fond en fin de compte.
On s'ennuie trop dans ce film, d'acord c'est du Haneke mais bon, ça n'empeche que les longs plans fixes sont trop récurrents et ça use le spectateur. En plus, on a du mal à comprendre la fin!!!!! Ou alors j'ai raté quelque chose. Dommage car l'idée était interessante. Haneke a fait mieux et tant mieux
Bon ok c'est du haneke, ok il faut s'attendre à de l'originalité mais il n'en reste pas moins qu'on reste sur sa fin et c'est bien dommage. La chute du film ou plutôt son absence ternie définitivement l'ensemble.
je me suis ennuyé du début jusqu'a la fin ! le scénario est certes ambitieux mais Haneke passe totalement a coté de son sujet les acteurs sont tout simplement catastrophiques ! que de lenteurs , que d'incohérences , une fin en eau de boudin ! la totale ...quoi !! le festival de Cannes est vraiment un ramassis de films plus ennuyeux les uns que les autres
Je n'ai pas accroché à cette histoire au suspense paranoïaque. L'ensemble est déplaisant comme souvent chez le réalisateur franco-autrichien mais pas fascinant, contrairement à beaucoup de ses autres films, et c'est là le problème !
Ce film est long et ennuyant. Il n'a pas vraiment de début et surtout pas de fin. Il ne se passe rien tout-au-long du film et je ne comprends pas pourquoi Canne lui donné le prix de la meilleur mise-en-scène. Je ne comprends pas non-plus la si bonne cotte qu'il a dans la presse.
Je ne comprends vraiment pas toutes ces critiques éloquentes, le film met une éternité à démarrer (1mn sur le premier plan, sans compter le générique, sans qu'il ne se passe rien, à l'image de la première heure ensuite..). Les acteurs ont beau être Daniel Auteuil et Juliette Binoche, je trouve leur jeu quelconque et ils sont loin de sauver le film, quand enfin l'intrigue débute vraiment, vient le générique de fin sans aucune explications ni réponses attendues, au spectateur de réfléchir ( et donc de se faire son propre scénario à défaut d'un vrai scénar de bon film?)
Un excellent Haneke comme d'habitude. La réalisation est excellente, la mise en scène très lente mais très majestueuse. Les dialogues édulcorés. L'histoire grandiose qui appuie là où elle doit appuyer, et à laquelle on adhère. Bref du très très grand Haneke. Excellent.
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3,5
Publiée le 17 septembre 2019
Le malaise comme souvent chez Haneke n'est jamais très loin - mais avec un tel sujet, c'ètait bien la moindre des choses! Daniel Auteuil est d'une anxiètè et d'une sobriètè exemplaires et montre une fois de plus l'ètendu de son immense talent! Avec ce dernier, Juliette Binoche est comme un boxeur qui ne cesse jamais le combat! Elle attaque, elle cogne avec les mots et les silences! Elle met Auteuil face à ses mensonges! Primè au festival de Cannes, "Cachè" est un film majeur de Haneke dont la mise en scène crèe un climat d'angoisse dans lequel se dèbat un comèdien au sommet de son art! Au delà du constat glacial et inquiètant, les longs plans fixes du film et la scène choc (qu'on ne dèvoilera pas) entre Auteuil et Maurice Bènichou (ètonnant) sont encore dans nos mèmoires! Même la scène avec l'èmouvante et regrettèe Annie Girardot est inoubliable! C’est dire le potentiel qu’il y a dans ce mètrage qui ne ressemble à aucun autre...
Très bien joué,mais mon dieu ! On reste sur sa "fin" , et c 'est très long parfois, l intrigue de la caméra cachée ( par qui?) n'a aucun sens , vu la pseudo .. Fin
Les films de Michael Haneke sont toujours des grands moments de mal être psychologique et des affichages du pouvoir de l’image. Le réalisateur autrichien vient à Paris pour nous faire voir la peur d’un couple d’intellectuels découvrant qu’ils sont observés par un pervers muni d’une petite caméra. Ce thème de la perversité à travers la vidéo est traité différemment que dans BENNY’S VIDEO qu’il réalisa dix ans plus tôt qui se focalisait sur la relation ambiguë entre le caméraman perturbé et sa famille alors qu’ici l’ambiance malsaine vient de l’enquête que va devoir mener un critique littéraire lui faisant sortir quelques vilains fantômes de son placard. On retrouve tout à fait le gout d’Haneke pour les longs plans-séquences et d’ailleurs il parvient ici à les transformer en des actes voyeuristes afin de mettre, comme il aime le faire, le public en symbiose avec l’immoralité du coupable. Mais à force de multiplier ces scènes étirées et monocordes, il créé trop de temps morts entre les trop rares avancées de l’intrigue et finit par diluer la tension sur la longueur du film. En parallèle, la trame se dévoile donc lentement et sans musique jusqu’à une scène finale paradoxalement aussi mystérieuse que peu surprenante mais se révèle toutefois être une image à échelle humaine des conséquences des conflits interraciaux liées à la guerre d’Algérie, un sujet qui, cinquante ans plus tard, reste encore très tabou dans le cinéma français. Les sentiments d’inquiétude puis de la culpabilité sont brillamment mis en avant par le jeu très sobre de Daniel Auteuil épaulé par Juliette Binoche.
Formellement, le film est tres original. L idee des plans sequences, de l espionnage de la vie des autres comme reflet de société actuelle oú la vie privée est constamment mise a mal par facebook, la telesurveillance etc. est bonne. Mais sinon le film est long, trop long, inutilement long. Et culpabilisateur, moraliste, bien pensant : le pauvre arabe qui a raté sa vie a cause d un mensonge de daniel auteuil a l age de 6 ans (!). Comme si la perversité etait consubstantielle au petit francais a la naissance, face a l innocence de l arabe que l occident n a cessé de persecuter depuis l enfance et qu il continue de persecuter (cf les images televisees du jt sur la guerre en irak en fond de conversation dans certaines scenes). En melant la petite histoire a la grande, Haneke joue le jeu d une elite bobo de gauche qui considere que la colonisation n a apporté que des malheurs aux colonisés, que les francais ne sont au fond que des racistes refoulés qui ont ca dans les genes (et grandes gueules avec ca : auteuil menace le jeune noir a velo, puis l arabe pere et fils mais s ecrase finalement comme une merde a chaque fois, image d un bourgeois blanc lache et a la fausse bonne conscience : cacher son racisme latent comme son passé). Caché est un film sur la dissimulation, les faux semblants dans une société oú la transparence est devenue le dogme. Au fond on ne sait pas ce que Haneke denonce : le racisme ou l hypocrisie actuelle? Et c est la que c est derangeant.
Pas très cohérent ce film.Une histoire pas finie. Un suspense qui débouche sur du vide.Et un spectateur frustré par les grosses ficelles d'un cinéma prétentieux.