Un film très fort , très puissant , où même si l'action est très lente, il arrive à créer un climat oppressant, lourd , stressant. On est dans un polar lourd , inquiétant , avec une intrigue pourtant bien mince. Il y a probablement deux niveaux au film et la petite intrigue du couple Auteuil/Binoche est mise en parallèle avec la grande histoire : la guerre d' Algérie , le masacre de Charonne, le devoir de repentance pas fait , à faire., Il nous laisse entendre que ce qui est arrivé à Auteuil n'est que le transposition du devoir de remords que devraient avoir les anciens pays colonisateurs . Lui même en tant qu'individu s'est mal comporté avec un petit Algérien orphelin et a fait son malheur. Arrivé à l'âge adulte il n'arrive plus à vivre avec ce douloureux secret. Il passe pour un type bien auprès de sa fammile ,de ses amis, de son public ( il est une star de la TV), mais au fonds de lui il sait qu'il est un salaud ( qu'il l'a été) et il a besoin de le faire savoir. Donc c'est Auteuil qui veut que ce secret ressurgisse, pour s'en laver , pour être absous de sa faute. Alors pour ce qui est de l'intrigue, difficile effectivement de savoir la vérité . Haneke ne livre pas facilement la clef de l'intrigue. Qui fait ces K7, qui filme ? On nous dit de regarder attentivement ce dernier plan interminable, ( plan fixe soporifique de 10 mn) , on voit défiler beaucoup d'étudiants qui sortetn du lycée de son fils , mais je dois avouer que je n'ai rien vu . Arte disait aussi d'étudier un autre plan fixe ( celui de l' avenue Lénine ) en banlieue? mais je ne vois rien; Peut- on penser que c'est Auteuil lui même qui orchestre le filmage. Peut-on penser que c'est le fils de l' Algérien qui veut venger, ou en tout cas laver la mémoire de son père?. Est-ce que tout cela n'est qu'un mauvais rêve, un cauchemar éveillé. Nous n'en saurons rien , à moins que Haneke ait livré la solution par la suite. C'est en tout cas un des meilleurs films d' Haneke , très fort , très bien filmé, et les plans fixes de la maison ( un peu longs ) rajoute du poids à l'atmosphère oppressante du film.