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    Les Innocents
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    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 403 abonnés 4 438 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 avril 2016
    Les Innocents est un film de grande qualité, qui souffre peut-être un peu de son intrigue trop plate. Mais il y a d’évidentes qualités.
    Celles qui m’ont le plus frappé, et je commencerai donc par-là sont les qualités techniques. Le film est vraiment très esthétique, avec une mise en scène réfléchie, intelligente, exploitant à merveille les hors-champs. La photographie est élégante, le noir est blanc est superbe, et les décors sont soignés. L’ambiance du métrage est réellement prenante, et on tient là une adaptation riche en atmosphère du Tour d’écrou. Franchement sur le plan technique rien à redire, d’autant que même la musique est de qualité avec notamment la berceuse tout à fait remarquable, et qui met dans le coup d’entrée !
    Le casting est aussi solide. Si Deborah Kerr tient la distance, et se montre très crédible, je dirai que la surprise vient des deux enfants. Ils ont été parfaitement choisi, pouvant être à la fois de charmantes têtes blondes et de détestables pestes ! Ils sont excellents, très investis, et ils ne font aucun faux pas, c’est rare lorsqu’on parle d’un casting d’enfants ! Les autres acteurs sont tout à fait corrects et crédibles eux aussi.
    Le petit défaut que je relèverai dans ce film tient dans l’intrigue. Le début est prenant, et l’histoire se suit sans déplaisir, mais dans la deuxième partie j’ai eu le sentiment d’un léger délitement, avec une intrigue moins tenue, avec moins de fluidité dans la narration, et quelques lourdeurs. Reste que l’histoire est soignée et intrigante, et c’est dur de décrocher !
    En conclusion Les Innocents reste une excellente découverte pour moi. C’est un film très propre, sans grand défaut notable, et qui rentre en effet dans les classiques du genre à l’époque. Pas vraiment horrifique, on est plus dans un thriller teinté de surnaturel, et le résultat saura je pense plaire aux amateurs les plus exigeants. 4.5
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 151 abonnés 5 135 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mars 2016
    Des phénomènes surnaturels qui surviennent et cet enfant possédé par le valet disparu et qui s'exprime à travers lui. Du mystère et de la psychologie voire de la parapsychologie avec une mise en scène très soignée et entretenant les ambiances noires et inquiétantes. Des plans serrés, du noir et blanc très "noir", des contrastes et des apparitions et une Deborah Kerr bouleversée. Il y a dans ce film un rapport malsain entre les personnages, une certaine perversité et une attraction sexuelle mise en image par la petite boîte à musique, elle aussi "innocente" mais pas autant qu'on pourrait le croire évidemment..." Au spectateur de faire ses découvertes.......
    Maxime P-V
    Maxime P-V

    8 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 février 2016
    Un film angoissant et bien réalisé. Un scénario bien mieux mené que tous les soi-disant films d'horreur (qui fon appel a des esprits) actuels!
    Christophe L
    Christophe L

    28 abonnés 30 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 février 2016
    Les innocents est l’adaptation de The turn of the screw, une nouvelle d’Henry James publiée en 1898. On la doit à Jack Clayton, qui se fit remarquer dès son premier long-métrage, Room at the top, doublement oscarisé en 1960 (Neil Paterson, pour le scénario, et Simone Signoret, récompensée face à – excusez du peu ! – Katharine Hepburn et Elizabeth Taylor, nommées pour leurs prestations dans Suddenly, last summer de Joseph L. Mankiewicz).Le pouvoir de fascination du conte de James tient à plusieurs éléments. Tout d’abord à son thème, qui nous replonge dans certaines terreurs de l’enfance. Si l’écrivain parvient à nous les faire revivre avec tant de force, c’est qu’il puise probablement dans ses propres émotions de jeune lecteur. Certes, ses carnets de travail laissent entendre qu’il s’inspira d’une anecdote rapportée par Edward White Benson, alors archevêque de Canterbury (une histoire d’enfants possédés par les fantômes de domestiques dépravés). Cependant, la véritable source du Tour d’écrou est sans doute davantage à chercher dans un récit horrifique, Tentation, que l’auteur au­rait lu vers l’âge de douze ans. « Comment [James] n’a-t-il pas pu […] en être effrayé, écrit Jean Pavans (traducteur français du romancier), s’il a repris […] les noms de deux de ses personnages – le héros de Tentation, Peter Quint, tourmente un dénommé Miles – une quarantaine d’années plus tard ? » (Les données intérieures de l’épouvante, préface au Tour d’écrou, Librio, 1998).

    L’autre réussite du Tour d’écrou vient de son traitement. Ce récit en forme de journal privilégie la dimension psychologique. Ce qui intéresse James, c’est le chaos intérieur de Miss Giddens. L’horreur, elle, n’est jamais abordée frontalement. Elle n’est que suggérée. En témoigne l’échange entre Mrs Grose et la gouvernante au sujet des propos tenus par Flora sur celle-ci. On apprend qu’elle a dit des « choses horribles, vraiment choquantes », que « cela dépasse tout pour une petite demoiselle ». On n’en saura pas plus. L’impact sur l’imagi­nation du lecteur est bien supérieur à ce que pourraient produire des descriptions grand-guignolesques ou des révélations plus précises. Toutefois, si cette histoire captive autant, c’est surtout parce que son auteur laisse le lecteur dans l’indécision. Quelle interprétation donner au final ? Les spectres de Quint et Jessel sont-ils réels ? Ou bien sont-ils une création de l’esprit malade de Miss Giddens ? Les deux niveaux de lecture sont possibles. Comme le note Jean Pavans, c’est une question de point de vue (artistique ou psychanalytique).Jack Clayton et son scénariste, l’écrivain Truman Capote, ont su parfaitement percevoir ces éléments et les transposer à l’écran. Dans cette adaptation, pas d’effets inutiles, mais un subtil dosage entre beauté, psychologie et terreur, ce que l’on sait de moins en moins faire aujourd’hui, où l’on privilégie, par facilité, la seule dimension horrifique, synonyme trop souvent de gore. Se situant dans la plus pure tradition du cinéma gothique, Les innocents réserve naturellement une place de premier plan à la demeure hantée. C’est la règle du genre (voir, par exemple, le domaine de Manderley de Rebecca). Le manoir de Bly n’est toutefois pas qu’un simple décor. Il est conçu comme un personnage à part entière, doté d’un corps et d’une âme. Sa partie supérieure est ainsi le siège de l’imagination, du rêve (c’est au sommet de l’une des tours qu’apparaît à Miss Giddens, dans un poudroiement lumineux surnaturel, le fantôme de Quint) et de la mémoire (les souvenirs – jouets des enfants, portrait du domestique décédé… – sont conservés dans le grenier). Les chambres forment le cœur palpitant de Bly. C’est là que les protagonistes con­naissent leurs émotions les plus vives.

    Quant à l’esprit du lieu, tourmenté comme son architecture, il se manifeste tout au long du film, dans l’ondoiement d’une tenture ou le vacillement de la flamme d’une bougie…Clayton n’évite pas certains clichés pour accroître la tension – les jumps scares, cache-misères du cinéma fantastique contemporain, nous sont heureusement épargnés ! Le cinéaste anglais n’en livre pas moins une œuvre très personnelle. D’abord en allant à contre-courant de la mode, puisque recourant au noir et blanc à une époque où les productions de la Hammer, alors en plein essor, privilégiaient la couleur. Avec son chef opérateur, Freddie Francis (qui collaborera au début des années 1980 avec David Lynch sur Elephant man et Dune), il nous propose un retour aux sources de l’expressionnisme, avec de puissants contrastes, qui font véritablement vibrer l’ombre, rendant ainsi le film plus inquiétant. On retiendra aussi son usage très particulier des fondus enchaînés. Plusieurs mélangent de multiples images (jusqu’à quatre), formant un alliage surréaliste, qui renforce la confusion entre réalités et visions hallucinatoi­res. Sa manière de composer certains plans et de jouer avec les reflets contribue également à ce trouble. On trouve un des exemples les plus réussis de ce jeu subtil dans la scène où Miss Giddens fait une partie de ca­che-cache avec les enfants. La gouvernante s’est dissimulée derrière un rideau, dans le salon. Son visage occupe le premier plan. De l’autre côté de la baie vitrée se dresse une statue.

    Soudain, émergeant de la nuit, entre la figure de chair et le simulacre de pierre, apparaît le spectre de Quint. Celui-ci contemple un instant la jeune femme, avant de reculer et de se fondre de nouveau dans l’obscurité. Miss Giddens s’élance alors à sa suite, mais l’effrayante apparition s’est évanouie. Revenant ensuite vers la pièce qu’elle vient de quitter, sa silhouette se superpose au reflet de Mrs Grose, qui a été alertée par son cri. Dans cette courte séquence (à peine une quarantaine de secondes), le réel et l’illusion s’entremêlent étroitement, brouillant un peu plus les repères du spectateur.Mais l’effet le plus saisissant est sans doute celui précédant le générique de début. Initialement, Les innocents devait s’ouvrir sur les obsèques du petit Miles, puis enchaîner sur un flashback. Finalement, le réalisateur opta pour un écran noir, illustré musicalement par la comptine obsédante des enfants. Au début d’une séan­ce, une salle de cinéma bruit toujours de quelques murmures. Cette entrée en matière insolite a le mérite de capter immédiatement l’attention du public. Minimaliste, certes, et cependant d’une extrême efficacité…Au-delà de ses qualités esthétiques, Les innocents propose un fascinant portrait de femme, Miss Giddens, parfaitement incarnée par Deborah Kerr. L’actrice écossaise livre ici une performance au moins égale à celle qu’elle accomplit dans Le narcisse noir (Black narcissus – 1947). Sœur Clodagh et la gouvernante présentent d’ailleurs une certaine parenté. Toutes deux se trouvent en effet plongées dans un univers qui leur est étranger, un ancien harem perché sur les sommets himalayens pour la religieuse, un luxueux domaine pour Miss Giddens, dont on sait qu’elle est issue d’un milieu modeste (elle est « la cadette des nombreuses filles d’un pauvre pasteur de campagne », peut-on lire dans le livre).Toutes deux, tourmentées par des désirs interdits, basculeront aux frontières de la démence. Car si James, comme je l’ai dit, n’est pas explicite, il n’en laisse pas moins planer des doutes sur le comportement de son héroïne. Ainsi, à la fin, lorsqu’elle partage le repas de Miles, après le départ de sa sœur, remarque-t-elle : « et j’ai eu l’idée saugrenue que nous avions l’air d’être un jeune couple en voyage de noces ». Plus loin, elle dit au jeune garçon : « Tu peux encore tirer un grand avantage de l’immense intérêt que je te porte ». Dans le même chapitre, elle relève que Miles s’exprimait avec « une gaieté à travers laquelle elle pouvait discerner un subtil petit frémissement de passion ». Le film n’exclut pas cette piste de la séduction, selon l’expression de Freud.. « I have you! » s’écrit-elle en étreignant l’enfant, avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

    La théorie de la séduction (ou neurotica) formulée par Freud dans Studien über Hysterie – coécrit avec Joseph Breuer en 1895 – expliquait la genèse de cette névrose par un abus sexuel subit dans l’enfance, traumatisme d’abord refoulé, avant d’être révélé au moment de l’adolescence par un évènement souvent anodin (la Nach­träglichkeit), à l’origine des troubles. Il n’est pas illégitime de penser que Miss Giddens ait été victime d’une telle agression, qu’elle reproduirait sur Miles. Le film donne quelques indices dans ce sens. Dans la scène fi­nale, par exemple. Quand la jeune femme presse le petit garçon d’avouer qu’il est sous l’emprise de l’esprit de Quint, celui-ci lui réplique qu’elle a peur de devenir folle, qu’elle veut le faire mentir, le terroriser, comme sa sœur. Certes, en arrière-plan apparaît le visage du domestique, qui semble commander ses paroles. Mais n’est-ce pas une vision de la gouvernante ? Un peu plus loin, l’enfant paraît sur le point de reconnaître sa possession. On peut cependant aussi imaginer que l’attitude de Miss Giddens lui inspire une telle terreur qu’il est prêt à lui céder, pour échapper à sa folie. Ne lui lance-t-il pas, l’instant suivant : « You are insane ! », tandis que sous le regard halluciné de la gouvernante les statues du jardin paraissent emportées dans une danse ma­cabre ? Miss Giddens évoque en fait pour moi Nina, l’héroïne de Black swan, tantôt cygne blanc, tantôt cygne noir. L’affiche française du film ne fait-elle d’ailleurs pas référence au ballet de Tchaïkovski ? L’adaptation cinématographique n’apporte donc pas plus de réponses que le livre. D’autant que les enfants jouent parfaitement l’ambiguïté. Ils forment un couple fusionnel particulièrement inquiétant. On songe aux étranges créatures blondes du Village des damnés de Wolf Rilla (Village of the damned – 1960). Martin Stephens, qui incarne le petit Miles, tenait d’ailleurs le rôle principal de ce film. Pamela Franklin, ici dans sa première apparition à l’écran, compose quant à elle une fascinante poupée perverse. On n’oubliera pas la joie sadique illuminant son angélique visage semé d’éphélides devant le spectacle d’un papillon dévoré par une araignée. Ni sa terrifiante crise hystérique au moment où la gouvernante veut l’obliger à regarder le fantôme de Miss Jessel.
    Acidus
    Acidus

    721 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mars 2022
    "Les innocents", figurant aujourd'hui parmis les classiques du cinéma d'horreur, accuse plutôt bien les années. D'un point de vue formelle et technique, le film de Jack Clayton est une véritable merveille. Photographie soignée, jeux de lumières sublimes, bons effets de mise en scène,... Tout est fait pour instaurer un climat horrifique approprié. Cette ambiance est oppressante et froide à défaut d'être véritablement effrayante. Le scénario, pourtant écrit par Truman Capote, est en revanche assez inégal en ne jouant pas assez avec le doute et le mystère chez le spectateur. Il en résulte que "Les innocents" nous laisse un léger goût d'inachevé et que certains éléments (la psychologie de la gouvernante par exemple) auraient mérité d 'être plus développés.
    7eme critique
    7eme critique

    533 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 septembre 2015
    "Les innocents" se présente à nous comme une énigme à part entière. Le doute s'installe peu à peu et nous fait perdre la raison quant au mystère qui habite le long-métrage. La sombre atmosphère du film alimentera cette ambiance brouillardeuse, le tout dans un noir et blanc des plus convaincants, propice à une belle photographie. Au final, chacun se fera sa propre interprétation, mais nul doute que le film marquera par son concept et son élégance. Cette sublime affiche renferme un film qui l'est tout autant.
    cylon86
    cylon86

    2 515 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juillet 2015
    Fin du XIXème siècle, Miss Giddens se rend dans un vieux manoir pour s'occuper de l'éducation de Miles et Flora. Très vite, à renfort de visions et d'impressions étranges, elle se rend compte que deux fantômes occupent les lieux et tourmentent les enfants. Subtilement écrit (notamment par Truman Capote), "Les Innocents" joue sans cesse sur le doute et comporte plusieurs niveaux de lecture dont un totalement subversif ! Dans le rôle de cette nounou dont on ne saura jamais clairement si elle est folle ou non, Deborah Kerr est formidable et Jack Clayton nous offre une superbe mise en scène truffée de plans sublimes qui contribuent énormément à l'atmosphère si particulière et si gênante qui règne sur le film. Images marquantes, musique entêtante, jeunes acteurs terrifiants, "Les Innocents" ne laissera pas indemne et il se pose aujourd'hui comme l'un des fleurons de l'épouvante.
    naan2
    naan2

    15 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juillet 2015
    Génial ! Une ambiance gothique très réussie et une gouvernante qui va se révéler réellement flippante
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 363 abonnés 4 180 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 6 juillet 2015
    Les Innocents est un chef d’œuvre du cinéma fantastique britannique. Réalisé en 1961 par Jack Clayon, le réalisateur emploi un noir et blanc très contrasté qui instaure un climat extrêmement angoissant. S’y ajoute une musique assez perturbante, qui reviendra tout au long du thriller. Les enfants qui sont impeccablement professionnels, donnent l’impression d’être des adultes. C’est d’ailleurs ce qui rend le film encore plus terrifiant. Les décors gothiques ne sont pas non plus innocents dans la qualité de l’histoire. Celle-ci se déroule à la fin du dix-neuvième siècle. Une nouvelle gouvernante se voit chargée de l’éducation des deux jeunes neveux d’un homme peu aimant aux règles frigides. Les Innocents est un film qui saura trahir votre psychologie et laissant d’ailleurs une conclusion ouverte à n’importe quelle folie.
    D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
    nanarophile
    nanarophile

    21 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 juin 2015
    Bijour du cinéma fantastique britannique, il confirme le talent de Jack Clayton (les chemins de la haute ville, Gatsby le magnifique) à la réalisation.

    Dans la veine du "village des damnés" il mélange univers horrifique et psychologique où l'ambiance et la folie se mêlent au point de troubler le spectateur qui se demande comme Deborah Kerr ce qu'il se passe.

    Avec une photographie magnifique et une fin surprenante et inattendue il est à redécouvrir absolument
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 juin 2015
    Des enfants possédés pris en charge par une gouvernante dans un immense manoir: "Les Innocents" est un film minimaliste, qui instaure d'emblée un climat d'angoisse fort qui ne fait que s’accroître pour atteindre son paroxysme lors d'un dernier quart d'heure oppressant et assez génial. Sans parler du final, c'est le film tout entier qui est touché par le génie, guidé par l'intelligence de son cinéaste. Jack Clayton a en effet compris que pour faire un grand film d'horreur (en réalité, à mi-chemin avec le fantastique), il fallait savoir mettre en scène la peur: quand faire apparaître les fantômes, à quelle distance, de quel point de vue, etc. Toutes ces questions trouvent des réponses, sans cesse évolutives mais cohérentes, en langage purement cinématographique. Clayton prouve, avec peu de moyens, que l'on peut faire naître l'angoisse avec trois fois rien sans pour autant avoir l'air fauché. En bref, "Les Innocents" est éblouissant tant dans son aspect formel que sensoriel, tient un discours à la fois malsain et jubilatoire sur la naissance du mal, et se révèle éblouissant de maîtrise entre le sort cruel réservé aux personnages et l'amour qui leur est porté. Un grand film !!!
    MaxLaMenace89
    MaxLaMenace89

    61 abonnés 282 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 avril 2015
    Encore aujourd'hui pilier inébranlable du cinéma fantastique, The Innocents adapte avec brio un classique de la littérature britannique dans l'ectoplasme du gothique monochrome, se révélant aussi poétique qu'insidieux. L'éternelle force du film est la maîtrise parfaite de Jack Clayton des différentes échelles fantastiques, le doute viscéral de l'élément surnaturel nourrissant la pertinence radicale des multiples motifs qu'il soulève, prières au temps qui passe, aux perversions du reflet et à leur infection. Les fantômes du passé s'incrustent autant dans le psyché des protagonistes que dans la forme même du film, des sublimes jeux de focales aux manipulations stagnantes du fondu enchaîné, structurant une pure œuvre de la contamination et de l'obsession. Tandis que le malaise s'installe sur une comptine envoûtante, l'ambivalence du fond nous happe la gorge : les jeux paranoïaques sur l'immatériel, aussi antiques que précurseurs, invoquent alors la divinité de l'enfant en proie à la corruption des adultes, leur éducation perturbée, leur psychose croyante, voire même leur sexualité menaçante. Chef d'œuvre de l'épouvante, The Innocents est un monument suggestif de l'ambiguïté du Mal, la profondeur visuelle et l'acidité sonore enfermant ses acteurs hallucinés dans le prisme inquiétant de la vulnérabilité et de la frustration.
    Redzing
    Redzing

    1 118 abonnés 4 470 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 avril 2015
    Une gouvernante prend en charge deux enfants, délaissés par leur riche oncle, et s'installe dans leur manoir. Sauf que les chers bambins ont un comportement de plus en plus étrange. "The Innocents" est un film d'horreur britannique très original pour l'époque. En effet, à la différence des productions Hammer qui cartonnaient à ce moment, le film, bien que disposant également une ambiance gothique, est en noir et blanc. La photographie signée Freddie Francis est ingénieuse, alternant des lumières éclatantes dans des jardins irréels, et des ombres prononcées dans les couloirs lugubres du manoir. La mise en scène de Jack Clayton n'est pas en reste, exploitant la longue focale, et des effets dérangeants plutôt que des monstres grossiers. Côté acteurs, face à deux enfants très dérangeants, Deborah Kerr est convaincante en femme concernée, dont on ignore si les visions sont réelles ou issues de sa frustration sexuelle. Par ailleurs, le scénario contient de bonnes surprises, et un final intéressant. A découvrir.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 182 abonnés 4 175 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 mai 2014
    Quelle subtilité ! Tout le film repose sur le doute qui nous étreint sans cesse de savoir si la gouvernante jouée par la toujours diaphane Deborah Kerr est en proie à des pulsions refoulées qui lui font voir le sexe partout y compris dans deux jeunes enfants dont elle projette la réincarnation en deux adultes qui ont commis les pires turpitudes en ces lieux ; ou si les deux jouvenceaux sont vraiment la proie de deux fantômes qui continuent leur liaison à travers eux. Exercice très difficile s’il n’est pas maîtrisé et qui peut rapidement tourner au grotesque et au risible. Beaucoup se sont essayés au mythe de la maison hantée et peu sont parvenus à en éviter tous les écueils. Robert Wise et Alejandro Amenabar ont livré des épures magnifiques, Clayton les accompagne dans le panthéon du genre.
    Julien D
    Julien D

    1 199 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 mars 2014
    Second long-métrage de Jack Clayton, Les innocents est une adaptation subtile du conte fantastique d’Henry James Le Tour d'écrou qui, malgré son efficacité horrifique digne du panthéon des films de fantômes, avait été un peu oublié jusqu’à sa réhabilitation en 2001 quand Alejandro Amenabar reconnut s’en être directement inspiré lorsqu’il adapta à son tour la nouvelle dans son film Les autres. Le traitement psychologique que l’écriture de Truman Capote a apporté au film lui permit de prendre une dimension plus ambiguë, en laissant constamment planer un doute malsain quant à la santé mentale de cette nounou (la toujours ravissante Deborah Kerr ) grâce à la façon qu’a la mise en scène de présenter les fantômes qui hantent ce manoir davantage comme des hallucinations de sa part que comme des esprits frappeurs tels qu’on a l’habitude de les voir au cinéma. L’autre élément important du scénario vient incontestablement de ses deux gamins dont la psychologie est elle-aussi explorée en profondeur, donnant une interprétation toute freudienne à leur comportement. La qualité du noir et blanc et des cadrages réussissent quant à eux à nourrir l’atmosphère angoissante et pleine de mystères que dégage cette splendide imagerie gothique.
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