Trônant au beau milieu d'une filmographie fascinante, Inauguration of the Pleasure Dome marque l'aboutissement formel de l'Oeuvre de Kenneth Anger. Visuellement somptueuses, les images sont travaillées jusqu'à une dérangeante sophistication, proche du maniérisme voire de l'artifice. On pense aux films de Georges Méliès dans cette manière d'utiliser le cadre et la couleur, les plans semblant avoir été composés au pochoir, parfois à l'aide de filtres, sinon surimprimés. Il va sans dire que ce monument d'esthétisme force l'admiration et qu'il demeure tout à fait représentatif de l'univers d'Anger. Occulte, débarrassé du verbe, inclassable et chatoyant, Inauguration of the Pleasure Dome s'avère légèrement hermétique pour ma part, le cinéaste en tirant un résultat plus statique et ampoulé qu'à l'accoutumée. Cela dit il est à découvrir d'urgence, capable de subjuguer par son éclatante beauté et son atmosphère envoûtante. Pas le meilleur selon moi, mais indiscutablement unique en son genre. Un petit bijou.