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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 30 mars 2014
Jacques Tourneur croyait aux revenants et à la vie après la mort. Les choses et les êtres ayant une face cachée, notre perception du réel n’est pas toujours celle que l’on croie et Tourneur qui se pensait lui-même doté de pouvoirs médiumniques, a sublimé cette croyance pour livrer à la RKO sous l’égide du producteur Val Lewton, entre 1942 et 1943, trois classiques considérés comme des chefs d’œuvre de l’épouvante suggestive (« La féline », « Vaudou » et « L’homme Léopard »). Par la suite, son éclectisme et sa capacité à tenir un budget en ont fait un des artisans (c’est de cette manière qu’il voulait que son travail soit considéré) les plus prisés des grands studios pour leur production de séries B. En 1957 cela fait quatorze ans qu’il n'est pas revenu à son genre de prédilection alors passé de mode. Une période durant laquelle il s’est spécialisé dans le western et le film d’aventures. Quand le scénariste Charles Bennett le contacte via la Columbia pour réaliser l'adaptation d'une nouvelle de l'auteur fantastique anglais Montague Rhodes James ("Casting the runes") dont l'approche subtile des phénomènes paranormaux s'apparente à la sienne, Tourneur est immédiatement séduit par ce projet qui le transportera un temps en Angleterre. Mais l'arrivée sur le projet du sulfureux Hal E. Chester en qualité de producteur exécutif va considérablement compliquer les choses à la fois pour Bennett qui se finira par se retirer de l'affaire et pour Tourneur qui devra faire face à l'interventionnisme (Chester se fera créditer à la co-écriture du scénario) et à la pingrerie de Chester. De là naîtra la fameuse polémique sur l'apparition du monstre au début du film que beaucoup considèrent encore comme grotesque et surtout comme une trahison à la suggestivité qui était la marque de fabrique du cinéma de Tourneur. Débat un peu stérile et difficile à trancher surtout si l'on considère que cette apparition ne nuisant pas à l'intérêt du film elle peut même en constituer avec le recul, un des éléments attractifs, consubstantiel à cette polémique. La peur surgit de manière inattendue chez Tourneur et ne procède pas comme chez Hitchcock d'une mise en tension savamment orchestrée. Rien de tel pour étayer la thèse de la véracité des phénomènes surnaturels que de leur opposer un scientifique de renom, le professeur John Holden (Dana Andrews) débarqué d'Amérique pour un congrès sur le satanisme et dont les certitudes vont progressivement être ébranlées par des événements inexplicables. Le contraste entre le rationalisme du Nouveau Monde symbolisé par le monolithique Dana Andrews, grande figure du film noir (Lang, Preminger) avec lequel Tourneur avait déjà travaille en 1946 sur " Le passage du Canyon" et les croyances ancestrales de la vieille Europe portées en étendard par le Docteur Karswell (Nial MacGinnis), permet à Tourneur d'introduire un mélange efficace entre enquête policière et mystère né d'évènements paranormaux. Chacun d'entre nous peut à un moment ou à un autre être sujet à la peur face à l'insondable, tel est le message que Tourneur et Bennett nous font partager à travers le cheminement de Dana Andrews aux confins de l'irrationnel. Ebranlé par l'inexplicable Holden conclura son enquête par l'adage : "Il vaut mieux ne pas savoir" qui ramène sagement l'homme à sa modeste dimension d'élément d'un vaste ensemble qui le dépasse. Visuellement, le film est bien sûr magnifique, d'un noir et blanc somptueux jouant savamment sur les ombres et les lumières comme Tourneur, excellent technicien savait si bien le faire.
Venant d'un maître comme Jacques Tourneur, on était en droit de s'attendre à mieux. Le film baigne autant dans le surnaturel que dans un faux rythme. On a du mal à plonger complètement dans l'histoire.
Plus d'un demi-siècle après sa sortie, et malgré quelques maladresses visuelles, Rendez-vous avec la Peur demeure un très bon film d'angoisse, un classique à l'influence visible chez plusieurs générations de cinéastes... Lire notre critique sur le site terreurvision !
Un savant américain vient à Londres pour enquêter sur la mort mystérieuse d’un de ses collègues. Ce dernier traquait un docteur aux pratiques démoniaques. Le cartésianisme prononcé du savant va peu à peu s’effriter au contact du fameux docteur et d’évènements surnaturels. Jacques Tourneur, comme son nom ne l’indique pas, est américain et à réaliser trois films d’épouvante référence du genre dans les 40’s. Avec ce film, il renoue avec ses amours et le succès. Tourneur est un croyant… en des forces occultes et ce film affiche son parti pris. Et comme il entraîne son personnage principal à vois ses convictions faire place aux scepticismes, il y attire aussi le spectateur. Et Tourneur est un sacré filmeur. Ancré dans le familier et le quotidien, il parvient à créer une atmosphère oppressante uniquement par la mise en scène et la suggestion. Au travers d’un visage de clown, une main poser sur une rampe ; il créé un climat de peur. Dommage que ses producteurs, à son insu pour en film pop corn, aient décidé de mettre à l’image ce monstre grotesque. Le combat aussi avec le chat docile devenu grosse panthère en peluche est aussi très risible. Tourneur fût trahi, lui qui préfère la suggestion. Son film est dénaturé, et çà gâche beaucoup le produit final. Dommage, car l’histoire du parchemin qui passe de main en main et qui prend quelque fois vie pour condamner son possesseur offre de très bons moments de cinéma dont un final tendu… avant que la grosse bête à la langue en carton pate réapparaisse. On peut croire cette bête être le fruit d’esprits possédés… mais quelle gâchis alors de ne pas la laisser hors champ. De la qualité au profit d’un film de drive in des 50’s… Dommage
Le génie de metteur en scène de Tourneur réside dans sa capacité à nous faire ressentir la peur, par des idées simples, par des trucages élémentaires remontant au temps primordial du cinéma et puisant aux sources de l’expressionnisme. Il n’a besoin que de brume et d’ombres, que d’une grande profondeur de champ pour nous faire percevoir la peur en tant qu’envers sensible des choses. Même les insertions en gros plan d'un démon en caoutchouc (imposées par le producteur contre l'avis de Tourneur) ne parviennent pas à briser le charme de ce très grand film fantastique. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
Une bonne série B, bien réalisée et bénéficiant d'un très joli noir et blanc. L'histoire n'est pas mal mais il y a quand même quelque chose qui énerve, c'est que le film a l'air de faire passer tous les cartésiens pour des crétins. Au lieu de nous faire un film fantastique, on nous explique qu'il faut croire à l'irrationnel. Tourneur n'y est pour rien à qui on a imposé ce dragon grotesque, alors il se venge en nous amusant dans l'avion, en entourant le gros méchant de petits enfants rigolards et surtout en nous offrant cette incroyable scène de spiritisme sans doute la plus désopilante du genre de l'histoire du cinéma. Sinon on déplorera quelques facilités de scénariospoiler: (pourquoi Andrews repart-il par la forêt ?) quelques scènes ratéesspoiler: (le combat avec le léopard) mais on va dire qu'il y a une bonne ambiance et que ça se regarde sans déplaisir,
Bon film d'horreur malgré des effets spéciaux de carton pâte et deux scènes ratées (spiritisme, hypnotisme). La mise en scène est efficace, le noir et blanc superbe et les acteurs parfaits. Pas loin du sans faute et un grand charme, bien avant l'Exorciste.
La scène au début du film où apparaît le démon, qui donne l'impression d'être un machin de carton-pâte monté sur des roulettes, est une excellente preuve qu'un bon producteur est celui qui se contente de fournir le pognon, de laisser entièrement faire son réalisateur quand il est talentueux et d'empocher les recettes. Jacques Tourneur regrettait cette apparition et on le comprend car l'effet de suggestion est complètement kaputt. Et cela nuit considérablement à l'atmosphère des scènes suivantes. Reste un travail de mise en scène assez soigné et de bonnes interprétations, Dana Andrews impeccable dans le rôle du type hyper-cartésien qui se voit perdre peu à peu ses convictions, la trop rare Peggy Cummins adorable comme à son habitude, et Niall MacGinnis qui en docteur sataniste qui arrive presque à voler la vedette. Un peu déçu, mais pas par la faute de Tourneur, mais ça se regarde avec intérêt.
Surprise ! Considéré comme l'un des films les plus flippants par le grand Scorsese, "Rendez avec la peur" par le franco-américain Jacques Tourneur est une fable poétique, vibrante et fantastique sur le fait de croire ou de ne pas croire certains choses anormales, voir paranormales. Tout le scénario se joue sur ce mélange, cette certitude qui devient incertitude, ce normal qui devient paranormal autour de nombreux événements maléfiques et surnaturels. On joue sur le tableau de l'ombre et de la lumière avec une interprétation d'Andrews et de Cummings forts sympathiques. En bref, un rendez vous avec la peur qu'on aimerait voir plus souvent tant l'oeuvre semble maîtrisé à la perfection que ce soit dans l'histoire ou la réalisation. Une excellente surprise !
Ce qu'il faut retenir, c'est l'atmosphère de ce film, propre à Tourneur, la séquence d'ouverture, très moderne, puisque tous les blockbuster d'aujourd'hui joue de cette accroche. Il faut croire qu'à bien des égards Tourneur était en avance sur son temps; on peut regretter le monstre mis en images, peut-être avec brio à cette époque, mais très désuet de nos jours, sans créer réellement l'effet de terreur escompté, il en dévoile trop...le suspens serait plus intense si il nous était donné d'imager plutôt que de voir. Enfin, le fil de l'histoire est maitriser de bout en bout avec efficacité.
Grand classique du fantastique réalisé par le français Jacques Tourneur qui a émigré très vite aux USA pour tourner ses films, sauf celui ci qui a été réalisé au pays de la Hammer. Partisan d'un cinéma fantastique plus insidieux, il choisit souvent de ne pas montrer l'horreur et de surtout jouer sur la lumière,le cadre et l'ambiance. Dans celui ci c'est de secte et de démons qu'il s'agit, je dois dire que je n'ai pas été totalement convaincu mais je veux découvrir l’intégralité de Jacques Tourneur pour pouvoir avoir une vision d'ensemble de son œuvre.
C’est le deuxième long métrage de Jacques Tourneur et on reconnaît déjà son style. Malheureusement, à cause des producteurs, on voit le monstre, qui, de plus, est à la limite du ridicule.
Le film repose aussi sur la tension que le réalisateur arrive à instaurer grâce à une ambiance malfaisante et des acteurs sublimes.
Un scientifique américain – très cartésien – est confronté à un enchaînement d'événements paranormaux qui vont mettre en doute ses plus profondes certitudes...Tourné en Angleterre par le Franco-Américain Jacques Tourneur, Rendez-vous avec la peur est un film d'épouvante rythmé et efficace.
Dans les 20 premières minutes, ça a l'air compliqué mais le fonctionnisme de l'apparition du monstre est très simple ! Le Suspens est au rendez-vous ! Ce film est à voir mais il faut quand même bien se concentré si l'on veut arriver à comprendre.
Brillante réalisation et brillante interprétation pour ce joyau du film fantastique. Le démon et les différents effets sont très bien faits et ne semblent pas avoir vieillis.