Attention ! Film déjà culte et en devenir. ‘Road house’ a pour intrigue la vie dissolue d’un videur qui voyage de bar en bar sans grande conviction mais intéressé par le fait que ses services soient rémunérés à leur juste valeur c’est-à-dire chère. De ce point, l’évolution est constante et Dalton ne va pas tarder à succomber à une jeune médecin (Kelly Lynch) qui répare les dégâts provoqués par toutes les brutes qui sortent la nuit. Brad Wensley est le grand méchant interprété par Ben Gazarra. Adepte des arts martiaux, Patrick Swayze (Dalton) est des plus charismatiques en videur solitaire sans peur et même plus que Sam Elliott (Wade Garrett) déjà très authentique avec ses cheveux longs et sa barbe, preuves d’une expérience certaine dans le domaine du combat rapproché (il fut le maître de Dalton autrefois). En parlant de combats, ceux-ci sont géniaux, on ressent toute leur puissance et contrairement à ce que le scénario pourrait laisser croire, ce n’est pas du tout une série B de mauvais genre, tout est finement chorégraphié, les cascades sont réellement bluffantes et on découvre un nouveau style de combat propre au film (mélange de boxe, d’arts martiaux et d’improvisation). L’histoire entière évolue de manière continue et limpide : l’introduction présentant le personnage est grandiose, la découverte des conflits de pouvoir au sein de la nouvelle ville change totalement la perception de Dalton, la confrontation du dernier acte est cependant trop classique. En effet, la fin fait dans l’américanisme profond avec un règlement de compte prônant la défense de l’homme par ses propres moyens (le libre commerce des armes à feu) et c’est bien dommage… mais avec Rowdy Herrington comme réalisateur et des films tels que ‘Gladiator’ ou ‘Piège en eaux troubles’, il faut s’attendre à ce genre de morale : on défend la ville par nos propres moyens car la justice est corrompue. Sinon, la musique est d’enfer : The Jeff Healey Band fait de la figuration et compose pas mal de titres, on retrouve aussi les Cruzados avec Tito de Tito & Tarantula, Bob Seger, Wilson Pickett, Alabama et patrick Swayze lui-même, tout cela dans un style Rythm and blues revisité du plus bel effet. Bref, un classique du film de baston et qui ne se veut pas qu’un film d’action mélangeant les thèmes (le contrôle de soi, le bien-être du corps puisque Swayze a étudié le Bouddhisme, l’amitié, l’expérience, la vengeance). A voir ne serait-ce que pour la prestation extraordinaire de Patrick Swayze et de Sam Elliott dans une moindre mesure.