On sent bien qu' « Opération clandestine » n'est pas l'œuvre la plus personnelle de Blake Edwards, ayant en plus souffert d'un montage chaotique dû au producteur du studio. Ce qui se voit d'ailleurs à travers quelques transitions, ce qui paradoxalement donne une certaine singularité à l'entreprise, lui évitant d'être trop linéaire. Le résultat n'est pas grandiose, et Michael Crichton, scénariste, a beau avoir renié le film, il se suit pourtant avec un certain plaisir. Dynamique, bien mené et évoquant un sujet encore tabou à l'époque (l'avortement), on a ainsi droit à quelques vraies bonnes séquences et même à certaines réflexions intéressantes sur le sujet. James Coburn réussit de son côté l'exploit d'être à la fois pas du tout crédible et excellent en pathologiste aux méthodes ressemblant plus à celle d'un flic que d'un médecin. « Opération clandestine » n'est pas forcément une œuvre sur laquelle on a des millions de choses à dire, la faute peut-être à son aspect presque bancal, mais que l'on est toutefois plutôt content d'avoir vu.
Ce film a beau avoir été réalisé par Blake Edwards, il n'en reste pas moins franchement mauvais. Il n'y a pas d'intensité, pas de rythme, c'est un thriller médical à deux à l'heure. Aucun personnage n'est attachant ou ne transcende l'écran. De bout en bout, l'ennui se fait sentir et même si le film n'est pas long, il semble l'être !!
A l'exception notable du "Jour du vin et des roses", pour moi plus grande et plus forte oeuvre ciné sur le thème de l'alcoolisme avec "Le Poison" de Billy Wilder, les tentatives de films de Blake Edwards en dehors du registre de la comédie, pour donner lieu à quelque chose d'impersonnel, m'ont jamais particulièrement emballé ; "Opération clandestine" fait partie de ceux-là. Reste que si on oublie que c'est un Blake Edwards, qu'on ne trouve aucune trace du style personnel du cinéaste, c'est malgré tout un film très efficace porté par un rythme impeccable, par un James Coburn ayant du charisme à revendre et par une bonne intrigue qui sait se faire des fois surprenante. On ne passe pas un grand moment de cinéma mais les 100 minutes du film passe assez rapidement et sans déplaisir.
Au vu de ce thriller on peut dire que Blake Edwards est plus doué pour la comédie mais Opération Clandestine reste (malgré un style très téléfilm) un thriller médical (d'après une histoire de Michael Crichton) relativement plaisant à suivre ; Opération Clandestine doit beaucoup à James Coburn qui porte ce petit film sur ses épaules. Il est très à son aise en docteur très cool à qui on ne la fait pas.
Opération clandestine et Deux hommes dans l'ouest ont été désavoué en leur temps par l'immense Blake Edwards. Charcutage et remontage chaotique sont le fait du studio ayant commandité ces deux films. Opération clandestine, inédit en dvd, est tiré d'un scénar de Michael Crichton, mis en musique par Roy Budd, et porté par James Coburn. L'intrigue est certes anémique, mais ce film réserve de beaux moments : la relation attachante entre le Dr Carey et sa compagne, les violences inatendues infligées au héros, le charme indéniable de Coburn ... font de ce petit film une curiosité à recommander à tout malade cloué au lit, un dimanche après-midi.
Disons le tout net, les thrillers ne sont pas ce que Blake Edward a fait de mieux. Là, loin des comédies qui ont fait son succès, le réalisateur de "The party" ou de "Diamants sur canapé" s'emberlificote un peu les pinceaux en tissant la toile de cette "Opération clandestine". Certes, James Coburn saisit l'occasion qui lui est donnée pour affirmer un peu plus son talent, mais l'ensemble demeure, hélas, bien inégal. L'intrigue, aussi mince qu'une feuille de papier à tabac, laisse trop à désirer.