Avis sur Oh! Quel mercredi

Une bonne comédie, un cran en dessous de "Monte là-dessus". Le burlesque proprement dit se limite à la première scène, géniale, de match de football américain et une escalade (encore !) de gratte-ciel, avec lion en l'occurrence. Ça joue beaucoup sur le loufoque, le comique vient de situations invraisemblables. L'arrière-fond de satire sociale est le plus intéressant. Harold est un employé chaussette, confit dans sa routine, embauché et jeté avec la même désinvolture par son patron. La pub, faire parler de soi est le meilleur moyen de représenter ou de capter de la valeur. Après plus de cinquante ans c'est plus que jamais d'actualité et ça rend le film toujours très regardable.

C’est en 1944 que Preston Sturges quitte la Paramount et s’associe avec Howard Hugues pour produire ses films mais c’est aussi le début du déclin pour le réalisateur américain qui se retrouvera peu à peu sans-le-sou et mourra à la fin des années 1950 après avoir quitté Hollywood pour l’Europe d’une crise cardiaque.

« Oh ! Quel Mercredi ! » représente donc son premier film après son départ de Paramount avec Howard Hugues comme producteur (pour Colombia). Il fait appel à Harold Lloyd qui a connu un fulgurant déclin avec l’arrivée du parlant et qui ne tourne presque plus depuis le début des années 1930. Sturges nous raconte l’histoire de Harold, un ancien champion de baseball qui perd son travail et après une virée dans un bar et avoir bu un étrange alcool, il va vite être entrainé dans divers et surprenante péripétie.

Malheureusement et comme je m’y attendais, ce n’est pas une très grande réussite et je comprends pourquoi ce film est aujourd’hui à ce point oublié. Si l’ensemble n’est pas désagréable et quelques séquences sont vraiment bien faite et sympathique (celle du début mais qui est prise à un ancien film de Lloyd datant du muet ou encore celle de l’escalade du gratte-ciel, non sans rappeler aussi celle d’ancien muet de Lloyd), l’ensemble n’est pas vraiment drôle et parfois même un peu lourd. On a du mal à s’attacher aux personnages et si la critique sociétale est intéressante et plutôt fine, elle ne sauve pas non plus le film.

Une déception, surtout pour une première expérience avec le cinéma de Sturges…