Les années 80 ont livré un grand nombre de films de genre que je dirai directement calqués sur le modèle du train fantôme ! Effets spéciaux mécaniques à gogo, rythme entrainant, histoire assez restreinte, et dont tout l’intérêt repose à la fois sur le divertissement procuré, et sur le fait qu’aujourd’hui ça se fait rare, surtout avec une vraie volonté de qualité derrière !
The Gate est avec Lectures diaboliques un des films phares de Tibor Takacs, et sans doute son plus gros succès. Et cela se comprend. Bien que moins réussi que Lectures diaboliques, c’est une jolie découverte, dont le point faible reste l’histoire.
Le concept est en effet assez limité. Un peu de magie noire, et hop, nous voilà entrainer dans une folle histoire avec pleins de moments sympas mais relativement décousus, jusqu’au final qui reste convenu lui aussi. C’est rythmé, amusant, le côté enfantin ne prend pas assez le dessus pour interdire le film aux adultes. Mais il y a une impression de creux scénaristique relativement sensible, et la courte durée du métrage (moins d’1 heure 20) révèle à mon sens cette légèreté dans l’histoire, laquelle est sacrifiée à la dimension divertissante, ce qui, sans me déplaire, m’a tout de même un poil déçu.
Vous l’aurez donc compris, pas besoin d’espérer beaucoup de l’histoire, le spectacle est visuel ! Plein d’effets spéciaux ingénieux, certains encore très percutants, et qui raviront les amateurs de la saga Evil Dead, dont, par la prolixité des effets et leur variété, The Gate est un proche parent ! Plein de créatures originales, une ambiance fantastique réussie, The Gate a belle allure en dépit de son petit budget, et Takacs prouve que dans le registre il a des compétences. Ça reste un peu brouillon, mais c’est presque du chipotage car The Gate est un film généreux et qui fait beaucoup avec peu, et cela est louable. Je salue aussi une bande son soignée.
Le casting est jeune, et est emmené par quelques acteurs qui ont plus ou moins réussis à accéder à la notoriété par la suite, et bien entendu Stephen Dorff est de ceux-là ! La bande est sympathique, les personnages restant relativement convenus (c’est moins bien dégrossis que dans Les Goonies par exemple, dans un genre approchant), mais cela n’empêchant pas de nous les rendre attachants et plaisants à suivre. Il y a visiblement une complicité entre les interprètes, et cela donne du naturel à leur jeu, surtout dans la première partie du film.
The Gate est donc un divertissement pop-corn qui sent bon le rétro, mais qu’il serait dommage d’éviter. C’est généreux avec plein d’effets spéciaux à l’ancienne, et c’est maitrisé. Je donne 3.5