Pirès, fidèle à son style après Erotissimo. Fidèle à ses acteurs aussi. Bon, un casting spectaculaire, jusque dans les seconds rôles, mais un film dont on peut dire que la structure totalement dégingandé devient vite épuisante et lassante à force d’un manque d’enjeux criant.
En fait la dimension quasi-expérimentale d’Erotissimo lui allait plutôt bien par le sujet particulier du film, et parce qu’il n’y avait finalement pas une histoire structurée, la narration hachée fonctionnait honorablement. Là c’est vite épuisant. L’intrigue se délite complètement, ça part dans tous les sens avec en plus une masse de personnages, on saute du coq à l’âne d’un plan à l’autre, bref, c’est raconté à l’arraché, et le résultat fait que ça en perd toute consistance. Pirès en fait clairement beaucoup trop dans le montage et la mise en scène, et avec plus de fluidité, son film aurait pu être bien plus attrayant.
En plus faut dire que l’histoire est plus que limitée. La dimension burlesque fonctionne assez mal, l’intrigue est minimaliste, le film dure d’ailleurs 1 heure 20 en se perdant pourtant dans de multiples digressions et sous-intrigues et en multipliant les personnages. Autant dire que Fantasia chez les ploucs n’est pas franchement intéressant. On sent que Pirès a aimé faire exploser des voitures de police, on sent qu’il a aimé filmer des trucs absurdes et fantaisistes, mais tout cela mis bout à bout peine à rendre le film agréable à suivre.
Le casting reste l’élément attirant du film. Ventura, Yanne qui reprend du service, Mireille Darc entre autre. Beau casting sur le papier, prestations globalement honorables des acteurs, mais des personnages moyens, et une utilisation parfois décevante des interprètes. Mireille Darc ne sert par exemple finalement pas à grand-chose, et beaucoup de seconds rôles semblent plus là pour embellir le générique que pour vraiment apporter un plus au métrage.
Mon jugement est assez sévère sur ce film mais il reflète mon impression générale. Un film beaucoup trop saccadé, haché, et creux pour séduire outre mesure. Pirès juxtapose des idées les unes à côté des autres, mais cela ne fait pas un film. Au bout du compte on se retrouve avec une œuvre polymorphe originale, mais vite fatigante et presque pompeuse. 1.5