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    Long voyage vers la nuit
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 mars 2023
    Sidney Lumet fut sans aucun doute l’un des plus grands réalisateurs américains des années 1960 à 1990. Né dans le monde du spectacle car fils d’acteurs juifs émigrés à New-York, il commence encore enfant une brève carrière d’acteur. Mais assez rapidement, il migrera vers la vocation de metteur en scène qui allait être la sienne. C’est tout d’abord à Broadway qu’il s’illustre puis à la télévision où il est très apprécié pour sa capacité à diriger les acteurs. Le cinéma l’absorbe en 1958 pour l’adaptation d’une pièce de théâtre de Reginald Rose, « Douze hommes en colère » qui remporte un très solide succès critique lui apportant trois nominations pour les Oscars dont celles prestigieuses de meilleur film et de meilleur réalisateur. Il continue sur la même voie en vogue à l’époque, se faisant le spécialiste de l’adaptation d’œuvres littéraires notamment de pièces de théâtre. Ce ne sera qu’à partir de sa rencontre avec Sean Connery en 1965 (« La colline des hommes perdus ») suivie en 1975 de celle avec Al Pacino (« Un après-midi de chien ») que Lumet, sans pour autant oublier les adaptations littéraires, alterne avec succès films policiers et films de prétoire dénonçant la corruption qui mine les grandes institutions régaliennes de son pays. Sans doute, la partie la plus intéressante, originale et personnelle de son œuvre. En 1962, « Long voyage vers la nuit », son sixième long métrage, est la transposition intégrale de la pièce autobiographique du grand écrivain Eugène O’Neill. Huis clos étouffant se déroulant dans la maison de campagne de James Tyrone (Ralph Richardson), acteur de théâtre renommé, le film observe avec minutie et sans détour le père, sa femme (Katharine Hepburn) et leurs deux fils (Jason Robards et Dean Stockwell) se déchirer par une chaude nuit d’été de l’an 1912. Très fidèle à la pièce, le film pourra paraître statique hormis quelques très rares scènes d’extérieur qui ne mènent guère plus loin que le jardin qui entoure la maison au bord de l’eau. Sidney Lumet se concentre presque exclusivement sur la prestation des quatre magnifiques acteurs qui l’entourent, s’efforçant sous sa direction de coller au plus près du propos intime d’Eugène O’Neill (1941). Le contexte général de cette famille dysfonctionnelle est tout d’abord introduit avec la présence simultanée à l’écran des quatre protagonistes. C’est ensuite par le jeu de divers assemblages en duo ou en trio que s’éclairent les différents points de vue et interactions. Une manière sans doute un peu pesante mais très didactique de rappeler qu’au sein d’une même famille les événements sont vécus et ressentis de manières parfois très différentes par chacun des membres qui la composent. La souffrance de chacun est à fleur de peau durant les trois heures que dure cette mise à nu, exposant tour à tour angoisses, culpabilités, renoncements, regrets et frustrations égotiques mais aussi les rancœurs qui n’ont jamais pu être surmontées. spoiler: Le nœud gordien de cette joute oratoire délivrée dans une langue des plus châtiées qui pourra aujourd’hui paraître désuète, semble bien être Mary Tyrone, épouse un peu fantasque qui s’est toujours pensée sacrifiée et qui pour supporter un deuxième accouchement mettant définitivement fin à ses ambitions artistiques, s’est réfugiée dans la drogue, victime d’une addiction dont elle ne s’est jamais délivré
    e. Exercice de style éprouvant et difficile d’accès, forcément périlleux que Sidney Lumet est parvenu à maîtriser, menant Katharine Hepburn et Ralph Richardson, Jason Robards et Dean Stockwell à l’obtention un prix d’interprétation collectif à Cannes en 1962. Pour ceux qui veulent découvrir la foisonnante et passionnante filmographie de Sidney Lumet mieux vaut sans doute l’aborder par sa face moins ardue constituée des films avec Sean Connery, tous les trois captivants dans des registres différents.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 28 avril 2011
    Refus devant l'obstacle pour moi, je n'ai pas trop accroché au départ. Alors, quand j'ai vu la durée du film et qu'il se composerait seulement d'un huis clos familiale pénible, j'ai renoncé. Sinon à priori bonne qualité photo mais un jeu d'acteurs un peu théâtrale.
    Pascal
    Pascal

    163 abonnés 1 699 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 novembre 2022
    Tiré de la pièce de l'américain.d'Eugéne O'neill ( prix nobel de littérature) publiée après le décès de l'auteur, le film de Lumet obtint le prix d'interprétation féminine et celui d'interprétation masculine lorsqu'il fut présenté à Cannes en compétition officielle en 1962.

    Autant dire qu'au plan du jeu des acteurs ( K. Hepburn et Jason Robarts notamment) on est dans les sommets de ce que l'art cinématographique peu produire.

    Le travail de Lumet est absolument admirable et exceptionnel dans ce huis clos qui s'apparente à ceux dont Bergman ou Kazan sont capables lorsqu'ils atteignent les cimes de leur filmographie.

    Malheureusement, le texte de la pièce d'O neill est parfois porteur de trop grandes circonvolutions avant d'atteindre le coeur de son sujet.

    Le film comporte, certes, de scènes de bravoure, mais aussi beaucoup de moments qui manquent de rythme au cours de ses 163 minutes.

    Le spectateur doit se transformer en analyste pour interpréter ce portrait de névroses familiales dont sont victimes les quatre personnages.

    Lumet montre ici l'étendue de son talent, dans ce film peu vu aujourd'hui, qui aurait sans doute pu être un chef d'oeuvre, si la pièce avait été resserrée pour les besoins du cinéma.

    Toutefois, les amateurs de cinéma introspectif ne rateront pas ce film qui permet de voir et même d'admirer, l'immense talent de K. Hepburn dont l'interprétation déchirante est vraiment sensationnelle et constitue le principal attrait de " long voyage..." ( sans doute un peu trop long, justement).
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