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mistermyster
59 abonnés
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4,0
Publiée le 11 janvier 2022
Une ligne de conduite qui n'est pas pour glorifier les GI, on les retrouve dans des missions, où, l'absurdité de la guerre est mise en avant. Creuser des trous, des tranchés, s'engluer dans la boue, et, après l'euphorie d'une bataille gagnée, des hommes dont les faiblesses se laissent entrevoir, jamais battu, mais parfois résigné, une ombre plane sur chacun de ses soldats, qui se raccroche à presque rien pour tenir le coup, la guerre se n'est pas une succession de victoire, c'est la peur au ventre et le mal du pays, jusqu'à ce que la folie qui les guettes, et puis le retour à la réalité et la mort. Sans être une œuvre bouleversante, ce petit film de 1945, nous fait pénétrer au cœur de l'absurdité de la guerre.
Tiré des récits du correspondant de guerre Ernie Pyle, Samuel Fuller disait de ce film qu’il était « le plus authentique des films tournés durant la guerre ». Cette réputation n’est pas usurpée. Dans « Story of GI Joe » il est d’ailleurs question de survie plus que de gloire, on y voit la peur, la mort et la fatigue, c’est également l’approche qu’aura Fuller pour ses propres films de guerre. Les scènes de batailles sont tournées de la manière la plus réaliste possible, la spectaculaire attaque d’un village italien en ruine servira de source d’inspiration pour bon nombre de cinéaste, on y trouve encore des trace dans « Le soldat Ryan » de Spielberg. Ajouté à cela l’humaniste propre aux films de Wellman et vous obtenez un classique qui impressionne fortement encore de nos jours.
Comme il le fera à nouveau quatre ans plus tard pour "Bastogne", William A. Wellman réalise un film de guerre au plus près des faits et le plus réaliste possible où il croque les portraits de soldats tout ce qu'il y a de plus ordinaires en quelques petites scènes et auxquels on a pas le droit de totalement s'attacher vu qu'ils peuvent disparaître lors de la séquence suivante. Pour cela, le réalisateur adopte le point de vue d'un correspondant de guerre, duquel il fait parfois mais rarement l'erreur de s'éloigner. Dans un de ses premiers grands rôles, le charisme de Robert Mitchum éclatait déjà ; dommage qu'on en sache pas un peu plus sur son personnage même si ça doit le rendre plus attachant.
Entièrement au service de son récit et de ses héros, « The Story of G.I. Joe » fait partie de ses grands films de guerre sachant être toujours justes, nuancés, intelligents. Loin des poncifs et caricatures accompagnant si souvent le genre, le scénario s'avère admirablement équilibré et d'une sobriété exemplaire, à l'image des différentes relations entre chaque personnage, accompagné par des dialogues constamment inspirés. C'est simple : il n'y a pas un instant où l'on y croit pas, que ce soit à travers des scènes de batailles impériales ou une profondeur psychologique de premier ordre, le talent de Robert Mitchum, Burgess Meredith et l'ensemble du casting apportant énormément à cette dernière. Bref, un modèle de narration pour un modèle de film : une réussite totale.
(...) En ce sens, le film est assez pudique quand il s'agit d'évoquer le mort de ces hommes. Très peu de scènes de combat et surtout beaucoup de hors champ ou bien de retenue quant à l'évocation des morts. A la violence frontale et l'exaltation des sentiments héroïques, Wellman préfère les plans sur les visages des hommes qui regardent leurs camarades tombés, le silence des hommes quand ils rentrent dans une tente et regardent la place désormais inoccupée ou bien l’égrènement des noms des disparus par le capitaine Walker qui doit ensuite rédiger les lettres pour les familles. Mais le film compte aussi quelques belles scènes de tranche de vie, illustrant avec pas mal de bonhomie le quotidien des soldats, leur façon de tromper l'ennui ou bien leurs habitudes du front. Le film est loin d'être glamour et il va même à contre-courant des productions de l'époque et c'est qui fait qu'il se distingue. (...) Wellman ne fait pas d'éclat avec sa mise en scène mais son découpage reste dune grande précision tout comme le choix de ses cadres ou bien sa gestion des lumières. A dire vrai, quelques plans seulement s'éloignent de ce parti pris presque documentaire dont celui de la fin, d'une splendeur visuelle qui ravit la rétine. Wellman met en lumière ses acteurs qui sortent quelques prestations assez magnifiques comme Robert Mitchum ou bien encore Freddie Steele, magnifique en sergent expérimenté qui veut avant tout écouter le disque sur lequel sa femme a enregistré la voix de son bébé qu'il n'a pas vu naître. En définitive, je dirais que c'est un film de guerre peu commun, qui se borne à raconter des moments peu souvent montré à l'époque et qui se distingue aussi par sa scène de bataille majeure, celle dans les ruines d'un village italien et qui bénéficie de l'apport indéniable des multiples consultants : les mouvements des troupes sont bien plus réalistes comme les actions des hommes, les corps s'écroulent, les impacts fusent et la solidarité reste le meilleur des alliés. Wellman montre essentiellement les préparatifs aux combats plutôt que ces derniers, signe d'un vrai point de vue et donc de la présence d'un vrai metteur en scène derrière la caméra. (...) La critique complète
La fin de la guerre un moment idéal pour décrire sans gloriole ou arrières pensées la vie du simple fantassin qui se résume à de la fatigue et à de la survie au jour le jour. Pour cela le réalisateur s'appuie sur les récits d'un vrai correspondant de guerre Ernest Pyle qui va trouver la mort sur le théâtre d'opération japonais. William Wellman limite aussi au maximum les scènes d'actions. le film ne contient en fait qu'une scène de combat vraiment détaillée, assez bien filmée par ailleurs. Un projet louable donc cependant le film sent parfois un peu trop le studio et le jeu des acteurs dans les scènes d'introspection manquent parfois de vérité.