Je continue mes investigations dans la carrière de Van Damme, et j’en arrive à l’Arme absolue. Film peu connu, perdu entre Bloodsport et Kickboxer, franchement, il peut le rester, le monde ne va pas s’arrêter de tourner !
En fait il est signé Éric Karson, un des pires tacherons du cinéma martial, coupable déjà d’un Fureur du juste qui appartient aux pires séries Z du genre. Ici il fait un peu mieux, mais en même temps, ce n’était vraiment pas difficile !
L’interprétation met un peu de beurre dans les épinards. Kosugi est loin d’être convaincant, mais il a moins le mérite de ne pas être contre-productif. Il est souvent transparent, mais au moins il ne vient pas casser la dynamique du métrage. Il est assisté aussi d’une Doran Clark assez séduisante, qui elle-même sans jouer bien, fait preuve d’un entrain pas déplaisant. Pour le reste, bon, c’est franchement moyen. Van Damme apparait fort peu, et c’est clair que le film survend l’acteur, seul intérêt de regarder vaguement ce film aujourd’hui. Il nous fait un remake de son rôle dans Karate Tiger, et bien qu’inférieur ici, il se débrouille plutôt correctement, en tout cas il est nettement au dessus du reste.
Le scénario est d’une grande médiocrité. Il part sur une idée pas plus bête qu’une autre, mais ensuite c’est la débandade. Il se délite en fait, Karson partant un peu dans tout les sens. Il y a un gros manque de consistance, par ailleurs il y a de réelles pertes de rythme, une gradation désastreuse, avec une fin très faible, et du coup le ressenti est négatif.
Sur la forme, avec 3 millions, bien sur il ne faut pas s’attendre à du lourd. Karson livre une mise en scène molasse. C’est un peu mieux que dans la Fureur du juste, mais c’est haché, pas toujours lisible, il y a un énorme manque d’esthétisation, et les combats sont franchement pas terrible (sauf le premier entre Van Damme et Kosugi, pas trop mauvais). Les scènes d’action d’ailleurs sont très peu nombreuses dans L’arme absolue, et elles sont souvent pénibles, car d’une presque totale nullité, avec une ou deux explosions, et des bagarres de chiffonniers. La photographie est très veillotte, et c’est dommage, car elle ne contribue pas du tout à mettre en valeur les décors réussis et originaux de Malte. Le réalisateur semble avoir eu conscience de l’intérêt de cet aspect, et pour le coup il l’a bien exploité. Ca remonte la note. Musicalement en revanche, c’est du vide.
Pour conclure, L’arme absolue est un petit film très mauvais, qui n’a pour se raccrocher un minimum, que des acteurs un peu apathiques mais pas horribles, des décors de qualité, et un ou deux passages qui tiennent la route. Pour le reste, c’est une toute petite série B d’action qui ne présente vraiment que peu d’intérêts, et qu’il vaut mieux éviter sauf si vous avez l’ambition de regarder toute la filmographie de Van Damme.