La Fièvre du Samedi Soir est un chef d’œuvre incompris, un grand film sur la jeunesse 70’s à Brooklyn, dans un autre genre que les films de Scorsese par exemple, moins centré sur les gangsters et plutôt sous le prisme de la danse.
Staying Alive est une suite non logique de ce film, ne faisant revenir que Tony Manero et sa mère, pour broder une toute autre histoire avec de tous autres enjeux, sans forcément trahir le matériau original. Après un dialogue par lequel l’excellent Travolta explique pourquoi on passe un film R-Rated à un film PG-13, le film a les coudées franches pour réinventer son personnage et devenir une simple success story, avec ses amourettes prévisibles mais sympathiques et ses personnages hauts en couleurs. En effet, Laura est bien plus qu’une simple Stephanie 2.0. et Jackie est bien plus intéressante qu’Annette. La principale qualité de Staying Alive, cependant, est aussi son principal défaut : Sylvester Stallone. Réalisateur, scénariste, producteur et même acteur dans un tout petit caméo fugace, son essence transpire à travers tout le film : en effet, Tony Manero¸ c’est Rocky Balboa, c’est Sylvester Stallone… Rien que sur les scènes de danse, là où les danseurs semblait des dieux vivants dans le premier opus, ici ils transpirent abondamment, tels des sportifs. L’acteur s’est approprié le rôle, avec son écriture touchante, mais malheureusement pas très fine et un peu niaise. Ce qu’on perd en critique sociale, on le gagne en émotion réelle et sincère. Là où les gens ont pu s’estimer flouer à l’époque, c’est sur le rapport avec le précédent, presque inexistant. Mais si on prend Staying Alive comme un stand-alone, le film se tient.
Comme en plus, le film est encore mis en musique par les Bee Gees et que les chansons de Frank Stallone sont plutôt réussies, Staying Alive peut être considéré comme un sympathique divertissement.