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chrischambers86
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4,0
Publiée le 25 janvier 2024
Toute une èpoque! Le monde des gosses avec Francis le dèlinquant, sa petite amie, le jeune orphelin qui ne veut pas devenir paysan, le petit Gèrard et « mademoiselle clou » dans ce beau succès littèraire et commercial! Jean Delannoy donne une ambiance toute particulière au cèlèbre roman de Gilbert Cesbron! Le vèritable hèros du film, c'est bien èvidemment Monsieur le juge des enfants qui ne s'occupe pas des fautes, incarnè si justement par Jean Gabin! L'acteur surprend constamment en sortant des conventions! On apprèciera aussi le fait de trouver autant de jeunes comèdiens de qualitè et dirigès aussi naturellement par Jean Delannoy! On sent chez le rèalisateur l'envie sincère de faire un film qui plaise à Cesbron et au public, et ça fonctionne effectivement grâce à la bontè de Gabin et à cette bande de gosses au coeur tendre qui manque clairement de tendresse! En rèsulte un classique èmouvant du cinèma français avec une musique qui èvoque un sentiment de nostalgie passèe...
Gabin a tenu tous les rôles, encore un qui lui va bien. Delannoy a signé par ailleurs avec lui quelques films sympas, celui-ci en fait partie. Belle réussite lors de sa sortie et il le mérite.
Film honnête, certains dialogues sont excellents mais on a du mal à s'attacher à un personnage en particulier et à rentrer dans le film. A noter, le décalage entre la description idéalistes des centres de correction (déjà notée) et la fin tragique pas forcément attendue.
Nom du plus célèbre roman de Gilbert Cesbron, Chiens perdus sans collier (paru en 1954) décrit avec bon sens le monde particulier des centres dobservation. Un bon sens que seul, à lépoque, Jean Gabin pouvait si bien caractériser. Juge denfants turbulents, Julien Lamy manie compréhension et bonté, donnant une assez belle facette des maisons de correction. Trop belle dira dailleurs François Truffaut, qui critiqua férocement cette fiction. Mais ce film de Jean Delannoy mérite amplement dêtre (re)découvert, ne fut-ce que pour le rôle si paternel et même si apaisant - de Gabin.
Trois cas de mineur sont exposés ici, deux dentreux se reliant par le plus grand des hasards, mais sur qui reposeront les principales préoccupations dun juge passionné par les enfants. Visiblement célibataire, il est parfois contraint dassister aux procès des « adultes », lesquels lindiffèrent presque totalement. A un confrère avocat (Bernard Musson, qui fait partie du cercle très fermé des acteurs aux 200 films) il dira ainsi « Dans la salle comme on dit, il y a toujours un juge qui dort ; et bien ce juge, cest moi ».
Un tantinet plus édulcoré que la Nouvelle de Cesbron, le film offre quelques moments dhumour et de bonne humeur, mais son dénouement, bien que formulé par une note despoir, reste tout aussi tragique.
En outre, ce film rappelle combien notre société et ses mentalités ont-elles pu évoluer, en à peine cinquante ans. Cest valable pour ces galapiats placés, mais aussi, par exemple, pour les Africains de France. Ainsi, de linnocente bouche du jeune délinquant Francis Lanoux (Serge Leconinte), nous eûmes ainsi droit à un glacial « Quoi ? Mon avocat est nègre ? Et vous croyez que le juge les écoute les avocats nègres, quand ils nous défendent ? ». Pour ceux qui auraient la mémoire courte