Je ne vais pas le cacher, je n’ai pas été spécialement emballé par cette comédie d’action, assez connue, et cela en dépit de l’intérêt que j’ai pour Needham, mais lequel s’est souvent répété aussi !
On ne s’ennuie pas vraiment, et c’est déjà une bonne chose de prise, mais Cours après moi shérif n’a pas un attrait réel. Malgré une poignée de répliques bien badass et une ambiance beauf rigolote, lorgnant volontiers vers les sous-entendus grivois bien vus, le métrage manque d’un réel fond pour architecturer tout ça. Le film dure 1 heure 30 mais s’avère répétitif, et il manque de relief, avec notamment peu de scènes d’action (il y a peu de cascades pour tout dire), des situations redondantes (l’humour est presque toujours en forme de running gag), et un concept qui n’a pas la vigueur des meilleurs métrages du genre. Au final, Needham signe un premier film essentiellement d’ambiance, mais il améliorera nettement son concept avec The Villain par la suite, et l’équipée du Cannonball.
Le casting est sympa, avec Burt Reynolds, évidemment, un des habituels de Needham. Le rôle est taillé sur mesure pour lui, il le porte avec son charisme et sa personnalité, et il est épaulé par une charmante mais un peu sous-exploitée Sally Field. Cette dernière hérite d’un rôle piquant, mais elle manque un peu de présence et de mordant justement. Autour de ce duo, c’est finalement Jackie Gleason qui tire son épingle du jeu avec son personnage de shérif borné et débile qui apporte le relief comique du métrage, et s’avère finalement plus mémorable que Reynolds et Field. Et après tout, c’est lui le personnage éponyme !
Sur la forme il faut vous attendre à un métrage à l’esthétique typiquement américaine : grande route, désert, petite station miteuse, rednecks à tous les étages, c’est une sorte de western moderne par l’ambiance. C’est propret, mais on sent quand même un manque de moyens de par la faiblesse assez nette de l’action et des cascades, et cela malgré la présence d’un cascadeur derrière la caméra, tandis que la mise en scène reste celle, maladroite, d’un premier film, avec un travail assez alimentaire.
Je ne peux pas dire que le film est antipathique, mais il n’est pas très marquant. Needham signe un film qui pose son style et son esthétique, mais il ne signe pas sa meilleure réalisation. Son métrage à des lacunes nettes sur le fond, et la réalisation n’a pas les fulgurances amusantes de The Villain pour ne citer que cet autre film de Needham. 2.5 car le côté badass et roublard est tout de même bien plaisant.