Je dois être franc, je ne comprenais pas trop l’animosité à l’égard de ce film au début. L’idée me paraissait cocasse et prometteuse. Mais en fait, sur le long terme on comprend mieux le problème, et sans être vraiment mauvais, Howard est un rendez-vous manqué.
Non, parce qu’il y avait du potentiel. Déjà, sur le plan du budget on se rend compte que ça devait être confortable. Howard est doté d’effets visuels de qualité, surtout pour l’époque (la créature finale est très sympa), et on ne peut pas dire qu’il fasse cheap à l’écran, ni dans ses décors ni dans ses fx. La mise en scène n’est peut-être pas super inspirée, mais ce n’est là aussi pas un ratage. C’est sûr, j’imagine ce qu’un Spielberg ou un Joe Dante aurait pu tirer comme scènes mémorables, mais bon, malgré son côté trop placide, le réalisateur (qui n’a pas fait grand-chose d’ailleurs) ne réalise pas une contre-performance notable. Le tout est servi par une musique assez basique de Barry, mais convenable. Le meilleur reste les morceaux rock.
Disons que Howard ne déçoit pas sur la forme, exploitant assez bien son budget. Le souci c’est réellement le fond. Il n’y a rien, c’est du vent ! La première partie, longue d’ailleurs, montre les errances du canard sur Terre. C’est ses amours, son travail, et ses emmer** aussi ! Parfois drôle, assez cocasse et un soupçon irrévérencieux, ça se laisse suivre même s’il n’y a pas d’enjeux spécifiques. Et puis la seconde partie, celle où ça doit décoller, c’est juste une longue course-poursuite. Ok, c’est alerte, mais il ne se passe pas grand-chose hormis une sorte de trap-trap géant. Reposant sur une intrigue minuscule, mélangeant les genres sans jamais contenter dans aucun, Howard ne peut pas vraiment se prévaloir d’être drôle, dynamique ou fantastique. Il est un peu tout et un peu rien, et malheureusement ce n’est pas assez vigoureux et structuré pour plaire. J’ai eu le sentiment d’assister à un grand barnum assez vide et vain, l’1 heure 50 se concluant sur l’impression de ne pas avoir vu grand-chose, de ne pas avoir progressé.
Le casting est inégal. Lea Thompson est talentueuse, et fait face à un Howard correct, même si j’ai du mal à croire que son costume a couté 2 millions de dollars. Pas aussi expressif qu’il aurait pu être, le costume reste réussi et le personnage assez original pour ne pas démériter. En revanche, Tim Robbins est un peu foutraque dans sa prestation de savant fou, et Jeffrey Jones en fait des caisses. Après c’est relativement voulu du fait des rôles qui leur sont confiés, mais de verser moins dans le registre purement comique aurait sans doute profité au film.
En clair, je ne dirai pas que ce film est nul, mais il est juste trop vide sur le fond et pas assez maitrisé dans son mélange des genres. Il reste un divertissement étrange, une curiosité chic sur la forme et porté par l’enthousiasme de Lea Thompson, aussi sexy que sympathique, mais il ne faudra pas être regardant sur l’intrigue. 2