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JR Les Iffs
73 abonnés
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3,5
Publiée le 19 janvier 2016
Scénario qui s'inspire de l'affaire Ben Barka. Un opposant de gauche d'un pays du Maghreb est enlevé et tué en plein Paris avec la complicité de policiers français, et des renseignements généraux. spoiler: L'homme qui a aidé involontairement à cette arrestation et cet assassinat sera lui aussi liquidé.
Court résumé d'un aspect de l'affaire Ben Barka, opposant marocain enlevé dans Paris. Le film de Boisset est terriblement efficace. Intrigue bien menée, réalisation sans défaut, une pléiade d'acteurs excellents. Cela nous donne un très bon polar.
En France comme en Italie, le cinéma dans les années 70 s'empare de la chose politique. Yves Boisset assistant-réalisateur des deux côtés des Alpes pour Yves Ciampi, Jean-Pierre Melville, René Clément , Claude Sautet, Riccardo Freda , Sergio Leone ou Vittorio de Sica est naturellement passé à la mise en scène en se faisant la main sur un film de commande avec "Coplan sauve sa peau" en 1968. Homme de conviction, il ne peut se tenir longtemps à l'écart des controverses que lui permettent de soulever son métier de réalisateur. Il n'est donc pas étonnant de le voir emboîter le pas de Costa-Gavras qui vient de réaliser deux films chocs avec "Z" (1969) et "L'aveu" (1970). Il choisit de relater l'affaire Ben Barka qui avait vu l'enlèvement sur le sol français le 29 octobre 1965 de l'homme politique marocain alors opposant au roi Hassan II dont le corps n'a jamais été retrouvé. La participation des autorités françaises à cet enlèvement ne fait aucun doute aux yeux de Boisset qui courageusement s'empare du sujet. Il n'a aucun mal à convaincre Jorge Semprun scénariste attitré de Costa-Gavras de s'engager avec lui dans l'aventure. Un casting prestigieux d'acteurs engagés rejoint le film pour comme le dit Yves Boisset dans ses mémoires ("La vie est un choix" en 2011), faire rempart contre la censure et les tracasseries éventuelles qui ne manqueront de se mettre en travers du projet. Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Philippe Noiret, Michel Bouquet, Daniel Ivernel, Bruno Cremer, Jean Bouise, Jean Seberg et François Périer viennent prêter main forte au jeune réalisateur pour tenir parfois des rôles secondaires. Mais le tour de force réussi par la production est d'avoir su attirer Gian Maria Volonté l'acteur engagé par excellence des films italiens d'Elio Petri , Francesco Rosi ou Giuliano Montaldo qui vient de triompher dans deux films mémorables de Petri "Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon" et "La classe ouvrière ira au paradis". Fort à son affaire, Boisset parvient à gérer tous les egos et à surmonter les empêchements que tente de lui infliger le gouvernement en place qui était déjà à la manœuvre au moment des faits. Didactique tout en étant passionnant, le film est sans équivoque sur la version des faits qu'il propose. Dans la foulée Boisset réalisera "R.A.S" sur le comportement de l'armée française en Algérie vis-à-vis des insoumis, tabou encore plus inavouable. Malgré toutes les embûches, le réalisateur continuera à traiter des sujets qui le préoccupent. Quand le cinéma lui fermera ses portes, il cherchera par le biais de la télévision à réhabiliter quelques personnages injustement accusés comme Seznec ou Dreyfuss dont les dossiers plus anciens sont plus adaptés au schéma télévisuel. L'ère du temps ne produit plus de cinéastes de ce calibre. On peut le regretter.
L'affaire Ben Barka racontée sous forme de thriller. C'est un peu romancé mais à peine si l'on croit les déclarations de Georges Figon, héros du film, qui a raconté l'histoire à la presse avant de mourir opportunément. Il y a dans ce film une pléiade de stars nationales et internationales, c'est passionnant à suivre, surtout la seconde partie, plus trépidante. Ou comment l'intérêt a pu permettre l'assassinat d'un opposant politique d'un pays ami sur le sol français avec la complicité des autorités, et tacher l'icône De Gaulle d'une encre indélébile.
Film politique s’inspirant très fortement de l’affaire Ben Barka et de l’héritage Gaullien, l’attentat est aussi un pur film de barbouze. On va suivre un écrivain politisé qui va se voir contraint par les autorités de trahir un ami tiers mondiste pour l’intérêt supérieur de la nation. Il souffre un peu de son côté réalité alternative et d’un côté un peu bavard et trop explicatif, mais il y a d’excellentes choses dans « l’attentat ». Tout d’abord un casting hors norme qui a aidé à ce que le film se fasse malgré les pressions du pouvoirs de l’époque. Jean Louis Trintignant secoué, un Michel Bouquet glaçant, Philippe Noiret sans moral, Michel Piccoli et j’en passe c’est un défilé d’immenses acteurs (sauf Jean Pierre Castaldi qui fait une apparition). La mise en scène d’Yves Boisset est excellente, nerveuse et volontaire visiblement passionné par son sujet. A noter aussi une excellente partition d’Ennio Morricone. Même s’il faut le remettre dans son contexte pour comprendre sa force de l’époque il garde aujourd’hui des qualités immédiates.
Très bonne intrigue et comédiens formidables mais dommage que ce film démarre aussi lentement et s'éternise quelque peu avant de réellement devenir passionnant jusqu'à son final. Cela dit, "L'attentat" d'Yves Boisset demeure un oeuvre très forte.
Un film dans la grande lignée de ces films de l'époque tels que Z ou I comme Icare. Un cran en-dessous de ces chefs d’œuvre mais néanmoins réussi, avec un casting impressionnant. L'ensemble aurait sans doute gagné à être plus ramassé, on pourrait facilement expurger un quart d'heure et le film y aurait trouvé plus de nerf.
40 ans après sa sortie, "L'attentat" tient du document historique tant par son scénario que par les différents lieux de tournage: voir le métro, les bidonvilles (etc) du début des 70', filmé par l'un des plus grands réalisateur Français, et bien: c'est quelque chose! Sans parler du casting de ouf... Ce film est absolument incontournable pour tout cinéphile qui se respecte.
Le complot, la manipulation, les "magouilles" politiques, sont des thèmes chers à Yves Boisset. Seulement il nous a habitué à mieux. Ici, le sujet a beau être très intéressant, le rythme n'est pas assez soutenu et on s'ennui un peu.
Yves Boisset s'inspire de l'affaire Ben Barka qui avait défrayé la chronique de la France des années 60, Yves Boisset nous livre un excellent film bien mené avec un casting impressionnant, film intelligent comme on en voit que très rarement de nous jours dans le cinéma français. Si durant la première demi-heure l'histoire s'installe calmement après L'Attentat devient un vrai thriller des plus prenant.
Drame politique dans une France des années 60, plus une piqure thriller de par un enlèvement, puis une cavale, le fait de citer Jean-Louis Trintignant n'est pas suffisant au vu du casting qui rassemble un panel d'acteurs exemplaires. Le réalisateur Yves Boisset concocte ce film pas loin d'être brillant. Puis la composition qui nous compresse de Ennio Morricone.
Tiré d'une histoire tristement vrai , Yves Boisset nous sort un de ses meilleurs films . Le suspense nous tient de bout en bout. . Un casting xxl en prime . Un plus à Cremer.
Boisset ayant subi de multiples pressions, ce film aurait pu ne jamais voir le jour. Car abordant une affaire épineuse, mettant en cause les hautes sphères de la politique française (et par hautes sphères, j'entends le président de l'époque: le Général de Gaulle, sans doute aidé par le Mossad) et surtout, encore toute récente dans l'Histoire politique. L'affaire en question ? L'affaire Ben Barka. Ben Barka ayant été le principal (voire le seul) opposant au régime du roi Hassan II. Boisset fait son film avec cette affaire en toile de fond donc. Et pour l'occasion, il s'offre un casting en or. Presque toute la crème de l'époque. Au milieu de laquelle seule Jean Seberg n'est pas à sa place. Car toujours un gros cran en-dessous des autres. Même si on peut lui trouver un rythme peu élevé, cet "Attentat" est tout bonnement passionnant à suivre. Boisset ayant planché à fond sur la question, sachant quel sujet il a entre les mains, sachant ce qu'il veut en faire. Sa maîtrise est donc réelle.
Un thriller politique glacial inspiré de l'affaire Ben Barka, prétexte à un défilé de stars impressionnant. La BO de Morricone est excellente. La première partie du récit, plutôt bavarde, est contrebalancée par la seconde moitié du film, plus dynamique, où le suspence prend corps.
En 1965, l’opposant marocain en exil Ben Barka venait à Paris, en même temps que l’âme damnée d’Hassan II : Oufkir. Des policiers français l’interpellaient, on ne devait plus le revoir. Boisset relate ces tristes faits en les romançant. Le film tient donc du reportage, entre la Suisse et Paris. Il se déroule sans hâte, la caméra s’attardant sur les personnages, non seulement sur Ben Barka (Gian Maria Volonte), mais aussi sur son agent de liaison (Jean-Louis Trintignant), sa compagne (Jean Seberg), et de nombreux personnages secondaires ; cela rend le récit crédible, le banalise, comme si pratiquer un enlèvement alors que l’on sait que la victime sera exécutée par ceux à qui on la remet était un simple service que l’on rend à un état ami. L’angle choisi est le bon, cela choque plus qu’un plaidoyer. Les deux acteurs principaux, susnommés, ont un naturel étonnant, on jugerait deux amis liés par le combat politique ; les autres sont acceptables sans plus, parfois trop caricaturaux. Côté film à thèse, il y a donc là une réussite, mais le scénario est mince, il comprend, tout comme la réalité qu’il transpose, peu de péripéties. Et malgré le talent du réalisateur, malgré de bons dialogues, cela se languit un peu, c’est pourquoi cette production reste moins attrayante que d’autres œuvres du même auteur.
Inspiré de l’affaire Ben Barka et s’appuyant sur une distribution prestigieuse, un thriller politique clinique mais un peu froid et manquant d’émotions, qui décrypte la complicité des services secrets occidentaux et le rôle trouble du pouvoir gaulliste lors de l'enlèvement de l'opposant marocain en 1965 à Paris.