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L'homme le plus classe du monde
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4,0
Publiée le 9 août 2013
On se demande ce que fout Alain Delon, seul sur l'affiche, et pourquoi Melville a choisit d'appeler son film "Un flic", tant le personnage incarné par Delon est mis en retrait. L'histoire se situant plutôt autour de l'orchestration d'un minutieux braquage par une bande de gangster. A part ça, on pardonne aisément les quelques incohérence du scénario tant l'ambiance qui se dégage du film est délicieuse. De longue scènes sans dialogue, ou chaque geste, chaque détail a son importance, des gangsters charismatiques en imper', et Alain Delon qui, dans sa classe Abitbolienne, joue nonchalamment un petit air de jazz du piano. "Un flic" est ce que l'on pourrait appeler : "un film qui a la classe !"
Des six films policiers que Jean-Pierre Melville a réalisé, « Un flic » devenu son œuvre testamentaire, le réalisateur mourant peu de temps après la sortie du film, est sans doute aujourd’hui le plus mal aimé, jugé comme le témoin de l’épuisement d’une démarche artistique à bout de souffle dont au final il révélerait une certaine vacuité que l’on sentait peut-être déjà poindre selon certains dès « Le cercle rouge » (1970). Ereinté par la critique, le bravache mais aussi très angoissé réalisateur au stetson et aux lunettes noires finira par rendre les armes, le nez dans son assiette un après-midi d’août 1973 terrassé par une attaque cérébrale alors qu’il dînait avec son ami Philippe Labro au restaurant de l’Hôtel PLM Saint-Jacques (Paris XIVème). Jean-Pierre Melville nourri par le travail de ses glorieux aînés américains comme Siodmak, Wilder, Ford ou Huston (il était obsédé par « La lettre du Kremlin ») affirmait vouloir « faire des films américains en France ». Pas sûr que sa démarche ait été réellement comprise dans son propre pays encore sous l’influence gaullienne et toujours enclin à dénigrer ce qui vient d’Outre-Atlantique. Pourtant cette lente digestion de tout un univers cinématographique avait donné au réalisateur un style propre visant à l’épure narrative et visuelle qui est aujourd’hui vénéré et copié par des cinéastes de tous pays se revendiquant de l’héritage melvillien (Alain Corneau, Jim Jarmush, Quentin Tarentino, John Woo, Johnny To). Melville réinvente le film policier français dont des cinéastes comme Jacques Becker, Gilles Grangier, Henri Decoin ou Jean Delannoy avaient dressé les codes à compter du mitan des années 1950. Avec le recours à des dialoguistes au langage fleuri comme Michel Audiard, Albert Simonin ou Alphonse Boudard c’est une vision pittoresque, nostalgique et très fantasmée du milieu qui s’imprime du durablement dans l’esprit du spectateur à travers l’imposante figure tutélaire de Jean Gabin tour à tour flic ou voyou. La psychologie des personnages de ce cinéma très codifié donne presque toujours une justification à leurs actes les plus répréhensibles comme la trahison du fameux code d’honneur des voyous le plus souvent provoquée par le cœur d’artichaut d’un caïd sur le retour d’âge. Rien de tout cela chez Melville dont les ressorts psychologiques des intrigues sont certes présents mais peu mis en avant. Ce qui fascine le réalisateur du « Doulos » et du «Samouraï » c’est la présence constante de la mort auprès de ces hommes qui de quelque côté de la barrière qu’ils se trouvent savent qu’elle les attend à chaque tournant. Cette obsession de la mort provient-elle du fait que Melville se pressentait une fin assez précoce ? Dès lors les intrigues deviennent secondaires et tout le folklore qui enjolive les mœurs du milieu encombrant. C’est pourquoi Melville qui écrit la majeure partie de ses scénarios, nous délivre des films quasi mutiques où l’allure féline et marmoréenne d’Alain Delon fait merveille. Les hommes qui ne sont en réalité que des morts en sursis n’existent qu’à travers leur fonction au sein de cet univers inconnu du commun des mortels où l’on est soit flic soit voyou. Toute l’esthétique choisie par Melville est la déclinaison de ce tropisme, poussé à son paroxysme dans « Un flic » . Par une entame splendide où à la veille de Noël quatre malfrats cambriolent une agence bancaire dans une station estivale désertée et battue par les vents (Saint-Jean-de-Monts), Melville donne le ton. spoiler: La belle américaine qui les ramène sur Paris comporte déjà un mourant. Le compte à rebours est donc commencé . Le commissaire Edouard Coleman (Alain Delon) flic désincarné, sorte de copie à front renversé de Jef Costello le tueur à gages solitaire du « Samouraï » par une phrase lourde de sens prononcée dès son apparition nous résume la duplicité de sa fonction : "Ma tâche quotidienne commençait juste avant la nuit. Mais c'était beaucoup plus tard quand la ville s'endormait qu'il m'était donné de pouvoir l'accomplir". Une autre obsession de Melville que l’interchangeabilité des rôles dans ce théâtre nô où les masques sont représentés par la fixité des expressions et des regards que le réalisateur demande à ses comédiens. Du « Doulos » à « Un flic » en passant par « Le deuxième souffle » ou « Le cercle rouge » est disséqué ce rapport trouble, quasi incestueux entre pègre et gendarmes par lequel tout finit immanquablement par se dénouer. C’est bien en misant sur ses fréquentations nocturnes au contact d'un travesti que le commissaire Coleman chez qui Melville laisse entrevoir furtivement une ambivalence sexuelle, pourra finir d’accomplir sa tâche quotidienne comme il l’a dit en décrivant sa fonction dans l'incipit (cf. plus haut). Ce ballet mortuaire somptueusement chorégraphié où la femme (Catherine Deneuve) souvent accessoire chez Melville se mue bizarrement en meurtrière se trouve malheureusement un peu ralenti et altéré par une scène d’action assez maladroite et surtout trop longue où Melville entend montrer qu’il peut rivaliser avec Henri Verneuil le seul adversaire de taille qu’il se reconnaissait dans le cinéma français. « Le Casse » ayant fait un triomphe, spoiler: l’homme de studio qu’était Melville entreprend de filmer un hold-up spectaculaire à bord du Paris-Lisbonne survolé par un hélicoptère. Les maquettes de train trop visibles font piètre figure , montrant la vanité qui pouvait parfois emporter le réalisateur sur des sentiers pentus qu’il n’était pas apte à gravir. Cette petite faute de goût mise à part, « Un flic » s’avère la conclusion réussie d’un cycle qui aurait sans doute conduit Melville sur d’autres voies s’il n’avait pas eu la mauvaise idée de déserter si tôt les plateaux. Grand enfant sous le stetson et derrière les lunettes noires, il est amusant de se rappeler que Melville distribuait sur le plateau d’ « Un flic » des bons et des mauvais points selon un code couleur au grand dam des acteurs américains qu’il avait conviés sur le plateau (Richard Crenna et Michael Conrad).
"Un flic" est un film de Jean-Pierre Melville qui a connu un échec lors de sa sortie en salles en 1973, le cinéaste décédera après mais je trouve que c'est peut ètre le moins bon de la trilogie qu'il a fait avec sa vedette principale Alain Delon mais qui est loin d'ètre mauvais, bien au contraire !! On retrouve les thématiques du metteur en scène dans ce polar avec des braquages spectaculaires minutieusement bien préparés par les gangsters et bien synchronisés à l'écran, la musique de jazz qu'il affectionne dans les cabarets par exemple et puis une enquète menée par un inspecteur de police droit dans ses bottes pour trouver les braqueurs mais qui ne sera pas tache facile puisque le chef du gang est un ami. J'ai bien aimé ce polar bien huilé comme savait le faire Jean-Pierre Melville, bonne mise en scène, scénario bien écrit. Alain Delon est sobre et prodigieux dans la peau du policier face à un remarquable Richard Crenna qui parle bien le Français, la participation de la belle Catherine Deneuve plus de très bons seconds roles. Un film qui mérite reconnaissance.
C'est un très bon polar à la française signé Jean Pierre Melville. Il y a Alain Delon et Catherine Deneuve. C'est une ambiance lourde et sérieuse. On y voit la France des années 70. Un flic dans la ville. La ville de Paris. Il y a cette ambiance de vide et de morosité, puis l'ambiance retourne dans les cabarets et ses nuits blanches. La fête et les nouveaux deserts. Les images passent de l'un à l'autre. Alain Delon la grande classe. Des truants très crédibles. Il y a aussi l'acteur américain, Richard Crena, sûrement traduit, car il ne parlait pas le français. Richard Crena possède son étoile à Hollywood Boulevard. Rien que cela.
On mavais dit que « un flic » était le plus mauvais Melville : cest effectivement le cas, mais ça reste assez bon. On a juste limpression dun film mal maîtrisé : la plupart des scènes souffrent dun montage bien trop sec, alors que les scènes du train traînent vraiment en longueur. Dailleurs, ces scènes de train utilisent des « effets spéciaux » mal faits : utiliser des maquettes de train et dhélicoptère pour nous faire croire que se sont des vrais relève de lamateurisme pur et simple. On regrettera aussi le rôle ridiculement petit réservé à Deneuve. La vraie star du film est en fait Richard Crenna, puisque même Delon à un rôle assez court. Heureusement que certains plans magnifiques sont là pour relever le niveau : on a limpression quun filtre bleu pale a été placé devant la caméra. Leffet est superbe, et le tout est bercé par une musique extrêmement jolie. On sintéresse aux personnages, surtout celui, très humain, de Delon. Bref, « un flic » souffre dun manque de maîtrise évidement, mais un mauvais Melville reste un bon film, avec au moins une ou deux scènes franchement géniales pour relever le niveau.
Du noir en voilà du noir ! Un polar à l'ancienne ça fait un bien fou . Merville filme à la perfection le mutisme du flic et du truand . Des scènes impressionnantes de regards dans lesquelles on comprend tout sans avoir besoin de dialogues superflus . Delon est impartial en flic déterminé et revenu de tout . Du cinéma qui donne envie de voir de bons films .
Il est de bon ton, généralement, de dénigrer le dernier film de Melville ; c'est pourtant un très bon polar, bien au-dessus de la moyenne nationale de l'époque et sans doute au niveau de bien des réalisations outre-atlantiques. Le scénario n'est pas d'une solidité à toute épreuve, certes, mais la mise en scène, l'interprétation et l'utilisation des décors sont remarquables. La scène d'ouverture, notamment, reste pour moi comme un grand moment de braquage dans le cinéma français. Delon est au sommet de son art et Deneuve, dans un rôle mineur, définitivement envoutante.
Comme dans tous les Melville, il y a ce côté sombre à croire qu'il aimait la grisaille et le sale temps. Et comme toujours le montage est impressionnant, rapide et d'une précision stupéfiante. Moi à part Monsieur Klein, je ne suis pas un grand fan de Delon (moi c'est Bebel), mais j'admets qu'il est excellent, trois fois pour Melville, trois fois excellent. Dans la distribution il y a Paul Crauchet, acteur que j'adore et que j'estime beaucoup. Une très bonne histoire, ce film me plaît beaucoup et de plus il n'est pas long, on n'a pas le temps de s'ennuyer.
film mineur par rapport aux chef d'oeuvres de Melville mais un film mineur de Melville vaut de nombreux autres polars. Intrigue difficile a suivre et les relations Delon Crenna Deneuve sont mal exploités mais on s'ennuie pas une seule seconde. Décors et mise en scéne impecables
Très bon polar, avec des couleurs froides pour bien souligner la noirceur de l'histoire du film. Edouard Coleman (Alain Delon) est un policier jeune et dynamique qui pourchasse une bande de criminels qui braquent des banques et se livrent au trafic de drogues. Catherine Deneuve (Cathy dans le film) est rayonnante.
La lenteur est pesante, certes! Mais, parce que c’est une réalisation de Jean-Pierre Melville et parce que c’est un film avec Alain Delon, un vrai cinéphile ne peut pas ne jamais avoir vu « Un flic ».