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    Un Flic
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 juin 2015
    Des six films policiers que Jean-Pierre Melville a réalisé, « Un flic » devenu son œuvre testamentaire, le réalisateur mourant peu de temps après la sortie du film, est sans doute aujourd’hui le plus mal aimé, jugé comme le témoin de l’épuisement d’une démarche artistique à bout de souffle dont au final il révélerait une certaine vacuité que l’on sentait peut-être déjà poindre selon certains dès « Le cercle rouge » (1970). Ereinté par la critique, le bravache mais aussi très angoissé réalisateur au stetson et aux lunettes noires finira par rendre les armes, le nez dans son assiette un après-midi d’août 1973 terrassé par une attaque cérébrale alors qu’il dînait avec son ami Philippe Labro au restaurant de l’Hôtel PLM Saint-Jacques (Paris XIVème). Jean-Pierre Melville nourri par le travail de ses glorieux aînés américains comme Siodmak, Wilder, Ford ou Huston (il était obsédé par « La lettre du Kremlin ») affirmait vouloir « faire des films américains en France ». Pas sûr que sa démarche ait été réellement comprise dans son propre pays encore sous l’influence gaullienne et toujours enclin à dénigrer ce qui vient d’Outre-Atlantique. Pourtant cette lente digestion de tout un univers cinématographique avait donné au réalisateur un style propre visant à l’épure narrative et visuelle qui est aujourd’hui vénéré et copié par des cinéastes de tous pays se revendiquant de l’héritage melvillien (Alain Corneau, Jim Jarmush, Quentin Tarentino, John Woo, Johnny To). Melville réinvente le film policier français dont des cinéastes comme Jacques Becker, Gilles Grangier, Henri Decoin ou Jean Delannoy avaient dressé les codes à compter du mitan des années 1950. Avec le recours à des dialoguistes au langage fleuri comme Michel Audiard, Albert Simonin ou Alphonse Boudard c’est une vision pittoresque, nostalgique et très fantasmée du milieu qui s’imprime du durablement dans l’esprit du spectateur à travers l’imposante figure tutélaire de Jean Gabin tour à tour flic ou voyou. La psychologie des personnages de ce cinéma très codifié donne presque toujours une justification à leurs actes les plus répréhensibles comme la trahison du fameux code d’honneur des voyous le plus souvent provoquée par le cœur d’artichaut d’un caïd sur le retour d’âge. Rien de tout cela chez Melville dont les ressorts psychologiques des intrigues sont certes présents mais peu mis en avant. Ce qui fascine le réalisateur du « Doulos » et du «Samouraï » c’est la présence constante de la mort auprès de ces hommes qui de quelque côté de la barrière qu’ils se trouvent savent qu’elle les attend à chaque tournant. Cette obsession de la mort provient-elle du fait que Melville se pressentait une fin assez précoce ? Dès lors les intrigues deviennent secondaires et tout le folklore qui enjolive les mœurs du milieu encombrant. C’est pourquoi Melville qui écrit la majeure partie de ses scénarios, nous délivre des films quasi mutiques où l’allure féline et marmoréenne d’Alain Delon fait merveille. Les hommes qui ne sont en réalité que des morts en sursis n’existent qu’à travers leur fonction au sein de cet univers inconnu du commun des mortels où l’on est soit flic soit voyou. Toute l’esthétique choisie par Melville est la déclinaison de ce tropisme, poussé à son paroxysme dans « Un flic » . Par une entame splendide où à la veille de Noël quatre malfrats cambriolent une agence bancaire dans une station estivale désertée et battue par les vents (Saint-Jean-de-Monts), Melville donne le ton. spoiler: La belle américaine qui les ramène sur Paris comporte déjà un mourant. Le compte à rebours est donc commencé
    . Le commissaire Edouard Coleman (Alain Delon) flic désincarné, sorte de copie à front renversé de Jef Costello le tueur à gages solitaire du « Samouraï » par une phrase lourde de sens prononcée dès son apparition nous résume la duplicité de sa fonction : "Ma tâche quotidienne commençait juste avant la nuit. Mais c'était beaucoup plus tard quand la ville s'endormait qu'il m'était donné de pouvoir l'accomplir". Une autre obsession de Melville que l’interchangeabilité des rôles dans ce théâtre nô où les masques sont représentés par la fixité des expressions et des regards que le réalisateur demande à ses comédiens. Du « Doulos » à « Un flic » en passant par « Le deuxième souffle » ou « Le cercle rouge » est disséqué ce rapport trouble, quasi incestueux entre pègre et gendarmes par lequel tout finit immanquablement par se dénouer. C’est bien en misant sur ses fréquentations nocturnes au contact d'un travesti que le commissaire Coleman chez qui Melville laisse entrevoir furtivement une ambivalence sexuelle, pourra finir d’accomplir sa tâche quotidienne comme il l’a dit en décrivant sa fonction dans l'incipit (cf. plus haut). Ce ballet mortuaire somptueusement chorégraphié où la femme (Catherine Deneuve) souvent accessoire chez Melville se mue bizarrement en meurtrière se trouve malheureusement un peu ralenti et altéré par une scène d’action assez maladroite et surtout trop longue où Melville entend montrer qu’il peut rivaliser avec Henri Verneuil le seul adversaire de taille qu’il se reconnaissait dans le cinéma français. « Le Casse » ayant fait un triomphe, spoiler: l’homme de studio qu’était Melville entreprend de filmer un hold-up spectaculaire à bord du Paris-Lisbonne survolé par un hélicoptère. Les maquettes de train trop visibles font piètre figure
    , montrant la vanité qui pouvait parfois emporter le réalisateur sur des sentiers pentus qu’il n’était pas apte à gravir. Cette petite faute de goût mise à part, « Un flic » s’avère la conclusion réussie d’un cycle qui aurait sans doute conduit Melville sur d’autres voies s’il n’avait pas eu la mauvaise idée de déserter si tôt les plateaux. Grand enfant sous le stetson et derrière les lunettes noires, il est amusant de se rappeler que Melville distribuait sur le plateau d’ « Un flic » des bons et des mauvais points selon un code couleur au grand dam des acteurs américains qu’il avait conviés sur le plateau (Richard Crenna et Michael Conrad).
    NomdeZeus
    NomdeZeus

    93 abonnés 1 044 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 janvier 2015
    L’ultime film de Melville est très loin d’être son meilleur. Le réalisateur semble fatigué tout comme son interprète principal qui livre une performance monolithique peu marquante. Rajoutez à cela une intrigue peu passionnante et une Catherine Deneuve honteusement inexploitée et vous obtenez un des films les moins aboutis de la carrière d’un immense réalisateur.
    VOSTTL
    VOSTTL

    100 abonnés 1 955 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 16 avril 2014
    Ce n’est pas pour faire « genre » comme diraient les jeunes ou « snob » mais « Un flic » est d’un ennui édifiant ! Je sais, je blasphème ! Dire du mal d’un Melville ! Et alors ? Je n’ai trouvé aucune grâce dans ce film : le scénario est banal, passe encore ; mais si des dialogues insipides s’en mêlent, le scénario plonge un peu plus vers le désintérêt ; et si la mise en scène est plate, alors le scénario atteint le degré zéro ; et les acteurs, à part leurs noms n’ont rien d’exceptionnels, et si certaines séquences sonnent faux, où s’étirent inutilement, alors le scénario banal laisse sa place à un scénario pourri ! Mention spéciale à Catherine Deneuve qui ne sert strictement à rien ! « Un flic » fait partie de ces films qui ont vieilli terriblement mal. Un film déjà vieillot à sa sortie, certainement. Et ridicule aujourd’hui... Il y a des films avant, bien avant 1971 (voir aussi après et en noir & blanc ) qui conservent selon moi bien plus de charme que ce déplaisant « Un flic »...
    christophe M.
    christophe M.

    10 abonnés 483 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 avril 2014
    C'est une petite plongée au début des année 70 ou où les voyous avaient grande classe et ou existaient encore les attaques de banque. Malgré le peu de paroles l'essentiel est dit ou pressenti. On pourra regretter tout de même quelques longueurs qui donnent l'impression d'occuper la pellicule comme par exemple la trop longue scène d'habillage et de déshabillage dans le train.
    this is my movies
    this is my movies

    714 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 mars 2014
    Que dire à propos de ce film sinon que j'ai eu envie de la voir en accéléré assez rapidement (ce qui n'était pas possible vu que je le voyais à la télé). Au départ, c'est du très, très haut niveau avec ce braquage de banque au découpage nerveux et d'une intensité folle. Mais après, Melville s'enferme dans des histoires qu'il a déjà raconté 10 fois mais de manière plus créative et plus prenante. Schéma basique, dialogues qui ne servent à rien, mise en scène plate et puis c'est la scène du braquage dans le train où j'ai définitivement lâché l'affaire. C'est long, mais long. Melville détaille toutes les actions du perso là où une poignée de plans auraient suffis. Seulement voilà, en enlevant tout le gras du film, il reste à peine 1h de métrage tellement il ne raconte rien. Les acteurs s'ennuient et le spectateur baille, attendant un dénouement même pas surprenant. A. Delon en fait des caisses en policier ultra-charismatique et efficace (alors qu'il reste monolithique, presque un exploit) tandis que R. Crenna régale. Ça m'a paru duré 4h30 alors que le film fait 1h40 bref, c'est chiant, prétentieux et même pas original. D'autres films sur
    conrad7893
    conrad7893

    305 abonnés 1 679 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 20 mars 2014
    dur de noter un tel film
    bien sûre il faut se remettre dans les années 70, mais à cette époque des chefs d'oeuvre ont été créés.
    Ce film là était d'un ennui mortel, couleur grise, pas de dialogues, ou dialogues minimalistes, des scènes à s'endormir (dans le braquage de la banque au tout début, dans le train ...) tous les acteurs jouaient faux idem pour Delon, Deneuve et les autres ....
    un navet avec de bons acteurs en dessous de leur capacité
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 20 mars 2014
    le dernier melville est raté, les longues scènes où l'on voit des personnages sous 36 angles différents nous fatiguent énormément. le scénario tient sur un confettis. il y avait beaucoup mieux en 1970.
    pierrre s.
    pierrre s.

    441 abonnés 3 311 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 février 2022
    Pour son ultime partition Melville signe un polar sobre et concis, où les gangsters sont au cœur de l'histoire. Pas son meilleur mais à voir néanmoins.
    Shelle
    Shelle

    1 abonné 8 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 19 mars 2014
    Rien dans ce film pour rattraper l'ennui qui nous gagne vite. C'est du mauvais cinéma français des années 70 qui voudrait faire de l'américain. On sent le complexe français de cette époque face aux States. L'intrigue est peu crédible et les acteurs ne sauvent pas les lenteurs et les silences ni la pénurie de dialogues. Rien n'est développé, c'est creux. Deneuve (surmaquillée) et Delon sont tellement mal filmés qu'ils ne sont même pas beaux. Un film qu'il vaut mieux oublier vite.
    Kill-Jay
    Kill-Jay

    70 abonnés 928 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 19 mars 2014
    Ce soir, j'avais le choix entre "l'art de la guerre 2" ou "Un flic". Le choix a été fait quand je regarde le casting et le synopsis. Je connaissais peu Jean-Pierre Melville, mais on m'en a dit le plus grand bien. Apparemment je n'ai pas vu son meilleur film et c'est tant mieux car celui-ci est loin d'être bon. J'ai été vachement déçu parce que le casting est quand même bien alléchant. Entre Delon, Deneuve et Crenna dans les rôles principaux, c'est quand même du lourd. Ils sont bons, mais déjà le problème c'est que le personnage de Catherine Deneuve ne sert strictement à rien ! On la voit 10 minutes et son personnage est transparent, il n'a aucune utilité. Bon, la mise en scène est pas trop mal par moment, y'a des bonnes idées mais à d'autres moments il faut s'accrocher de toutes ses forces. Pour moi, c'est du vide enrobé de plein, ou l'inverse. Y'a une belle mise en scène, originale qui pourrait transcender une œuvre mais c'est trop lent, beaucoup trop lent. Et merde, le scénario c'est aussi une vaste blague, il n'y a rien de travaillé dedans. Au final, même si ça ne dure que 1H35, on a l'impression que ça dure 2h30 et c'est pénible. Le truc est étiré en longueur, c'est une pure perte de temps. Sur le même sujet, je préfère aisément voir un blockbuster ou même "Braquage à l'anglaise" que je recommande d'ailleurs et qui est quasiment du même acabit, plutôt que ce truc bobo français. Dommage, ça aurait pu être bon.
    Redzing
    Redzing

    1 147 abonnés 4 497 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 15 février 2014
    Dernier film de Melville, "Un flic" fut à l'époque un échec public et critique. On peut comprendre pourquoi en le revoyant aujourd'hui. En effet, on ne peut qu'être déçu quand on sait que la précédente œuvre du réalisateur était "Le Cercle Rouge". "Un flic" est loin d'être aussi fort. Le film tourne autour d'un couple de criminel dont le mari exécute des braquages, tandis qu'un commissaire entretient une liaison avec la femme. On retrouve les ingrédients classiques de Melville (intrigue fataliste, ambiance sombre, braquages méticuleux, etc.), des acteurs charismatiques, et une ambiance crépusculaire esthétique. Mais la sauce a du mal à prendre. Le scénario est somme toute très léger, et semble avoir été tiré en longueur. Quant à Alain Delon, le "flic" qu'il campe parait assez peu perspicace, et est surtout bon à cogner les suspects. Richard Crenna (!), qui interprète le vrai personnage principal de manière flegmatique, n'a aucun mal à lui voler la vedette (bien qu'il soit doublé, ce qui est désagréable). Un Melville mineur.
    Truman.
    Truman.

    233 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 février 2014
    Melville reprend trop ce qui fut son succès d'autrefois, le rythme lent devient ennuyeux, le scénario semble brasser comme du vide par moment .
    Le flic Alain Delon passe en personnage secondaire . On retrouve bien ce coté froid, gangster qui ont la classes et une super réalisation mais globalement mou et peu prenant .
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 29 décembre 2013
    Hélas Melville manque sa dernière station avant le terminus, l'histoire est rarement crédible, en tout cas il existe peut de liant entre les divers protagonistes et plus grave les individualités nous laissent sur notre faim. La technique est toujours là mais filmer un téléphone qui sonne pendant de longues secondes ne peut être efficace que si on a créé une véritable tension derrière.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 2 décembre 2013
    un flic est le dernier film de melville et sans doute par le meilleur, on est loin du cercle rouge et du samouraï, qui pour moi reste son meilleur film, il parait qu'à l'origine melville avait donné le choix à delon de jouer son le flic soit le voleur, quand on voit le résultat on se dit que delon est bien meilleur dans les rôles de voyou, ici son côté "flic" ne passe pas très bien, à noter sa relation "ambigüe" avec le travelo et une catherine deneuve quasi absente , juste une apparition, mireille darc n'était-elle pas disponible à l'époque?
    elle qui fait figure de passante dans certains films avec delon! un petit clin d'oeil au rôle un peu inaccoutumé tenu par jean desailly (le flic du doulos)
    L'homme le plus classe du monde
    L'homme le plus classe du monde

    331 abonnés 450 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 août 2013
    On se demande ce que fout Alain Delon, seul sur l'affiche, et pourquoi Melville a choisit d'appeler son film "Un flic", tant le personnage incarné par Delon est mis en retrait. L'histoire se situant plutôt autour de l'orchestration d'un minutieux braquage par une bande de gangster. A part ça, on pardonne aisément les quelques incohérence du scénario tant l'ambiance qui se dégage du film est délicieuse. De longue scènes sans dialogue, ou chaque geste, chaque détail a son importance, des gangsters charismatiques en imper', et Alain Delon qui, dans sa classe Abitbolienne, joue nonchalamment un petit air de jazz du piano. "Un flic" est ce que l'on pourrait appeler : "un film qui a la classe !"
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