Parbleu, mais il nous fait quoi Bertrand Blier ? Ce n’est pas un film ça ! Tout au plus la transposition d’une pièce de théâtre fort moyenne, voire médiocre, mais pas un film !
Pour tout dire c’est assez consternant ! Supporter de la première heure de Blier avec un Beau-père magnifique, avec ce film au titre improbable il se vautre dans une comédie que même Max Pécas n’aurait pas imaginé ! Car qu’on ne vienne pas me dire qu’on est ici dans une comédie dramatique, c’est une telle farce que je n’ose le croire. Philippe Noiret et Michel Bouquet sont deux bons acteurs, mais ici en totale roue libre ils font absolument n’importe quoi dans des numéros d’une rare inanité. Noiret est particulièrement à la masse, sa tirade « merdique » est une horreur, j’ai pitié pour l’acteur le pauvre ! Pas aidé pas des dialogues ineptes, des situations ridicules, ils sont l’ombre d’eux-mêmes, face à une Farida Rahouadj qui reste digne, mais enfin, elle aussi, elle n’est pas gâtée ! Anne Suarez est là pour sa poitrine manifestement, Catherine Hiegel parce qu’une scène de sexe senior c’est original, et pour le reste, et ben, niet !
Le film est scénaristiquement horrible ! C’est une succession de scènes absurdes et décousue, et pour tout dire seuls ceux qui survivront aux 5 premières minutes absolument calamiteuses devraient pouvoir survivre jusqu’au bout du film ! Je ne comprends réellement pas Blier ! Il se vautre dans une espèce de mélange infâme de racolage grossier, vulgaire, de mélange informe de questions sociétales et métaphysiques, se perdant lui-même dans un labyrinthe où la provocation facile, la réplique gaillarde cache en fait un vide d’idée incroyable ! C’est un abîme de nullité, Blier s’y enfonce joyeusement, ressemblant à un Ken Russell tardif, lorsque ce dernier aussi a sombré dans les délires les plus improbables, finissant comme Blier ici par s’auto-parodier tristement.
Visuellement rien de plus à ajouter. Mise en scène sans vie, morne, même la beauté d’Anne Suarez peine à éveiller l’intérêt dans ce film théâtral au possible, bavard, aux décors minimums, à la photographie impersonnelle, à la bande son inaudible. Les Côtelettes c’est l’histoire d’un ratage monstrueux, à peu près du niveau de La Chambre des magiciennes de Claude Miller. Je le place peut-être un poil devant Trop belle pour toi, là aussi ratage abyssal de Blier, mais on est dans le marasme du cinéma français. J’ai de la peine pour les acteurs, mais à part le générique, je ne vois pas ce qu’il n’y a pas de consternant ici. 0.5