Après s'être fait remarquer par son sublime La compagnie des loups en 1984, le metteur en scène irlandais Neil Jordan confectionne une petite comédie fantastique hélas passée inaperçue de par le monde, récoltant même quelques (honteux) Razzie Awards. Mélange de vaudeville burlesque à personnages et histoire de fantômes d'antan, High Spirits s'avère être une véritable petite surprise agréable, enjouée et originale. Le scénario nous offre bien des rebondissements, le film commençant comme une simple comédie où des personnages variés font les frais d'une supercherie organisée par leurs hôtes pour finir par une véritable aventure fantastique avec spectres et esprits de toutes catégories. C'est l'occasion de découvrir de nombreux effets spéciaux réussis, notamment avec un téléviseur interactif ou encore une scène de théâtre vivante. High Spirits cache également une jolie histoire d'amour entre un humain (excellent Steve Guttenberg) et un fantôme sexy (Daryl Hannah, hélas peu convaincante), agrémenté de frasques sans pareil autour de leurs compagnons respectifs : l'une étant une pimbêche hystérique (géniale Beverly D'Angelo, détestable à souhait), l'autre étant un mari spectral meurtrier, campé par un Liam Neeson surprenant. Le reste du casting est tout aussi réjouissant, de l'inattendu Peter O'Toole à une Jennifer Tilly déjà abonnée aux rôles de sexy bitch en passant par Martin Ferrero (Jurassic Park) et Liz Smith (Charlie et la chocolaterie). Une palette de protagonistes attachants emmenés malgré eux dans une aventure atypique du plus bel effet. Si le budget du film ne permet pas de folies extravagantes, on se réjouira de nombreuses scènes caustiques basée sur des incrédulités sympathiques, des mœurs irlandaises typiques et des disputes conjugales rigolotes, s'entremêlant constamment autour des personnages principaux. Ainsi, sans être un chef-d'œuvre du genre, High Spirits nous fait passer un bon moment en excellente compagnie. Dommage que cette rareté soit aussi peu reconnue. Si vous avez la chance de le voir, saisissez-la.