Avec plus de cinq millions d'entrées à sa sortie (1981), "Le professionnel" est le troisième plus gros succès de Belmondo au box-office, derrière "Le cerveau", number one, et "L'as des as" (revu avant-hier soir après le match sur Canal ). C'est ce qui m'a poussé à me faire un autre Bébel hier après-midi.
Il s'agit également de la troisième collaboration Lautner/Belmondo après "Flic ou voyou" et "Le guignolo". Les deux hommes se rencontreront à nouveau pour "Joyeuses Pâques" et "L'inconnu dans la maison".
Pour revenir au "Professionnel", le film commence de manière tonitruante : le générique de début montre un Bébel cadré, tenant son pistolet, paré de milles couleurs sur une BO intitulée "Le vent, le cri", composition virulente du maestro Morricone, alliant ainsi montage déséquilibré et musique de cible vivante. Une entrée en la matière minutieusement parfaite. Bingo ! Pour son début sur le métrage, le regretté Henri Decaë (directeur de la photo sur "Les 400 coups", "Plein soleil", "Le samouraï"...) ne fait pas fausse route, et se fait ainsi prendre la main dans le sac. Merci Henri !! De même pour le compo de "Once upon a time in America".
S'ensuit les aventures de Joss Beaumont (incarné par un Bébel plus roublard que jamais) à travers le Malagawi et la France, n'ayant que faire de sa hiérarchie pour mener à bien sa dernière mission : tuer le chef d'état du Malagawi. A partir de ce scénario (écrit et dialogué par Lautner Veber, Michel et Jacques Audiard), certes peu inventif, mais diablement maîtrisé par les derniers-cités et servi par de très bons dialogues, tout est prétexte à mettre en valeur notre Bébel national qui s'en donne, il est vrai, à cœur joie. Mais qu'importe, car ici, le résultat est total. La confrontation avec ses supérieurs (seconds couteaux d'époque certes, mais pas des moindres !, car tous convaincant à souhait : Beaune, Vernier, Hossein, Desailly, Donnadieu...), les cavalcades bébelesques, les explosions, les corps-à-corps, les gunfight (dont le fameux duel méditerranéen Hossein-Belmondo sur le "Chi Mai" morriconien), la course-poursuite de Rémy Julienne (qu'on attend bien évidemment !), la romance..., le tout est orchestré pour nous permettre de prendre notre pied.
Sans oublier bien sûr les partitions exaltantes d'un Morricone en pleine forme suivant les aventures de Belmondo. Sublime !
Finalement, "Le professionnel" est pour toutes ces raisons un classique du cinéma populaire des années 1980, et donc forcément un film culte pour l'excellentissime travail d'un autre maître en la matière, Ennio Morricone.
Spectateurs pistoleros, un hélicoptère peut en cacher un autre !
3 étoiles sur 4.