Valérie Guignabodet souhaitait que Albert Dupontel et Marianne Denicourt représentent le couple en crise de Monique dès qu'elle a commencé à écrire son scénario. Les personnages s'appelaient d'ailleurs à l'origine Albert et Marianne. Ce sont les comédiens qui demandèrent plus tard à la réalisatrice que les noms des personnages soient changés.
En plus des problèmes qu'elle apporte au couple Albert Dupontel / Marianne Denicourt, Monique a été la source de multiples problèmes pour la réalisatrice Valérie Guignabodet : "D'abord convaincre les partenaires que c'était physiquement possible, que cette poupée pouvait être suffisamment réaliste, suffisamment séduisante... Certaines personnes m'ont même suggéré de faire tenir le rôle par une actrice ! (...) Sur le plateau ça a été bien sûr compliqué : 55 kilos de métal et de silicone, difficile à bouger et très fragile, d'où quatre doublures en cas d'accident... Une maquilleuse personnelle (...) deux plasticiens pour en prendre soin (...), une garde-robe taillée sur mesure, la lumière travaillée pour elle... Un traitement de star, en somme".
Valérie Guignabodet, réalisatrice et scénariste du film Monique, explique comment lui est venu l'idée de ce scénario : "Depuis plusieurs années, j'avais (...) accumulé des notes, des observations, des bouts de dialogues, mais sans trouver la forme qui me convenait. J'avais envie de traiter de l'ennui dans le quotidien, de la perte du désir, mais de façon explosive, jubilatoire. J'avais le fond mais il me manquait le moule dans lequel le verser... Et puis un matin, en lisant mon journal, je tombe sur la photo d'une fille incroyablement sexy, une bombe. L'article m'apprend que c'est une poupée en silicone moulé, à usage sexuel. Devant le mélange d'indignation, de jalousie, d'ironie, de fascination, de répulsion qui est monté en moi, j'ai aussitôt compris que j'avais trouvé mon sujet !"
Valérie Guignabodet ne s'est pas tourné tout de suite vers la réalisation. Elle a en effet été tout d'abord une des scénaristes de la série policière Avocats et Associés et signe le scénario du film de Mathias Ledoux, En Face en 2000.
Monique, dans le film, n'est jamais qu'une poupée siliconée. Mais cette idée de base pour développer son scénario va littéralement passionner Valérie Guignabodet ("J'ai fini la première mouture du scénario en trois semaines, ce qui ne m'était jamais arrivé avant !"), ce qui lui permettra de dresser un sévère constat de la société actuelle : "(...) ce n'est pas Monique qui ressemble à la femme idéale, c'est la femme idéale qui s'est mise à ressembler à une poupée !"