Ce film est simplement... culte ! Déjà, il y a Georges Lautner à la réalisation, et à côté de lui, un casting du tonnerre de Zeus : Lino Ventura dont je ne regretterai jamais assez la disparition prématurée, Michel Constantin, Jean Lefebvre, et enfin Mireille Darc, qui est bien jolie en grande tige blonde pas si conne (selon Télérama !). Nous avons donc : Antoine Beretto, un ancien truand costaud, pacifique mais ne supportant pas qu'on lui manque de respect, Léonard Michalon, une petite frappe pleurnicharde, l'emmerdeur bien avant François Pignon, Jeff, porte-flingue sympa mais pas toujours futé, et Églantine Michalon, épouse très improbable de Léonard, jeune et belle. Les deux amis, Antoine et Jeff, sont désespérés de s'être ainsi encombré de cette petite frappe de Léonard. Le film est rythmé par la musique rock (et que vivent les sixties) jouée par les tueurs anglais (qui ont soit dit en passant une belle coupe de cheveux propre aux Beatles), les explosions de dynamite et les bonnes tartes encaissées par Léonard Michalon.
Ah, ce bon Léonard. Cet escroc geignard et attachant au possible. Il les mérite bien, toutes ces gifles. Le pauvre. Il n'empêche, se faire claquer par le grand Lino Ventura, c'est trop la classe ! Si vous ne l'avez (par hasard) pas encore vu, foncez ! Croyez-moi, rien que pour voir Jean Lefebvre, toujours charrié mais jamais égalé, se prendre des baffes dans la tronche, ça vaut le coup. Son jeu et sa "gueule" en font immanquablement la tête à claques la plus sympa du monde. Mention spéciale pour lui.
Mais que serait Ne nous fâchons sans les dialogues de l'immense Michel Audiard ? Une fois de plus, ce génie du dialogue s'est illustré avec des répliques qui font mouche à chaque fois. "En cinq ans, pas un mouvement d'humeur, pas une colère... même pas un mot plus haut que l'autre... Puis d'un coup, crac, la fausse note, la mouche dans le lait. J'te jure qu'ça m'a secoué.", "De là à le tuer, comme ça, de sang-froid, sans être tout à fait de l'assassinat, 'y aurait quand même comme un cousinage.", "Je suis la mascotte des tortionnaires !", "Je critique pas le côté farce, mais pour le fair-play, 'y aurait quand même à dire."... autant de répliques cultes qui sont à tomber mort de rire. Merci Messieurs... et Madame, parce que faut quand même pas oublier Mireille Darc.
Je recommande le film à tous ! Ne serait-ce que pour passer un bon moment à déguster les dialogues signés Audiard et à compter les baffes que se ramasse ce cher Léonard Michalon (j'en ai compté 7, peut-être que je me trompe...).