Ne m'attendant à rien, et pensant tomber sur une comédie bas de gamme au vu de la bande annonce, j'ai étais grandement surpris par la débilité de ce film (dans le bon sens du terme).
Pour son premier long-métrage, Mark Mylod met en scène le personnage de fiction joué par Sacha Baron Cohen, à savoir Ali G, qui donne son titre au film par la même occasion. L'histoire nous fait donc suivre cet énergumène qui partage son temps entre sa bande du quartier ouest, sa copine, et le centre de loisirs ou il enseigne aux enfants l'attitude à adopter. Seulement, sa vie va changer lorsqu'il apprend que ce lieu doit fermer. Il entame alors une grève de la fin qui va involontairement le propulser en politique au poste de député. Ce scénario a le mérite de proposer une intrigue assez sympathique et bien rythmée pendant une petite heure et vingt minutes. Cependant, il aurait été appréciable que cette bouffonnerie dénonce d'avantage le monde politique dans lequel il s'immisce. En l'état, ça critique beaucoup trop gentiment en étant faussement subversif. Il faut dire que l'humour, qui déclenche tout de même quelques rires, montre rapidement ses limites puisque tout tourne autour des deux même sujets, à savoir la drogue et le sexe. Tout le comique des situations se passe en dessous de la ceinture ce qui fini par user sur la durée. Il ne faut s'attendre à aucune finesse dans cet enchainement de scènes plus débiles les unes que les autres. En même temps, quand on voit l'individu qui est la tête d'affiche, cela parait impensable qu'il en soit autrement. En effet, Ali G est un personnage complètement crétin et grossier ce qui le rend peu attachant et plutôt fatigant à la longue. Il est en tout cas parfaitement incarné par Sacha Baron Cohen qui s'en donne à cœur joie. Les autres rôles qui lui servent de faire-valoir sont plus appréciables et interprétés par des comédiens de qualité comme Charles Dance, Rhona Mitra, Michael Gambon ou encore Kellie Bright. Les relations entre tous ces protagonistes partent dans tous les sens, en témoigne les dialogues très souvent vulgaires. L'ensemble est réalisé de façon assez quelconque et aurait mérité un peu plus d'effort de mise en scène. La b.o. pour sa part se veut majoritairement portée sur le rap en proposant des morceaux qui collent bien au ton. Reste une fin correcte, dans l'esprit de ce à quoi on vient d'assister. En conclusion, Ali G est une comédie franchement moyenne ayant peu d’intérêt malgré quelques séquences bien senties.
Ali G alias Sacha Baron Cohen est un trublion anglais adepte de la parodie et qui a créé un personnage fort adepte du trash. Peu connu en France mais équivalent de notre Brice de Nice outre Atlantique, ce film submersif montre l'arrivée dans les méandres du pouvoir d'une racaille des beaux quartiers dans la jungle politicienne londonienne. Assez osé et peu fin, on rigole de la débilité de cette histoire même si on aurait voulu encore plus d'humour corrosif comme c'est si bien le fait notre ami Cohen. Les points forts du film restent les acteurs secondaires dans des rôles à contre emploi avec le très sérieux Charles Dance prêt à faire des danses suggestives ou un jeune Martin Freeman qu'on ne connaissait pas aussi drôle. Ali G est un film bancal mais est un pied à l'étrier pour ce très bon comique et acteur en devenir.