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Max Rss
197 abonnés
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3,0
Publiée le 13 mars 2019
"La femme infidèle" est un Chabrol pure souche. On y retrouve tous les éléments qui caractérisent l'univers du cinéaste: une photographie brouillonne aux couleurs un peu ternes, de longs mouvements de caméra, de longues séquences où les protagonistes se regardent dans le blanc des yeux sans prononcer le moindre mot, la musique ponctuée par des notes de piano aigues et agressives... Le thème de prédilection du cinéaste étant bien sûr l'adultère (d'où le titre on ne peut plus évocateur) dans le milieu de la bourgeoisie. On y suit une famille aisée: un couple ayant un enfant. L'un (Michel Bouquet) est un mari au faciès toujours inquiétant et assez inexpressif, l'autre (Stéphane Audran) est une femme ondoyante, rôle qu'elle tiendra souvent dans les films de Claude Chabrol. Pendant une heure, le film est tout ce qu'il y a de plus basique avec un mari soupçonneux mais qui n'a pas de preuve qui soit réellement tangible. Mais à partir de la rencontre avec l'amant, les choses s'inversent complètement et l'on assiste à une excellente fin avec une séquence finale agrémentée d'un regard particulièrement explicite. Un bon Chabrol...
Drame bourgeois de 1968, tragédie antique transposée France pompidolienne... Quel palpitant huis-clos ! Un Chabrol d'une justesse absolue, bien avant qu'il ne cède à la facilité du trash dans ses caricatures. On sent venir la contraception, le bannissement des corsets dans ce film rappelant combien on se désaltérait dans les bureaux en plaisantant sur la jupe courte de la standardiste tellement troublante. Monsieur et Madame c'est autre chose. Ils sont établis sous contrat, réellement attachés si l'on en juge par leur dialogue (certes de sourds par moments), bien à l'abri matin et soir dans leur maison sous les arbres, distraits par la mini-télé qui grésille. Il y a bien cet écho sépulcral hors la chambre et les dix ans d'écart entre l'homme d'affaires qui ne s'en laisse pas conter et sa femme assignée au foyer quoique libre de ses journées supposées cosmétiques. Le discours du cinéaste peut s'étendre à tout couple une fois passée la fusion sexuelle, cette tendresse qui oscille entre sécurité et étouffement. Qu'une sanction se profile et voilà le duo resserré dans une complicité qui sent le soufre ! Jusqu'au dernier souffle ou pas reste à l'appréciation du spectateur.
Un régal que ce film !! Attrayant de bout en bout avec énormément de suspens. Comme souvent chez Chabrol. Des scènes tellement "fortes" comme la rencontre entre Michel Bouquet et l'amant de sa femme (vraiment une grande scène du film). Un film intelligent, réaliste, bien tourné, du suspens et du mystère à la Hitchcock. Que demander de plus !!
bof bof. grosse déception pour cette histoire improbable. bouquet est comme souvent inexpressif. 1 étoile pour la nuisette très sexe de stéphane audran.
Coutumier des drames criminels dans le milieu de la moyenne bourgeoisie parvenue,Claude Chabrol signait avec "La femme infidèle"(1968)une de ses oeuvres les plus accomplies.Tout concourt à une sobriété pesante et une tension croissante.Et que dire de la musique qui nous happe dans les ténèbres,entre les notes aiguës du piano et l'omniprésence des instruments à cordes.Au départ,une banale histoire de mari soupçonneux(Michel Bouquet,à la raideur glaçante),qui engage un détective pour découvrir l'amant de sa femme désoeuvrée(Stéphane Audran,impeccable dans un rôle qu'elle pratiquera beaucoup chez Chabrol).Le tournant intervient lorsque le mari tue l'amant après une discussion franche et cocasse.La science du cadre de Chabrol,sa capacité à composer des plans dépouillés,s'étalant au-delà du raisonnable,installe un vrai climat d'angoisse.L'argent n'étant pas un problème pour eux,ces bourgeois se croient au-dessus des lois,et font ce qu'il faut pour demeurer blanc comme neige.L'économie de mots n'empêche pas la psychologie fouillée.Le regard final entre Audran et Bouquet est lourd de signification,entre connivence et déchirement.
Il ne s'agit pas d'une critique , mais si je ne m'abuse il y a deux fins. Celle que j'ai vue ce soir et celle d'avant où Michel bouquet incapable de se vivre en tant qu'assassin se livre à la police,malgré les supplications de son ami qui lui trouve des circonstances atténuantes !!! Ai-je des halllucinations !! Ce film est magnifique de toute façon !!!!
Claude Chabrol me séduit encore une fois, le scénario pourrait tenir sur un timbre poste mais le réalisateur ficelle ça tellement bien que l'on ne s'ennuie pas. De même, on sait déjà tout ce qu'il se passera avant d'avoir commencé le film mais ça ne dérange absolument pas. La vie des personnages est tellement bien décrites qu'on se passionne pour cette histoire lugubre. La musique est superbe et rend l'atmosphère particulière stressante. Un film qui vaut le coup d'être vu.
J'adore ce film ! Une véritable critique de la bourgeoisie qui s'emmerde grave. Tous les personnages sont des stéréotypes de la bêtise incarnée. Michel Bouquet est extraordinaire en pauvre type nul à souhait.
Un des meilleurs Chabrol qui a l'immense mérite d'y aller franchement avec son sujet de prédilection, à savoir bien sûr la bourgeoisie, sans la surface du policier ou du inspiré d'un fait divers réel. C'est avec un oeil redoutablement affuté et une précision quasi-chirurgicale que le réalisateur décrit le cas d'un couple de bourgeois qu'un meurtre va paradoxalement réunir. Les interprétations de Stéphane Audran et surtout de Michel Bouquet, un des plus grands acteurs français, sont absolument parfaites. Sans aucun doute le meilleur des "drames bourgeois" mis en scène par le cinéaste ainsi qu'une brillante réussite.
Un scénario assez banal mais pas mauvais, adultère et meurtre. Film moins dérangeant que d'autres oeuvres du cinéaste cela dit le tout est bien interpréter et filmer. Par contre la photographie et lumières sont dignes d'un téléfilm.
Le tableau d’une quiétude et d’une régularité bourgeoise (le haut de la moyenne bourgeoisie des années les plus prospères) tellement parfaites qu’elles en deviennent ironiques. L’aparté le plus réussi à cet égard est la séquence de la panne de la diffusion télévisée… Le cinéma de Chabrol a eu une période sèche, austère, inquisitoriale comme l’examen de conscience hérité de la Contre-réforme (avec le paradoxe de rendre les personnages d’autant plus opaques qu’ils sont fouillés). La fin, suspendue, totalement énigmatique, est des plus surprenante : on a le sentiment que le film congédie le spectateur pour ne plus laisser place qu’à une espèce d’intimité à la fois apaisée et perverse entre les deux principaux protagoniste.
Un magnifique Chabrol à classer parmi ses meilleurs films, la mise en scène est très belle avec une sobriété qui sait éviter des effets inutiles, une histoire somme toute assez simple parfaitement servie par ses acteurs (instant très réussi pendant ce face à face entre l'amant et le mari) mais aussi par une musique en parfait accord avec le ton dramatique du film. La Femme infidèle finit avec une scène émouvante et un beau traveling arrière.
un film tres beau sur l'infidélité et les rouages d'un couple en perdition.....Chabrol s'applique a faire la critique de la bourgeoisie des années 60/70. L'interprétation est remarquable. Stepane Audran est sublime de beauté et d'émotion, Michel Bouquet incroyable de maitrise et de finesse. Petit bémol pour le scénario qui manque d'épaisseur sur la partie "policière". A voir
Avec la femme infidèle Claude Chabrol aborde avec sensibilté et beaucoup de soin certains de ses thèmes favoris, les tourments du couple, la passion, la bourgeoisie, la folie meurtrière. Tout l'intérêt et l'originalité du film, entre drame intimiste et policier, réside dans le portrait d'un homme amoureux, qui en dépit des trahisons de sa femme persistera à l'aimer: car la trahison ne suscite curieusement chez lui ni rejet ni dégout. Il persiste à aimer. Il n'a rien d'un meurtrier et pourtant il tue: magnifique longue scène à la fois étrange et truculente durant laquelle le mari trompé et l'amant se rencontre. Très belle interprétation de Michel Bouquet. Claude Chabrol accorde un soin infime à la photographie (gros plans répétés sur le beau visage de stéphane Audran), aux cadrages (travelling lent, avant et arrière). Le scénario manque somme toute d'originalité et la prestation de Stéphane Audran (fort peu sympathique bourgeoise) est quelque peu inégale. La femme infidèle conserve quarante ans après sa sortie tout son intérêt et son charme et mérite encore toute l'attention des cinéphiles.