Co-production franco-italo-anglaise, adaptation (au final assez libre) de "La foire aux immortels" et "La femme piège" d'Enki Bilal, ici également réalisateur, quasiment entièrement tourné en images de synthèse, vantant ses mérites comme une œuvre complexe et visuellement magnifique, dépassant la beauté graphique de Final Fantasy : Les créatures de l'esprit, etc... Non, Immortel [ad vitam] n'est pas un chef-d'œuvre. Pire encore, il s'avère raté. Ennuyeux, ambigu, inégal, parfois très mal fichu, le troisième long-métrage du dessinateur français Enki Bilal ne tient pas toutes ses promesses. Le scénario est plutôt original et va dans de bonnes directions hélas vite détournées par des rebondissements inutiles, lents et peu attractifs. Le casting est très hétéroclite, de l'ex-Miss France Laura Hardy (une petite révélation d'actrice) au très en vogue Thomas Kretschmann en passant par l'improbable Charlotte Rampling et Jean-Louis Trintignant, qui avait déjà collaboré avec Bilal sur ses deux premiers longs-métrages Bunker Palace Hôtel et Tykho Moon. Visuellement, ce film de science-fiction peu commun mélange beaucoup de choses : le cyberpunk, le futuriste et le neo-noir, le tout avec une certaine cohérence, l'environnement étant des plus magnifiques. Ceci dit, les personnages en images de synthèse sont d'une laideur incommensurable, du dieu Horus aux innombrables figurants inutilement créés par ordinateur. Bref, s'enlisant dans une histoire peu intéressante, souffrant de nombreuses longueurs et d'un visuel alternant entre beau et horrible, ce film de science-fiction français prétentieux ne convainc qu'à moitié, l'autre partie passant directement à la poubelle.