"Predator", c'est un cumul général. Une succession de grandes gueules, musclées, bodybuildées, aux répliques savoureuses et à la gâchette facile. "Predator", c'est une réalisation. Une mise en scéne cent pour cent bourrine, mais qui émerveille via des plans d'une richesse artistique qui atteint des sommets, boostée à l'adrénaline et qui est embellie par un montage parfait. "Predator", c'est aussi (et surtout) le tandem McTiernan/Schwarzenegger, qui en colle plein la vue du début à la fin et fait preuve d'une large palette de possibilités scénaristiques. "Predator", c'est une course de cache-cache, dans un contexte guerrier, et où l'homme se retrouve la proie d'un drôle être venu d'ailleurs...le Predator, justement. "Predator", c'est aussi Alan Silvestri, qui compose pour l'occasion une bande originale soutenue, au suspense indéniable et dynamique. "Predator", c'est des dialogues savants et philosophiques (toc toc ; s'il peut saigner, on peut le tuer) qui, malgré leur machisme crévant la petite lucarne, captivent par leur touche badass. "Predator", c'est une référence, une démonstration, un épilogue monstrueusement génial, des acteurs impressionnants, mais surtout, un sens de la réalisation inégalé. John McTiernan signe un chef d'oeuvre, une perle dans l'univers du cinéma, un monument et donne vie, au séptiéme art, à l'une des créatures les plus inspirées. Une claque. Des poignées de mains en gros plans, des cigares qui se consumment, du gore, etc...mais principalement cette faculté de faire régner l'attente jusqu'au bout, en ne dévoilant les traits du Predator qu'aprés un long moment, en ayant subtilement embarqué le spectateur de sa vision thermique auparavant. Il est bien là ! Il y a quelque chose d'inhumain dans ces arbres. Qu'est-ce ? C'est une preuve d'amour d'un cinéaste pour le cinéma et son public.