Predator, film d'action/science-fiction de John McTiernan, propulse Arnold Schwarzenegger dans le rôle de la proie. Une première pour le "Terminator" (et dans les films américain en général), habitué à être le chasseur. "Le Chêne Autrichien" joue ici Dutch (Deutch?), chef d'une escouade de sauvetage composée de "powerhouses" (Bill Duke/Jesse "The Body" Ventura), d'un shaman, d'un interprète et d'un lourdingue aux blagues douteuses (. . .). L'équipe est recrutée par Dillon, anciens camarade de Dutch, travaillant désormais à la CIA, pour une mission de sauvetage. Mais bien sûr rien ne tourne comme prévu: Dillon révèle les vraies raisons de leur présence dans la jungle sud-américaine et lors de l'évacuation, l'équipe est traquée et décimée par un "monstre" invisible. Ainsi, les membres de l'équipe se font éliminés les uns après les autres, jusqu'à ce qu'il ne reste que Dutch et la "créature". Alors un combat à mort,aussi légendaire qu'inévitable pour tout cinéphile digne de ce nom (si si!), s'engage.
Autant le dire tout de suite, je serais difficilement objectif.
Quel chef-d'oeuvre!!!! Vu pour la première fois à l'âge de 5 ans (22 maintenant ^^), je continues de me le passer en boucle. De l'opening aux end credits, on est pas tranquille une seule seconde. De la musique si trépidante et glaçante d'Alan Silvestri, en passant par le bras de fer, forgé chez les dieux, entre Schwarzenegger et Weathers, les "poses" cigares, le mythique "GET TO DA CHOPPAAAAAA!" et donc le duel entre Dutch et le Predator qui n'a d'égal (du moins, ce qui vient derrière) le duel entre Anakin Skywalker et Obi-Wan Kenobi dans La Revanche des Siths... vous l'aurez compris, Predator n'est pas un Sci-Fi Movie comme les autres. D'abord parce qu'ici le chasseur n'est pas l'habituel chassé. C'est comme si E.T. rappliquait sur Terre, non pas pour cueillir des fraises, mais pour nous "péter la rondelle" à la manière de Skynet. Ici, Schwarzenegger, pourtant habitué à être le traqueur, est la victime d'E.T. Malgré équipé d'un fusil d'assaut avec lance-grenade, d'une Gatling, MP5 etc..., la fine équipe n'arrive à peine qu'à effleurer le monstre, alors que celui-ci possède un camouflage optique, un mini-canon laser, et la capacité de sauter haut et vite, c'est dire à quel point le rapport de force déséquilibré, mais pas "pour" les américains.
Reprenant les grands moments de la Guerre froide: la Crise de Cuba, l'espionnage, la course aux armements et j'en passe, ce est un peu paradoxe: critiquant l'affrontement entre les deux puissances, il montre néanmoins quel camp (logique!) il défend, même si on s'en doute un peu. La mise en scène est cependant suffisamment bien ficelé pour ne pas se poser ces questions, et de retrouver avec un final dans lequel le Héros n'est pas celui que l'on pense: par sa classe, sa force et sa "coolitude", le Predator vole clairement la vedette à Schwarzy, qui n'aura jamais été aussi bousculé dans un film.
Un film sur la chasse, c'est (peut-être) un moyen de nous mettre à la place des animaux que l'on traque pour le plaisir comme les renards par exemple. Je n'en sais rien, j'ai jamais chassé, mais ce renversement des rôles est fort plaisant à voir, et servi par des acteurs qui en ont vraiment bavé, et un réalisateur qui fait ici un tour de force impressionnant, passant du huit-clos de la tour Nakatomi à... un huit-clos dans la jungle, car oui, même si le décor est magnifique (et naturel!), on se sent aussi étouffé que les acteurs. Schwarzy reconnaîtra lui-même qu'il n'a "jamais éprouvé autant de difficultés à jouer dans un film", tout ceci pour renforcer l'immersion du spectateur dans ce paysage dangereux et mortel, "Nowhere to run, nowhere to hide". Attention fort louable et qui a son effet, parce que l'on se retrouve effectivement presque à suer et à paniquer en même-temps que les personnages, craignant presque d'être nous-même détecté par le Predator. Aujourd'hui, ce film n'aurait sûrement pas la même saveur, l'omniprésence du CGI jusque dans la création d'une fourchette, nous aurait donné un extra-terrestre complètement informatisé, nous privant du jeu "exceptionnel" de Kevin Peter Hall, qui jusqu'à la fin, nous fait croire en l'existence de l'alien. Pour l'anecdote, JVCD était le premier chois des producteurs et du réalisateur pour incarner le Predator. Autre anecdote, c'est James Cameron qui eut l'idée de greffer des mandibules à la bouche de la créature. Aucune réaction si ce n'est que JC est juste un créateur complètement barré, mais vraiment génial!
Il y a tellement de truc à dire sur ce film, un scénario bancal, voire inexistant, mais par la faute de la force des images, parler de la surprise "positive" qu'il créa à sa sortie, parler du "gore", assez impressionnant pour un film d'action...
Predator, c'est mon film de coeur pour toutes ces raisons, et plus (mais plus de caractères disponibles)!
Si vous détestée la S-F et les films d'action, vous changerez d'avis après ce film.
Predator, 18/20.
Bon film ;)