Que l’on aime ou non les films de monstres, il est difficile de dire que Predator ne figure pas dans le haut du panier du genre. Même aujourd’hui il reste une référence.
Niveau interprétation c’est du solide. Bien sur il y a Schwarzenegger dans l’un de ses meilleurs rôles, lequel interprète un soldat d’élite avec une crédibilité de chaque instant. Cela aurait pu être hautement ridicule de le voir préparer tout ses petits pièges à la fin, style Maman j’ai raté l’avion, mais non, il met une telle conviction et un tel engagement qu’on ne peut qu’y croire. A ses cotés ce n’est évidemment pas mal non plus, en particulier Carl Weathers, acteur de talent qui n’a pas, à mon sens, eu la carrière qu’il méritait. Pour le reste c’est non moins convaincant, même si globalement les personnages n’ont pas un grand relief, et Elpidia Carrillo, dans le seul rôle féminin est un peu trop discrète. Il aurait fallu qu’elle s’impose davantage lors de ses apparitions.
Le scénario est lui aussi tout à fait convaincant. Il s’agit d’un survival référence. Il est dynamique, il y a de l’intensité du début à la fin, des rebondissements, une gradation parfaite qui culmine lors d’un final explosif. L’idée de base était assez originale à l’époque, mais elle est surtout exploitée à la perfection, et il était difficile de faire mieux. Par ailleurs on notera l’intelligence du scénario de rester sur une tendance vraiment sérieuse, et de ne pas se disperser, comme c’est trop souvent le cas, avec un second degré d’un effet généralement pas terrible dans ce genre de production.
Sur la forme, avec un budget de 15 millions McTiernan livre un spectacle excellent. Sa mise en scène est d’une efficacité redoutable. Il s’impose vraiment comme un réalisateur d’action de premier plan, avec notamment l’attaque des trafiquants au début enthousiasmante, et une traque ensuite filmer d’une manière impressionnante. La photographie n’a pas vraiment vieillie. La vue subjective du Predator n’est pas très claire mais elle a été utilisée à bon escient et ne gêne jamais la lecture de l’action. La photographie sert parfaitement les décors de jungle qui eux sont d’une crédibilité à toute épreuve. On voit bien que le film n’a pas été tourné au parc botanique du coin, et même si cet « enfer vert » n’est pas aussi intense que dans quelques films de cannibales italiens ou les réalisations d’Herzog et de Boorman, néanmoins ca en jette. A noter des effets spéciaux qui eux par contre paraissent maintenant un peu approximatifs (mais enfin le film n’est plus tout jeune), mais un design de monstre excellent et quelques scènes violentes tout à fait réalistes. La découverte des cadavres au début reste tout de même un grand moment de cinéma d’horreur. La bande son est non moins parfaite, signée d’une pointure en la personne d’Alan Sylvestri.
En somme Predator, premier du nom, est un must qui montre qu’avec un budget somme toute modérée, il est possible de créer un grand film de SF. Le film a tout de même imposé son réalisateur, son acteur principal, sa créature, et consacré un genre à lui tout seul, franchement si ce n’est pas là un gage de qualité ! Il mérite 5, pas moins, en dépit de toutes petites anicroches, notamment sur le jeu de Carrillo.